Fièvre aphteuse: importations de boeuf brésilien suspendues
La Suisse a décidé d’interdire l’importation de viande de boeuf en provenance du Brésil. Elle a réagi à l’apparition de la fièvre aphteuse dans ce pays, principal fournisseur de viande bovine pour le marché helvétique.
L’interdiction des importations concerne les Etats fédéraux médidionaux de Mato Grosso do Sul, Sao Paulo et Paranà, qui représentent près de 60 % de la production brésilienne. Tous les produits issus d’animaux abattus après le 30 septembre sont visés, a indiqué à l’ats Marcel Falk, porte-parole de l’Office vétérinaire fédéral (OVF).
La Suisse a importé l’année dernière 9224 tonnes de viande de boeuf. Trois quarts provenaient du Brésil. Ce dernier est le principal exportateur mondial de viande bovine, devant l’Australie.
La Suisse a décrété l’arrêt des importations de viande de boeuf du Brésil un jour après l’Union européenne (UE). D’autres pays ont également annoncé un embargo. Pour les autorités brésiliennes, au moins 40 % des exportations actuelles de viande de boeuf sont concernées.
Brasilia avait confirmé lundi l’apparition du foyer de fièvre aphteuse dans la localité d’Eldorado, dans l’Etat de Mato Grosso do Sul. Quelque 140 animaux d’une même exploitation ont été infectés.
La situation ne devrait pas conduire à des problèmes d’approvisionnement sur le marché suisse, selon les Associations professionnelles suisses de la viande (APSV). Si l’interdiction des importations devait se prolonger, « on pourra se rabattre sur des pays comme l’Argentine, l’Uruguay ou le Paraguay », a expliqué à l’ats Balz Horber, directeur de l’APSV.
Les producteurs de viande des Grisons, confectionnée en grande partie à partir de viande brésilienne, ne s’inquiètent pas non plus de l’arrêt des importations en provenance du Brésil. Là aussi, il y a suffisamment d’alternatives, a assuré Andrea Mani, de la Fédération des producteurs de viande des Grisons.
Pour le Brésil, les conséquences seront autrement plus douloureuses. La fièvre aphteuse pourrait provoquer des pertes de 500 millions à un milliard de dollars pour le pays, ont estimé les autorités.
L’apparition de la maladie est une catastrophe pour l’élevage brésilien, a déclaré Antonio Donizeti, un responsable de la Confédération nationale de l’agriculture. Les exportateurs jugent qu’il faudra deux ans pour que la situation se normalise.