Faut-il fluorer l’eau potable? Une étude excentrique de la carie à Dorval (Canada)

Suite à la parution dans le Journal de Montréal d’un article en rapport avec une étude recommandant à la municipalité de Dorval de fluorer l’eau potable. Christiane Bernier questionne la crédibilité de cette étude et analyse les conséquences de la fluoration.
Une étude sur l’efficacité de la fluoration de l’eau potable, pour contrer la carie dentaire, est parue dans un journal montréalais en fin de semaine. L’étude en question prétend que les enfants de Dorval (ville fluorée) ont 3 fois moins de caries que les enfants de 8 autres quartiers de l’ile de Montréal (non fluorée). Cette étude soulève une multitude de questions en rapport avec la méthodologie utilisée.
On apprend dans ce journal que c’est un étudiant de 19 ans qui a mené cette étude, l’été dernier, avec seulement 2600 $. Or, une étude sérieuse peut prendre plusieurs années, coûter plusieurs milliers de dollars et est souvent faite avec la collaboration d’un ou plusieurs autres chercheurs.
Le journal nous apprend aussi que :
« Pour calculer l’indice CAO (carie, dent absente ou obturée), le nombre de caries et de plombages a été notamment comptabilisé, ainsi que le nombre de dents manquantes. Les radiographies ont aussi été analysées. »
Il y a plus que seulement ça dans une étude sérieuse? Est-ce que les enfants sélectionnés pour l’étude étaient de statut économique équivalent? J’en doute, car Dorval a un statut économique d’environ 40 % plus élevé que les secteurs comparés et tout le monde sait que les enfants de milieux défavorisés consomment plus de sucre et ont une moins bonne hygiène dentaire. Aussi, est-ce que les enfants étudiés buvaient tous de l’eau du robinet? Nous savons maintenant que beaucoup de familles achètent de l’eau embouteillée. Pendant combien d’années chaque enfant a-t-il été exposé à la fluoration de l’eau? Ces enfants ont-ils toujours demeurés à Dorval et pendant combien d’années?
Et Pointe-Claire, qui est aussi fluoré, pourquoi ce quartier n’apparaît-il pas dans l’étude? J’apprends que Dorval remet en question la continuation de la fluoration de leur eau potable. Le MSSS est-il en mode séduction pour garder Dorval dans son giron?
Le président de l’Ordre des dentistes, le Dr Barry Dolman, en rajoute, en repassant la même cassette : il continue à affirmer que la fluoration réduit jusqu’à 40 % les cas de carie dentaire. Sans entrer dans une guerre d’études, car il y en a quand même plusieurs qui dénoncent, non seulement son inefficacité, mais aussi les dangers sur la santé humaine, je mets au défi le Dr Dolman et le professeur qui a supervisé l’étudiant de me produire une seule étude sérieuse qui prouve ces faits. Mieux encore, je mets au défi l’école de dentisterie de l’Université McGill, son étudiant et son professeur, de publier l’étude en question dans une revue scientifique.
La plupart des nations ont rejeté la fluoration de l’eau. Actuellement, des 196 pays de ce monde, 24 seulement y ont recours et de ce nombre il n’y en a que 10 dont plus de la moitié de leur population y est exposée. La plupart des pays européens ont banni la fluoration, voire rendue illégale. La fluoration est en nette décroissance au Canada : seulement 30 % des Canadiens boivent présentement de l’eau fluorée.
Cette controverse dure depuis que la fluoration de l’eau existe, c’est-à-dire 70 ans. Combien d’études cela prendra aux multiples ministères de la Santé de ce monde pour cesser ce harcèlement envers la population?
Pour bien informer la population, la Coalition Eau Secours! vient de publier sur son site web, en collaboration avec la CTETS et le FCES, une description très bien documentée d’une quarantaine d’arguments justifiant l’abolition du programme de fluoration.
Christiane Bernier