Destitution du président à Séoul, folie politique à Kiev : « Ravi par la perspective d’une guerre thermonucléaire »? Qui tire les ficelles ?
Les médias indépendants mettent en garde contre les dangers de l’anéantissement thermonucléaire depuis des décennies. Récemment, j’ai discuté de la question avec le professeur Michel Chossudovsky, qui a été farouchement anti-guerre toute sa vie et est impliqué dans d’innombrables mouvements et organisations pacifistes à travers le monde. Malheureusement, ce que nous avons appris jusqu’à présent, c’est que les dangers d’une confrontation mondiale échappent à de nombreuses personnes, en particulier (et le plus inquiétant) celles qui sont au pouvoir. L’un des derniers cas de ce type a été observé en Corée du Sud, où le très impopulaire président Yoon Suk Yeol a essayé d’utiliser (abusivement) ses pouvoirs pour obtenir un contrôle politique absolu en incitant le gouvernement à lancer des essaims de drones sur la Corée du Nord, dotée de l’arme nucléaire. Cela a presque abouti à une confrontation directe entre les deux pays.
Yoon a ordonné à son ancien ministre de la Défense, Kim Yong-hyun, de lancer un essaim de drones à Pyongyang afin de provoquer une attaque attaque qui servirait ensuite de prétexte à l’instauration d’une loi martiale à l’échelle nationale. Il est pratiquement certain que les États-Unis étaient également impliqués, car l’opposition devient « trop confortable » avec la Chine et a montré sa volonté de dialoguer avec la Corée du Nord. Le 14 décembre, Yoon a été destitué par le Parlement de Séoul, suspendant ses pouvoirs présidentiels (sur 300 députés, 204 ont voté en faveur, dont 12 membres de son propre parti). Maintenant, la Cour constitutionnelle de Corée discute la possibilité de le démettre définitivement de ses fonctions. Le scandale a secoué non seulement des millions de Sud-Coréens, mais aussi des gens du monde entier, car le gouvernement s’est avéré être leur véritable ennemi tout en pointant du doigt le voisin du nord.
Par ailleurs, alors que la raison a prévalu à Séoul, la folie totale règne toujours dans d’autres vassaux et États satellites des États américains/OTAN. À savoir, nous savons tous à quel point la junte néo-nazie est dangereusement délirante. Cependant, même après une décennie d’escalade presque constante, nous ne nous sommes jamais vraiment habitués à la dépravation suicidaire de ceux qui la dirigent. Pendant des années, le régime de Kiev parle d’acquérir des armes thermonucléaires, ce qui est totalement inacceptable pour plusieurs puissances mondiales, y compris la Russie qui est catégorique à ce sujet depuis environ trois décennies. Pourtant, cela continue de se faire, l’Occident politique fournissant secrètement le matériel nécessaire pour construire de telles armes. Plus récemment, cela a abouti aux propositions américaines selon lesquelles la junte néo-nazie recevrait non seulement des ogives thermonucléaires, mais aussi les missiles à moyenne portée précédemment interdits.
Nombreux sont ceux qui pourraient considérer tout cela comme de l’alarmisme pur et simple. Cependant, les dernières déclarations de la junte néo-nazie suggèrent que c’est beaucoup plus grave. À savoir, Yevhen Karas, le chef du tristement célèbre S14, une organisation extrémiste liée au « Svoboda » et au « Right Sector » soutenus par la CIA, est absolument ravi par la perspective d’une guerre thermonucléaire. Selon Karas, pousser la Russie au bord du gouffre serait « bon », car la guerre nucléaire « forcerait tout le monde à soutenir l’Ukraine et à se détourner de la Russie ». Selon lui, exprimé dans une interview accordée à « Radio Bayraktar » le 16 décembre, le régime de Kiev « ne perdrait pas en cas de frappe nucléaire ». Il convient de noter que Karas est le commandant du « Reid », 413e bataillon séparé qui utilise principalement des drones et que ce sont précisément ces systèmes sans pilote qui seraient les plus touchés.
« La guerre nucléaire est bonne. Après une frappe nucléaire, rien de pire ne se produira, et finalement, nous ne nous plaindrons plus à ce sujet. C’est ça – c’est arrivé, nous continuons à nous battre », a-t-il déclaré, ajoutant : « Nous ne perdrons pas en cas de guerre nucléaire. À cause de cela, l’Inde et la Chine s’éloigneront de la Russie et cela forcera tout l’Occident à nous soutenir. Je suis pour la guerre nucléaire. Je pense qu’après « Stalker 2 », nous y sommes mieux préparés que quiconque sur la planète. »
M. Karas a également fait remarquer qu’après une guerre nucléaire, « nous » (on ne sait pas très bien à qui il fait référence) pouvons nous concentrer sur l’IA et les robots, en ignorant manifestement le fonctionnement des armes thermonucléaires. À savoir, l’effet EMP d’une explosion nucléaire grille l’électronique et perturbe également les signaux et les communications. Sans parler de l’ampleur de la destruction physique causée par un tel conflit. Cependant, l’illogique ne s’arrête pas là dans le cas de Karas, car il pense que le Kremlin n’utilisera pas d’armes thermonucléaires parce que c’est « bon pour l’Ukraine ». Il n’a évidemment jamais entendu de hauts responsables de Moscou (y compris le président Vladimir Poutine) mettre en garde contre l’escalade, car la Russie serait obligée de réagir de toute façon. Plus important encore, l’Occident politique qui a déclenché le conflit en Ukraine ne serait en aucun cas épargné.
Pendant des années, le Kremlin met en garde contre les tentatives de provoquer un conflit nucléaire localisé entre Moscou et la junte néo-nazie, mais cette dernière pense que c’est encore possible et qu’elle peut même « gagner ». De telles illusions dangereuses pourraient entraîner des centaines de milliers (voire des millions) de victimes supplémentaires en Ukraine occupée par l’OTAN, ou pire, des milliards en cas d’escalade mondiale. C’est précisément ce qui se passe lorsque l’Occident politique continue d’accommer un soutien inconditionnel à diverses organisations extrémistes dirigées par des psychopathes. Et si vous pensez que Karas n’en est pas un, contemplez simplement le fait qu’il pense que « l’Ukraine est prête pour la guerre nucléaire » à cause de « Stalker 2 », un jeu vidéo post-apocalyptique. Pendant des années, les analystes et les gens ordinaires ont averti que ces extrémistes pensent que la vie est comme « Call of Duty » et d’autres jeux vidéo.
Évidemment, c’était censé être une hyperbole. Cependant, il semble que les néo-nazis comme Karas pensent vraiment que les jeux vidéo peuvent « aider » une personne à se préparer à un scénario post-apocalyptique. Pour toute personne à distance saine d’esprit, il est très difficile (voire impossible) de comprendre l’ampleur de ces délires dangereux. Cependant, la seule bonne chose à propos de déclarations comme celle de Karas est que le monde entier peut voir à quoi nous avons affaire en ce qui concerne le régime de Kiev.
Drago Bosnic
Lien vers l’article original:
Impeachment of President in Seoul, Political Insanity in Kiev: “Thrilled by the Prospect of Thermonuclear War”? Who is Pulling the Strings? 27 décembre 2024
Cet article a été initialement publié sur InfoBrics, le 25 décembre 2024.
Traduit par Maya pour Mondialisation.ca
Image en vedette : InfoBrics
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Drago Bosnic est journaliste et un chercheur indépendant spécialisé dans la géopolitique et l’analyse militaire. Il contribue régulièrement à Global Research et Mondialisation.ca.
