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Faux prétextes pour la guerre en Libye ?
Par Fab
Mondialisation.ca, 21 avril 2011
agoravox.fr 21 avril 2011
Url de l'article:
https://www.mondialisation.ca/faux-pr-textes-pour-la-guerre-en-libye/24439

Dans un article sur le Boston Globe, Alan J. Kuperman, professeur à l’Université du Texas et auteur de “The Limits of Humanitarian Intervention’’ revient sur les annonce de massacres potentiels à Benghazi, sur lesquelles Obama à justifié l’intervention militaire en Libye.

Il fait remarquer que depuis presque deux mois de siège de Misrata, les données publiées par Human Watch montrent que, pour une population d’environ 400 000 habitants, 257 personnes, y compris les combattants ont été tués, et que parmi les 949 bléssés, seulement 22 sont des femmes.

Ces chiffres montrent selon lui que Kadhafi n’est pas en train de massacrer délibérément les civils mais que son armée cible les rebelles armés qui se battent contre le pouvoir.

Il en déduit que le massacre des civils Misrata n’aura pas lieu, pas plus que celui d’une autre ville.

Cela montre d’après lui que le massacre de Benghazi n’aurait pas eu lieu non plus, et qu’il ne s’agissait que de propagande de guerre.

Il rappelle au passage, que dans son discours du 17 mars, quand Kadhafi a promis d’aller à Benghazi, « maison par maison », chercher les rebelles, il a aussi promis l’amnistie à ceux qui déposeraient les armes, montrant là que c’était bien les rebelles armés qui étaient visés par son message, et pas les civils.

Enfin, Alan J. Kuperman, ne sait pas si l’administration d’Obama s’est laissé abusée par les annonces catastrophistes des rebelles, ou s’il a conspiré avec eux pour lancer une propagande qui lui permettrait de renverser le régime de Kadhafi.

Il conclut sur deux effets pervers majeurs selon lui de l’intervention militaire :

1) La guerre civile Libyenne serait déjà terminée sans cette intervention

2) Dans le futur, des rebelles comme ceux en Libye seront enclins à provoquer et exager les atrocités des gouvernements contre qui ils se soulèvent, pour pousser à une intervention militaire extérieure.

Mes remarques sur cet article du Boston Globe :

Les informations d’Human Rights Watch utilisée par Kuperman sont constituées de témoignages de médecins de l’Hôpital de Misrata. Elle sont ici : http://www.hrw.org/en/news/2011/04/10/libya-government-attacks-misrata-kill-civilians

Un des médecins précise qu’il n’a pas connaissance de tous les morts, car les corps ne sont pas systématiquement amenés à l’Hôpital.

De plus ces informations date du 10 avril, elles sont maintenant complétées par l’accusation par le même Human Rights Watch d’utilisation de bombes à sous-munitions par les forces de Kadhafi.

Tout montre que l’on est dans une guerre salle, quelques vidéos de lynchages de soldats de l’armée régulière par les rebelles montrent que de ce coté là on ne fait pas non plus dans la dentelle.

Cependant, et je rejoins là les conclusions de Kuperman : nous ne sommes pas dans un cas de massacre de civils délibéré et à fortiori le non-massacre de Misrata montre que le prétendu massacre imminent de Benghazi n’était que de la propagande.

De plus, la coalition le sait bien puisque, bien que depuis quelques jours les rebelles tentent de refaire le coup de Benghazi en annonçant un massacre imminent, les bombardements n’ont pas augmenté et les USA ne viennent pas à la rescousse ….

Enfin, plus la guerre dure, plus elle devient salle, et il semble évident que sans l’intervention de la coalition, celle-ci serait terminée depuis longtemps et que, comme l’avaient annoncé l’ensemble des pays qui n’ont pas soutenu la résolution 1973, la guerre de Sarkozy n’a fait qu’aggraver les choses.

Les conséquences de l’intervention militaire doivent être pointés du doigt, aussi bien sur le nombre de victimes, morts ou blessés, que sur les déplacements de la population pour fuir les zones de combats.

Mais soyons surs que les responsables politiques ne seront jamais poursuivis.

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