Des milliers d’Israéliens manifestent pour les droits de la personne
On estime qu’environ 20 000 Israéliens ont protesté contre les tentatives d’intimidation du gouvernement à l’encontre des groupes de défense des droits de l’homme.
Le 15 janvier dernier, on estime que 20 000 Israéliens ont manifesté à Tel-Aviv contre les diverses mesures gouvernementales récentes. L’enquête proposée sur les groupes israéliens de paix et des droits de la personne et leur financement était une des principales raisons de la manifestation, mais les manifestants étaient aussi en colère contre le « serment de loyauté » draconien et le désintérêt du gouvernement pour les négociations de paix avec les Palestiniens. Ces événements, de même que la manifestation, ont contribué à déclencher la fracturation publique du Parti travailliste le 17 janvier. Le chef du parti, Ehud Barak, ainsi que quatre autres membres de la Knesset ont quitté le Parti travailliste afin de former une faction qui restera au sein de la coalition gouvernementale Netanyahu, tandis que trois ministres membres du Parti travailliste ont quitté le cabinet.
Le 5 janvier, la Knesset a voté 41 à 17 pour la mise en place d’une enquête sur les activités et le financement des organisations israéliennes de défense des droits de la personne qui surveillent comment l’armée israélienne se comporte dans les territoires palestiniens occupés. L’enquête est considérée par plusieurs comme une tentative d’intimidation et de harcèlement des organisations israéliennes travaillant à la défense des droits de la personne dans les territoires palestiniens occupés. Le whip de la coalition, un membre de la Knesset du Likoud, a déclaré que le projet de loi visait à « prévenir la récurrence du rapport Goldstone, en majeure partie basé sur du matériel fourni par des organisations israéliennes… » Trois membres de la Knesset du Parti travailliste ont fait opposition au projet de loi, incluant le ministre des Affaires sociales Isaac Herzog, qui a dit que le projet de loi avait des relents de maccartisme.
Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) se félicite de la résurgence d’un camp de la paix aussi énergique et vocal en Israël et exhorte le gouvernement canadien à tenir compte des préoccupations de ce camp et à être plus équilibré en regard à sa politique au Moyen-Orient. « Étant donné que les ONG ciblées déposent déjà des rapports sur leur financement et leurs activités, il est clair que l’enquête proposée vise à les attaquer et à les intimider en raison de leur travail de surveillance des violations des droits de la personne et du droit international commises par l’État d’Israël et ses institutions », affirme le président de CJPMO, Thomas Woodley. CJPMO note le caractère déséquilibré de l’enquête proposée : ni les groupes de colonisateurs israéliens violents qui dépendent de dons américains, ni les partis d’extrême droite entretenant prétendument des liens étroits avec la mafia russe ne seront ciblés par cette enquête.
La manifestation du 15 janvier a été la plus grande en Israël depuis de nombreuses années. Yisrael Beiteinu, le parti qui a parrainé le nouveau projet de loi, a déclaré que l’enquête proposée cible le Centre d’information israélien B’Tselem pour les droits de la personne dans les territoires occupés, le groupe de femmes Machsom Watch (Surveillance des points de contrôle) et Breaking the Silence (Rompre le silence), un groupe d’anciens soldats qui recueillent des témoignages de soldats. Shalom Achschav (La paix maintenant) et d’autres groupes sont également menacés d’enquête.
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Patricia Jean
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Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) est une organisation séculière, sans but lucratif, regroupant des hommes et des femmes d’horizons divers qui œuvrent pour que la paix et la justice renaissent au Moyen-Orient. Elle a pour vocation de responsabiliser les personnes d’influence à traiter les protagonistes avec équité et à favoriser l’essor durable et équilibré de la région.