Des murs toujours des murs…

Au début de l’année 2005 le Mexique s’était opposé aux propositions visant à fortifier la frontière Américano-Mexicaine. Le projet US visait à ériger un mur de haute technologie entre les deux pays. Le président Bush a réaffirmé vendredi dernier son projet démentiel. Le mur entre le Mexique et les Etats-Unis sera construit.
Ce projet est né du Congrès Américain pour soi-disant empêcher ce flot de clandestins qui traverse chaque jour la frontière. Nous croyons plutôt que cette muraille d’acier sera érigée dans le cadre des lois anti terroristes actuelles, de peur que la frontière laisse passer les terroristes sans problème. Le projet concerne la construction de deux clôtures d’acier surmontées de barbelés et séparées par une bande de terre éclairée par des projecteurs entre le golfe du Mexique et la côte Pacifique soit 3.200 km de long.
George Bush, en attendant la décision du congrès avait déjà annoncé la multiplication de patrouilles de drones -avions sans pilotes et la mise en place de nouveaux moyens technologiques pour renforcer la sécurité à la frontière. J’avais d’ailleurs écrit un article sur ce sujet le 13 septembre dernier intitulé « La paranoïa des américains s’accentue »
Le mur de 23 km entre la Californie et le Mexique installé par Schwarzenegger semble déjà faire ses preuves dans la ville de San Diego affirment les autorités. Évidemment un mur s’il n’était pas efficace on n’en construirait pas. Un mur n’est là que pour diviser deux secteurs.
Ce projet rappelle immanquablement l’édification du Mur de Berlin, qui heureusement est tombé depuis ou encore celui très contesté en Israël par la plupart des nations ayant quelques sympathies pour le peuple palestinien. A l’ère de la mondialisation et des libres échanges, ce mur apparaît plutôt comme le symbole d’un relent de nationalisme, d’un refus de trouver une solution à un problème social et d’un désir d’y remédier par une solution tranchante et démesurée.
Mais l’histoire ne s’arrête pas la, puisque l’administration Bush vient de décider de construire aussi un mur qui séparerait le Canada des Etats-Unis. L’ALENA pourrait bien prendre un coup de froid avec semblables frontières. Souvenons-nous qu’en 1994, l’ALE « l’Alliance de libre échange avec les Etats-Unis » s’est transformé en ALENA pour inclure le Mexique et nous savons maintenant que les Etats-Unis n’en respectent pas tous les accords. Ni avec le Mexique ni avec le Canada.
Ceux qui, comme nous, avaient dénoncé l’ALE à l’époque avaient fait remarquer que ce n’était pas du libre échange mais plutôt de l’échange forcé. Nous avions également prédit que l’accord aurait de graves conséquences pour notre avenir, pour notre sécurité énergétique et pour notre souveraineté. Tout cela s’avère vrai aujourd’hui, et ces deux murs feront des Etats-Unis un pays de retour au protectionnisme.
À l’époque ces mêmes États-Unis nous avait aussi accusés d’être des prophètes de malheur, d’être opposés au commerce, d’être protectionnistes, et j’en passe… Aujourd’hui, même certains de nos détracteurs de jadis se rendent compte de la situation précaire dans laquelle nous nous trouvons. Il est donc bien évident que si les Etats-Unis construisent ces deux murs infâmants, les relations entre le Mexique, le Canada et le géant américain ne vont pas s’améliorer.
Si les dirigeants Israéliens ont peur des attaques des résistants palestiniens on peut comprendre leur inquiétude vu les sévices qu’ils ont fait subir à ce peuple depuis 60 ans. Mais quels motifs auraient les canadiens ou les mexicains pour vouloir attaquer les Etats-Unis ? Cela est presque risible. Que Bush ne vienne pas nous dire que de semblables barrières pourraient stopper d’éventuels terroristes…c’est de la foutaise. Ces derniers peuvent se payer n’importe quel passeport et arriver par les airs comme n’importe quel touriste. Cela s’est déjà fait et pourrait bien se faire encore. De plus qui nous dit qu’aux Etats-Unis il n’existent pas présentement des groupes pouvant de nouveau s’en prendre à ce pays où ses dirigeants agissent comme les gendarmes du monde ? Si ces murs devaient être construits, nous assisterions à la pire insulte que les Etats-Unis pourrait faire à leurs voisins. Si le président du Mexique M. Vicente Fox avait déjà réagit au début de l’année face à cette nouvelle connerie bushienne, le Premier ministre du Canada M. Paul Martin n’a quant à lui toujours rien dit.