Des fuites de documents des États-Unis et de l’OTAN sur l’opération militaire de l’Ukraine montrent « une grave désunion au sein de l’Occident »

La récente fuite de documents classifiés des États-Unis et de l’OTAN sur l’armée ukrainienne et la « contre-offensive de printemps » tant attendue de Kiev ont révélé que la désunion, la méfiance et les divergences entre les États-Unis, l’Occident et l’Ukraine sont graves et ne cessent de s’aggraver, ont déclaré des experts chinois. Ils ont noté que l’incident prouve en outre que Washington est le plus grand obstacle pour la communauté internationale à promouvoir un cessez-le-feu et des pourparlers de paix pour la crise ukrainienne en cours.   

Selon des médias américains, le ministère américain de la Justice a ouvert une enquête sur la fuite publiée sur les réseaux sociaux ces dernières semaines.

CNN a rapporté samedi que l’enquête intervient alors que de nouveaux documents ont fait surface vendredi couvrant tout, du soutien américain à l’Ukraine aux informations sur les principaux alliés américains comme Israël, élargissant les retombées de la fuite déjà alarmante. Le Pentagone a déclaré jeudi qu’il examinait la question après la publication sur les réseaux sociaux de documents apparemment classifiés sur la guerre en Ukraine.

« Ils ont l’air réels », a déclaré un responsable américain à CNN à propos des documents divulgués. CNBC News a également rapporté samedi que les documents apparus en ligne « sont probablement réels » et « le résultat d’une fuite », mais que certains des documents ont peut-être été modifiés avant leur publication, a déclaré samedi un haut responsable américain.

Mykhailo Podolyak, conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, a déclaré dans un communiqué sur Telegram que la fuite était une « opération d’information russe » et ne révélait pas les « plans opérationnels réels » de Kiev, a rapporté dimanche le Financial Times.

Un expert chinois de la sécurité internationale et du renseignement qui a requis l’anonymat a déclaré dimanche au Global Times que « la fuite est peu susceptible d’être causée par les agences de renseignement russes, car cela n’a pas de sens ».

Si la Russie a obtenu ces documents classifiés, elle ne les mettrait pas en ligne, car cela ferait perdre à la Russie la ou les sources qui avaient fourni ces documents, a-t-il déclaré. Il a noté qu’il n’y a aucune raison pour que la Russie fasse savoir à ses ennemis qu’elle a obtenu ces renseignements, car cela obligera également ses ennemis à modifier leurs plans, rendant inutiles les renseignements militaires durement acquis.

Song Zhongping, un expert militaire chinois et commentateur de télévision, a déclaré que les documents divulgués révèlent « de nombreux inconvénients et lacunes des forces militaires ukrainiennes. Ce n’est absolument pas une bonne nouvelle pour l’Ukraine ».

La fuite, dont la source reste inconnue, révèle l’évaluation par les États-Unis d’une armée ukrainienne qui est elle-même dans une situation désespérée, a rapporté samedi le New York Times. Le matériel divulgué, datant de fin février et début mars mais trouvé sur les sites de médias sociaux ces derniers jours, décrit « des pénuries critiques de munitions de défense aérienne » et discute « des gains réalisés par les troupes russes autour de la ville orientale de Bakhmout ».

Le conseiller présidentiel ukrainien Podolyak a déclaré que les documents ne fournissaient qu’une « analyse statistique des fournitures, d’éventuels plans opérationnels et tactiques, ainsi qu’un grand nombre d’informations fictives ».

Que la fuite soit réelle ou non, ils ont causé des dégâts à Kiev. Même si ces documents contiennent des informations fictives, ils nuiront au moral de l’armée ukrainienne et à la confiance des pays occidentaux dans la poursuite de leur soutien à Kiev pour gagner le combat contre Moscou. La réponse du responsable ukrainien montre que Kiev est nerveuse, et l’enquête américaine prouve que l’incident est très grave, ont déclaré des experts.

L’expert anonyme cité ci-dessus a déclaré qu’il reste à savoir qui a divulgué ces documents en ligne, mais d’après les réactions des parties concernées, cela a probablement été causé par la désunion au sein des États-Unis.

« Les démocrates et les républicains ont des divergences de longue date sur le prix que Washington devrait payer pour soutenir Kiev dans la lutte contre Moscou. De nombreux décideurs américains perdent confiance pour vaincre complètement Moscou, ils pourraient donc vouloir utiliser la fuite pour ruiner le plan existant de soutien à l’Ukraine. et de diminuer les intrants américains dans le nouveau plan », a-t-il noté.

Si l’ancien plan d’une « contre-offensive de printemps » ne peut être exécuté et que les apports des États-Unis diminuent, cela ébranlera davantage la détermination des autres membres de l’OTAN en Europe à conserver leur soutien, ont déclaré des experts. En d’autres termes, la désunion, la divergence et la méfiance entre les États-Unis, l’Ukraine et l’OTAN ont été révélées par la fuite et continueront de s’aggraver, ont-ils noté.

Song a déclaré que l’incident endommagerait également les liens entre les États-Unis et leurs alliés dans le monde. Les pays qui ont une coopération militaire avec les États-Unis craindront que les États-Unis ne soient pas en mesure de garder leurs secrets et les espionneront même et divulgueront leurs secrets aux médias ou en ligne, a noté Song.

Le New York Times a rapporté samedi que les rapports de renseignement divulgués semblent indiquer que « les États-Unis espionnent également les principaux dirigeants militaires et politiques de l’Ukraine, ce qui reflète la lutte de Washington pour avoir une vision claire des stratégies de combat de l’Ukraine ».

« Tout comme l’a prouvé le programme PRISM divulgué par Edward Snowden, les États-Unis espionnent leurs alliés, qu’ils soient proches ou non, et c’est ainsi que les États-Unis conservent leur hégémonie », a déclaré dimanche Song au Global Times. « Plus important encore, les États-Unis doutent de la détermination de l’Ukraine à poursuivre le combat ».

Washington espère que Kiev et ses alliés de l’OTAN maintiendront le conflit à tout prix et veulent un résultat irréaliste et coûteux – une défaite complète de la Russie. Mais peut-être que l’Ukraine, après avoir subi d’énormes pertes sans progrès significatif sur le champ de bataille, veut rechercher la possibilité d’un cessez-le-feu et résoudre ses problèmes avec la Russie par des pourparlers. C’est pourquoi les États-Unis espionnent l’Ukraine, ont déclaré des experts, ajoutant que cela prouve une fois de plus que Washington est le plus grand obstacle à une solution politique et pacifique à la crise.

 

Source : Global Times via Bruno Bertez



Articles Par : Global Times

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