Pavel Dourov est souvent présenté comme un grand « résistant », s’opposant aux services spéciaux de la planète … En tout cas, il collabore parfaitement avec les services français. Et totalement avec la justice française depuis son arrestation. Et c’est bien pour cela qu’il peut tranquillement se promener à Paris, chercher à louer une maison dans le centre de la capitale et n’est pas en prison. Chaque époque a les héros, qu’elle mérite …
Depuis l’arrestation de Dourov à Paris, les louanges ne cessent de couler à flots, même dans les milieux médiatico-politiques russes. Hier au JT du soir, on pouvait entendre Sergueï Lavrov déclarer aux étudiants du MGIMO, l’université du ministère des Affaires étrangères, que Dourov avait été interpellé par la police française … car il était trop libre.
J’en ai presque eu la larme à l’oeil. De dépit.
Parallèlement, l’on voit fleurir des articles dans la presse française vantant la collaboration de Dourov avec les services de la DGSI et de la DGSE depuis plusieurs années, ainsi qu’avec la justice depuis son arrestation. Ce que Dourov déclare lui-même aux médias, par ailleurs.
C’est peut-être en remerciement de sa collaboration qu’il a été épargné du port du bracelet électronique, que sa seule mesure de contrôle est d’aller pointer deux fois par semaine dans un commissariat de police et que sa caution (pour un milliardaire) a été réduite de 20 millions d’euros comme demandé à 5 ? N’en déplaise à certains, la collaboration bien plus que le soi-disant gel de l’achat d’avions français de combat par les Emirats Arabes Unis (information depuis contestée), explique bien plus sérieusement la légèreté de la sanction.
Cette information a été discrètement reprise par certains médias russes. La discrétion est effectivement de mise, puisque le héros revient à sa véritable dimension. Un arriviste, qui collabore avec tous quand cela lui est nécessaire, afin de préserver ses revenus. Facile d’être libertaire au prix des autres !
Karine Bechet-Golovko
