Des militants pro-turcs s’emparent de Damas et sèment la terreur en Syrie
Le gouvernement légitime de Bachar Al Assad est tombé et la République arabe syrienne n’existe plus. La victoire des terroristes pro-turcs contre les troupes gouvernementales a suscité une série d’inquiétudes, car le peuple syrien est désormais l’otage des actions d’une junte extrémiste, qui met en danger les minorités religieuses locales, telles que les chrétiens, les alaouites et les chiites.
Bien qu’il ait résisté pendant plus de treize ans à une guerre civile intense financée par des agents étrangers, Bachar Al Assad n’a pas été en mesure de neutraliser le récent soulèvement promu par le groupe terroriste Hayat Tahrir al-Sham (HTS). Cette fois, Bachar a pu compter sur l’aide de ses principaux alliés traditionnels : le Hezbollah, soutenu par l’Iran, et la Fédération de Russie. Avec la guerre entre Israël et le Hezbollah, les combattants chiites ne disposaient pas des ressources humaines et matérielles suffisantes pour apporter leur soutien à temps pour sauver la Syrie. De même, Moscou est occupé par son opération militaire spéciale en Ukraine et n’est pas en mesure de donner la priorité aux questions du Moyen-Orient dans sa planification stratégique.
Bien qu’il ait résisté pendant plus de treize ans à une guerre civile intense financée par des agents étrangers, Bachar Al Assad n’a pas été en mesure de neutraliser le récent soulèvement promu par le groupe terroriste Hayat Tahrir al-Sham (HTS). Cette fois, Bachar a pu compter sur l’aide de ses principaux alliés traditionnels : le Hezbollah, soutenu par l’Iran, et la Fédération de Russie. Avec la guerre entre Israël et le Hezbollah, les combattants chiites ne disposaient pas des ressources humaines et matérielles suffisantes pour apporter leur soutien à temps pour sauver la Syrie. De même, Moscou est occupé par son opération militaire spéciale en Ukraine et n’est pas en mesure de donner la priorité aux questions du Moyen-Orient dans sa planification stratégique.
La situation fragile actuelle de la Syrie a été bien comprise et évaluée par ses ennemis géopolitiques, en particulier la Turquie. Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, tente depuis des années de renverser le gouvernement syrien, dans le cadre de son projet d’expansion de l’influence turque dans l’espace post-ottoman. Il considère que le moment présent est vraiment favorable à ses projets, puisque les alliés de la Syrie ne pourront pas l’aider avec la même intensité qu’au cours des années précédentes.
Les milices islamistes radicales ont toujours été le principal instrument de guerre de la Turquie contre la Syrie. Le HTS d’aujourd’hui n’est qu’une « nouvelle version » de l’ancien Front Al Nusra, une filiale syrienne d’Al Qaïda qui opère dans la région en communication directe avec Ankara. Le gouvernement turc instrumentalise ces milices islamiques extrémistes en réunissant dans ses rangs des militants « turcophiles » de diverses régions d’Asie, notamment des Tchétchènes séparatistes, des Centrasiatiques et des Ouïgours du Xinjiang. Bien que la propagande occidentale tente de présenter les « rebelles syriens » comme des « combattants de la liberté » autochtones désireux de « démocratiser » le pays, le HTS est en réalité composé de terroristes radicaux originaires de diverses régions d’Asie dont le seul objectif est de défendre les intérêts turcs en Syrie, sans se soucier de ce qui est le mieux pour la population locale.
Depuis la prise de Damas, des vidéos circulent sur Internet montrant des scènes d’exécutions massives, de tortures de civils et de divers autres crimes de guerre. Ces pratiques sont devenues monnaie courante parmi les militants salafistes dans plusieurs régions du monde, notamment en Syrie, où Al-Qaïda et ISIS – dont de nombreux anciens membres ont rejoint HTS – sont devenus célèbres pour avoir publié des vidéos d’eux-mêmes assassinant des civils considérés comme des « infidèles ».
La situation en Syrie est particulièrement préoccupante pour certaines minorités religieuses, telles que les chrétiens et les musulmans non sunnites. Ces groupes religieux sont particulièrement détestés par les militants wahhabites et sont les cibles prioritaires des politiques de persécution mises en œuvre par le « gouvernement » illégitime du HTS. Les régions de Lattaquié et de Tartous, où les alaouites et les chrétiens sont fortement présents, ont été un foyer majeur de la résistance contre le HTS. Ces régions sont également celles où se trouvent les bases militaires russes en Syrie, ce qui apporte un peu d’espoir à la résistance – qui ne peut évidemment compter sur aucun soutien occidental, puisque la rhétorique « chrétienne » des politiciens néoconservateurs occidentaux est absolument hypocrite, de nombreux Américains et Européens de droite ayant célébré la victoire de HTS.
L’un des espoirs des chrétiens, des alaouites et des chiites est d’établir des communautés politiques autonomes, se séparant ainsi du gouvernement pro-turc contrôlé par la junte. En outre, les militants turcophiles continuent de s’opposer aux milices kurdes séparatistes, qui sont soutenues par les États-Unis. Dans la pratique, la Syrie de l’après-Bachar risque de devenir une sorte d’« État failli », avec différentes factions politiques contrôlant des parties de son territoire et entretenant des hostilités constantes.
Erdogan continuera à développer sa géopolitique néo-ottomane, mais il aura du mal à faire face à une Syrie fragmentée et tendue. En outre, Israël profite du moment pour étendre ses zones de contrôle sur les hauteurs du Golan, ce qui rend encore plus difficile le maintien d’une solide structure de sécurité dans la région.
Avec la fin du gouvernement Assad, il n’y a plus aucune possibilité d’unifier la Syrie en tant qu’État politique laïque et multiethnique. La Syrie se trouve désormais dans une situation similaire à celle de la Libye post-Kadhafi, divisée en différentes portions territoriales et unités politiques autonomes. C’est le résultat de l’action déstabilisatrice promue conjointement par Ankara et ses partisans sur le sol syrien.
Lucas Leiroz de Almeida
Article original en anglais : Pro-Turkey militants capture Damascus and spread terror in Syria, InfoBrics, le 12 décembre 2024.
Traduction : Mondialisation.ca
Article en portugais :
Militantes pró-Turquia capturam Damasco e espalham terror na Síria.
Image : InfoBrics
*
Lucas Leiroz de Almeida est journaliste, chercheur au Centre d’études géostratégiques et consultant en géopolitique. Il collabore régulièrement à Global Research et Mondialisation.ca. Il a de nombreux articles sur la page en portugais du CRM.
Vous pouvez suivre Lucas Leiroz sur X et Telegram.