Print

Fidel Castro : Une légende dans le Panthéon des hommes illustres
Par Chems Eddine Chitour
Mondialisation.ca, 30 novembre 2016

Url de l'article:
https://www.mondialisation.ca/fidel-castro-une-legende-dans-le-pantheon-des-hommes-illustres/5559706

« Nous n’allons pas attendre que le pétrole nous tombe du ciel, parce que nous avons découvert, heureusement, quelque chose de plus important – les économies d’énergie, ce qui revient à découvrir un grand gisement de pétrole. »

Président Fidel Castro au mois de mai 2006

 

Voilà  l’Homme lumineux qui du maquis de la Sierra Maestra s’est converti , après celle de la Sierra Maestra dans une nouvelle Révolution celle du Développement Humain Durable . Voilà le géant qui nous laisse orphelin devant des nains politiques  Un  coup d’éclair dans un ciel serein Fidel Castro s’est éteint vendredi à l’âge vénérable de 90 ans. Fidel Castro s’identifie avec la lutte toute sa vie  contre l’impérialisme,  La communauté internationale -pour abuser à juste d’un titre d’une expression œcuménique  surtout utilisé par les pays occidentaux pour imposer leur doxa- a été secouée  par la mort du leader maximo . Pourquoi ? Et bien parce que c’est l’un des rares hommes politiques qui réunit toutes les qualités ou tous les défauts  c’est selon.  L’image que nous retenons de lui nous qui étions étudiants dans les années soixante dans cette Algérie dont l’aura était au firmament  qui pris  sa part du fait contre l’impérialisme colonial.

Ils venaient  dans cette ville d’Alger cosmopolite où il n’était pas rare de croiser tous les révolutionnaires africains de Mandela qui  a fait ses armes  Samora Matchell, Agostino  Neto du Mpla et naturellement le Che qui venait nous éblouir en nous parlant de la révolution à la cité universitaire toute une nuit en roulant soi – même ses cigares. L’image de Castro le barbudos est  aussi celle d’un personnage haut en couleur bien fait de sa personne toujours en treillis de combat, le cigare au coin de la lèvre flanqué  d’une autre géant à bien des égards son alter ego commandante Che Guevara  qui a bien des égards était le Saint Juste de la révolution cubaine. Une bel hommage qui peut aussi bien s’appliquer à Castro lui est rendu  par cette  belle vidéo intitulée  Hasta siempre comandante Che Guevara  où nous voyons les deux guérilleros de légende  qui nous a bercé dans notre jeunesse : une belle chanson   en vérité !(1)

La vindicte de l’Occident  même après la mort de celui qui a refusé  l’ordre impérialUn écœurement de plus nous a été infligé à la lecture et la joie morbide des médias occidentaux qui comme un seul homme ont insulté la mémoire de ce géant du XXe siècle . Mieux encore ils ont fait passé en boucle des images de liesse des cubains qui ont préféré vivre aux Etats Unis dans une condition de sous hommes  surtout avec l’arrivée de Trump qui promet et dont on connait l’affection  pour les mélanodermes  noirs hispaniques… Il n’empêche rares sont ceux qui ont  eu de la compassion C’était  un torrent de haine , des jeunes qui savent même pas qui est Castro et à qui ont été biberonnés à la haine de Castro par leurs parents  qui croyaient trouvé aux Etats Unis la liberté un travail décent. Effectivement ils ont eu la liberté de crever à petits feux mais ils  sont libres !… Les dirigeants occidentaux n’ont pas eu de compassion vis-à-vis de quelqu’un qui restera dans l’histoire quand ils auront tous disparu

Comme l’écrit l’intellectuel éclectique ancien haut fonctionnaire français,  libre de ses idées  : « Fidel Castro vient de partir dans l’autre monde, et déjà on entend la rumeur mensongère propagée par les calomniateurs de service. Les chacals de la presse bourgeoise tournent autour de sa dépouille avec gourmandise. Ceux qui couvrirent Hugo Chavez de leurs ordures sont là, décidés à repasser à table. Pas de doute. Ces journaleux à la solde de leurs maîtres, ces chiens  Un tyran, celui qui risqua sa vie dans la fleur de la jeunesse, balaya la dictature de Batista, restaura la souveraineté nationale, restitua sa fierté au peuple cubain, rendit la terre aux paysans, éradiqua la misère, fit taire le racisme, libéra la femme cubaine des chaînes du patriarcat, créa le meilleur système de santé du Tiers Monde, réduisit la mortalité infantile dans des proportions inconnues dans le reste de l’Amérique latine, élimina l’analphabétisme, offrit l’éducation à tous, et résista victorieusement avec son peuple à l’agression impérialiste ? Ces affabulateurs vous le diront parce que le castrisme incarne tout ce qu’ils détestent. L’amour de la liberté, l’exigence avec soi-même, la fierté de n’obéir à personne, l’éthique révolutionnaire alliée au sens du réel, l’élan généreux qui triomphe de l’indifférence, la solidarité sans faille à l’intérieur comme à l’extérieur, le patriotisme qui n’éloigne pas de l’internationalisme, au contraire, mais en rapproche. Tout cela, c’est le castrisme. Un illustre combattant de la libération africaine en savait quelque chose » (2).

Qu’est ce que la liberté totale quand on a faim ?

Depuis le temps que je côtoie la littérature et le logiciel néo-libéral dans les pays dits  libres je n’ai pas compris en quoi le communisme –bien assumé- est une tare et est synonyme du diable dans la doxa occidentale. Est à dire que les peuples qui souffrent dans les pays occidentaux sont  libres mais qu’ils peuvent crever de faim de misère d’absence de sois cde logements qu’ils ne soient pas éduqués mais qu’ils sont libres ! Qu’est ce que la liberté  totale quand on ne peut assurer un  smic de dignité  aux peuples smic qui passe par une éducation , une santé, un toit et une bonne santé ?  Dès l’indépendance, Cuba s’est attaquée aux maux hérités des pouvoirs précédents Cuba, à n’en point douter, donne, malgré les détracteurs de tout poil,  donne l’image d’une nation qui prend en main son destin à partir de rien.  Certes, il serait naïf de croire que tout est rose. Mais à quoi sert la liberté mise en exergue si on ne peut pas nourrir le peuple, lui donner du travail, l’instruire, le soigner, en faire des champions du monde tels que Sotomayor qui est l’homme ayant sauté le premier 2,40m ou encore les boxeurs qui ont porté la boxe cubaine sur les plus hautes marches des podiums.

 Jean Ortiz qui par un texte magnifique a tenu à remettre les pendules à l’heure  :

« Cuba est une petite île (…) Les Etats-Unis sont intervenus plus de 190 fois en Amérique du sud, une seule expédition a échouée, celle de 1961 à Cuba.   Pendant 50 ans, il leur a tenu la tête. Fidel est le libérateur, l’émancipateur, le fédérateur, il a permis l’affirmation d’une nation.   Il est donc historiquement le fondateur, le ciment, il porte une légitimité historique que nul ne lui conteste. Il y a eu à Cuba, c’est vrai, une forte personnalisation du pouvoir, résultat du charisme de cet homme exceptionnel  de sa relation directe avec le peuple, de l’agression permanente des Etats-Unis. S’il y a des hommes qui jouent des rôles irremplaçables, dans des processus historiques donnés, Fidel Castro est de ceux-là. L’histoire retiendra qu’il fut l’un des géants politiques du XXe siècle, et que la faune de tous les anti-castristes est bien petite à côté de ce colosse. (…)  De son vivant, Fidel était déjà entré dans l’histoire. L’Amérique latine perd un Libérateur, un référent, une légende. ¡Hasta la victoria siempre, Comandante Fidel ! » (3)

Il était une fois la révolution

Plusieurs  grandes périodes peuvent être distinguées dans les soixante ans de combat  La première qui se décline avant la conquête u pouvoir, Enfant, il est fasciné par les grandes figures de l’Histoire, notamment Alexandre le Grand.   Dans  cette  période qui a duré une dizaine d’années il eut une vie mouvementée et dangereuse  Castro est  d’abord un riche fils de famille qui possédait des terres et qui à priori était loin des vicissitudes de la vie du peuple, C’est ensuite un intellectuel qui  est avocat de formation,  qui aurait pu faire carrière  Sa faconde lui a servi  à convaincre du bien fondé du combat pour la liberté et à tenir des discours fleuve jusqu’à sept heures.

C’est enfin un révolutionnaire qui a tout quitté et qui a fait  deux ans de prison  pour avoir tenté de renverser le général Batista qui a pris le pouvoir d’une façon violente mettant en miette la constitution de 1940 . Pour avoir survécu dans le dur maquis de la Sierra Maestra  et avoir mobilisé  les Cubains Le 1er janvier 1959, Batista quitte précipitamment Cuba avec plusieurs millions de dollars Arrivé au pouvoir Castro  voulait faire de Cuba une puissance non-alignée.   Ce ne sera pas du gout des Etats unis En 1961, plus d’un millier d’exilés cubains entraînés par la CIA débarquent dans la baie des Cochons l’aversion des Américains pour ce régime si opposé à leurs conceptions politiques les conduit à mettre en place par CIA interposé 638 tentatives d’assassinat en Cinquante ans soit environ une par mois, c’est dire s’il dérangeait  l’empire qui n’aura de cesser de tenter de le briser par peur d’une contagion- qui a eu lieu- en vain .

L’indépendance économique et scientifique

Après la révolution pour l’indépendance, Cuba peut être caractérisée par les trois révolutions  du développement : l’éducation, la santé, l’autosuffisance énergétique. Même si on sacrifie à la mode d’utiliser des indicateurs de la doxa néolibérale tels que le PIB on se rend compte  qu’ils ne rendent pas compte de la réalité de vie sociale   On préfère utiliser en  lieu et place d’autres indicateurs tels que  l’indice de Développement Humain  proposé par Mahboub El Haqq et Amarthya Sen prix Nobel d’économie.  Cet IDH est calculé d’après l’espérance de vie, l’alphabétisme et l’éducation, et le Produit National Brut par habitant. Le PNUD considère qu’un IDH de plus de 0,8 indique un taux de développement humain élevé.   S’agissant du niveau de vie malgré la crise, malgré  la mondialisation inhumaine, malgré l’embargo  l’Indice de développement humain de Cuba est de 0,78 l’un des meilleurs au monde. Il a cru de 10 points  de 0,68 en 2000 à 0,78  (2014 : 62 place) malgré la chute de l’empire de l’Union soviétique que les médias occidentaux présentent comme le perfuseur de Cuba. Celui de l’Algérie est à la 82e place avec 0,736 L’enseignement est gratuit à tous les niveaux. Avant la révolution cubaine, le taux d’alphabétisation à Cuba, était déjà de 78%, alors que la moyenne mondiale était de 44%. Selon le PNUD, Cuba se situe au troisième rang mondial avec un taux d’alphabétisation de 99,8% aujourd’hui, à égalité avec l’Estonie et devant les États-Unis (93,3%). La plus ancienne université du pays est celle de La Havane fondée en 1728. Le budget consacré à l’éducation  en % du PNB est de 9,8 %   contre 5,9 % pour les Etats Unis et 5% en Algérie L’espérance de vie est de 77,9 ans et le taux d’alphabétisation de 99,8 % plus que les Etats Unis  (99 %) dont 97 % d’enfant dans le scolaire » (4)

La santé  une des meilleures au monde

Cuba écrit l’universitaire professeur Salim Lamrani  eut à lutter contre l’embargo américain et développa un développement endogène qui ne  compte  que sur le génie des Cubains. Qu’on se le dise  Cuba a l’un des meilleurs systèmes de santé au monde pourtant ne disposant pas de la technologie occidentale il réussit à développer  des outils scientifiques qui lui permettent avec une formation de qualité d’être classé dans le top des systèmes de santé d’après l’OMS.

« Cuba, écrit Salim Lamrani, est  l’île de la santé. Depuis le triomphe de la Révolution en 1959, le développement de la médecine a été la grande priorité du gouvernement cubain, qui a transformé l’île des Caraïbes en une référence mondiale dans ce domaine. En effet, à ce jour, Cuba est le pays du monde qui compte le nombre de médecins le plus élevé par habitant. »  (4)

« En 2012,  poursuit Salim Lamrani Cuba a formé plus de 11 000 nouveaux docteurs,  au sein de ses facultés de médecine reconnues pour l’excellence de leurs enseignements.  Parmi ces nouveaux médecins, 5 315 sont cubains et 5 694 sont issus de 59 pays d’Amérique latine, d’Afrique, d’Asie et même des Etats-Unis. (…) En effet, lors du triomphe de la Révolution, Cuba ne comptait que 6 286 médecins. Parmi ces derniers, 3 000 avaient choisi de quitter le pays pour se rendre aux Etats-Unis, attirés par les opportunités professionnelles que leur offrait Washington.   (…) Face à cela, Cuba s’était engagée à investir massivement dans la médecine, en universalisant l’accès aux études supérieures et instaurant la gratuité dans tous les cursus. Ainsi, il existe aujourd’hui 24 facultés de médecine Avec un médecin pour 148 habitants (78 622 au total) selon l’Organisation mondiale de la Santé, Cuba est la nation au monde la mieux pourvue dans ce secteur. Le pays dispose de161 hôpitaux et 452 polycliniques » (4)

Enfin l’aide scientifique n’est pas absente.

« Une prouesse que l’Ecole latino-américaine de Médecine de La Havane Actuellement, 24 000 étudiants en provenance de 116 pays d’Amérique latine, de la Caraïbe, d’Afrique, d’Asie, d’Océanie, mais également des Etats-Unis (500 par promotion) se forment gratuitement à Cuba. Entre la première promotion de 2005 et 2010, 8 594 jeunes docteurs de 54 pays ont été formés à l’ELAM  Au total, près de 15 000 médecins ont été formés à l’ELAM dans 25 spécialités différentes  L’Organisation mondiale de la santé a rendu hommage au travail de l’ELAM : « L’Ecole latino-américaine de médecine de La Havane accueille des jeunes gens passionnés venus de pays en développement et les renvoie chez une fois qu’ils sont devenus médecins.   Les nouveaux médecins sont au travail dans la plupart des pays des Amériques, y compris aux Etats-Unis, dans divers pays africains et dans de nombreux pays anglophones de la région des Caraïbes. Comme le souligne Charles Boelen, ancien coordonnateur à l’OMS du programme Ressources humaines pour la santé, ‘Cette notion de responsabilité sociale doit être prise en compte partout dans le monde, même dans les cercles médicaux traditionnels …. Le monde a un urgent besoin de ce genre de bâtisseurs dévoués de nouveaux paradigmes en matière d’enseignement de la médecine…». (4)

La solidarité internationale

Dans le même ordre la solidarité internationale n’est pas absente de la politique cubaine. Nous avons vu comment Cuba avait envoyé des troupes  en Afrique lutter contre le régime d’apartheid en Afrique du Sud et au Mozambique. L’un des premiers voyages de Mandela à sa sortie de prison fut pour aller rendre visite à Castro et le remercier pour l’aide et le soutien pendant les années sombres de l’apartheid.   Par la suite la coopération internationale prit une autre forme. Le système éducatif cubain est performant au point qu’elle forme des milliers d’étudiants  dans les sciences médicales pour une  dizaine de pays dans le monde notamment l’Algérie.

En 2004, le président Fidel Castro a lancé une vaste campagne humanitaire continentale portant le nom d’Opération Miracle. Près de 600.000 personnes de 28 pays, y compris des citoyens américains, ont retrouvé la vue grâce à l’altruisme des médecins cubains. L’élection d’Evo Morales en Bolivie permit aux Boliviens d’accéder au programme humanitaire lancé par Cuba. Ironie de l’histoire, quarante ans après la mort du Che, son exécuteur, le sergent bolivien Mario Terán qui a assassiné sur ordre de ses supérieurs Che Guevara, a pu se faire opérer par des médecins cubains dans un hôpital offert par Cuba à la Bolivie d’Evo Morales. Le sergent a lui-même raconté à la presse plus tard qu’il tremblait comme une feuille lorsqu’il s’est retrouvé face à cet homme qu’il a vu à ce moment-là « grand, très grand, immense ». Le Che, blessé, assis sur un banc de la modeste école, le voyant hésitant et effrayé, a eu le courage qui manquait à son assassin : il a ouvert sa chemise kaki élimée, découvert sa poitrine et lui a crié : « Ne tremble plus et tire ici, car tu vas tuer un homme. »( 5 )

La Révolution Energétique  

Une deuxième grande prouesse est que grâce à la science et à la mise en place d’un modèle énergétique vers le développement Durable  Cuba est presque auto-suffisante en énergie.  La Révolution Energétique cubaine  écrit Laurie Guevara-Stone  a permis à Cuba de devenir un véritable modèle dans le domaine du développement durable. Le rapport de 2006 de Living Planet mesure le développement durable selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’Indice de Développement Humain (IDH) ainsi que l’empreinte écologique.  Une nouvelle révolution est en train de balayer l’île de Cuba  Une révolution qui progresse à grands pas en termes d’économies d’énergie et de développement durable. Le progrès est tel que de nombreux pays pourraient apprendre de cette expérience pour atteindre l’indépendance énergétique et lutter contre le changement climatique.  Une empreinte écologique, qui mesure l’impact de l’activité humaine sur la biosphère, de moins de 1,8 par hectare indique un développement durable. Le seul pays qui atteint ces deux chiffres est Cuba. ».(6 )

 « Les statistiques sont impressionnantes  poursuit l’auteure depuis la Révolution Energétique, lancée il y a seulement deux ans, la consommation de kérosène a baissé de 66%, celle du gaz de 60% et celle de l’essence de 20%. La consommation d’énergie par habitant se situe désormais à un huitième de celle des Etats-Unis, alors que la santé, l’éducation et l’espérance de vie sont parmi les plus élevées au monde. Une révolution n’est véritablement révolutionnaire qu’avec le soutien des masses. La révolution énergétique cubaine n’est pas une exception. Pour faire participer les gens aux efforts d’économies d’énergie, un programme d’éducation ambitieux fut mis en place. C’ est un programme national mis en place par le Ministère de l’Eduction Nationale en 1997. Son but est de familiariser les élèves, travailleurs, familles et communautés aux mesures d’économies d’énergie et aux énergies renouvelables. Dans les écoles, le sujet de l’énergie est présent dans différentes disciplines. Les étudiants abordent les problèmes de l’énergie non seulement pendant les cours de Physique, mais aussi pendant les cours d’Economie, d’Ecologie et de Santé » (6)

 « Le recours aux énergies renouvelables est une priorité depuis le début des années 90 et l’effort a redoublé ces deux dernières années. Actuellement, 100 stations éoliennes sont en cours d’installation dans 11 provinces  De plus, 180 micro-stations hydrauliques, qui produisent de l’énergie à partir des courants marins et des rivières, sont installées dans tout le pays, (…) Le sucre, principale exportation agricole du pays, sert aussi à produire de l’électricité. Dans les centrales sucrières du pays, la bagasse, qui est le résidu obtenu après le traitement du sucre, est brûlée et transformée en énergie pour alimenter la centrale et le réseau. Ces centrales de biomasses sucrières ont une capacité de production de 478,5 MW ».

Cuba accompli aussi des progrès dans le domaine des biocarburants Le meilleur exemple est la culture du Jatropha Carcus qui produit une huile non comestible, et n’entre donc pas en concurrence avec la production alimentaire.

« Il faut une révolution énergétique globale », dit Mario Alberto Arrastia Avila, un expert en énergie chez Cubaenergia, Mais pour y parvenir, il faut aussi une révolution des consciences. Cuba s’est engagé dans sa propre voie vers un nouveau paradigme, en mettant en oeuvre des concepts tels que la génération distribuée, le rendement, l’éducation, la solidarité énergétique, et la solarisation progressive du pays. » (6)

Non content de mettre en place une vraie stratégie énergétique qui est encore une vue de l’esprit en Algérie, les dirigeants cubains vont dans le détail   Pour mettre en œuvre leur plan ambitieux d’économies d’énergie, Cuba a fait appel à une petite armée de travailleurs sociaux. Formés en 2000, les travailleurs sociaux sont des jeunes qui sont chargés de contribuer à la justice sociale dans l’île.  Depuis 2006, 13.000 travailleurs sociaux ont visité les maisons, les bureaux et les usines  en apprenant aux gens comment utiliser leurs nouveaux appareils ménagers et pour diffuser de l’information sur les économies d’énergie.   Les travailleurs sociaux fréquentent une école où on leur dispense des cours de politique, de communication sociale, de développement durable,   on leur explique la nécessité des économies d’énergie (7).

Fidel Castro  et l’Algérie

Castro qui venait souvent en Algérie  durant la présidence de Ben bella et bien plus tard  avec Boumediene ils traversaient ensemble la rue Didouche Mourad salués par les jeunes Ainsi le 5 septembre 1973, le président Houari Boumediene était l’hôte du 4ème sommet de la Conférence des Pays Non-Alignés à Alger,. 57 chefs d’États étaient présents, dont le leader cubain Fidel Castro et le président libyen Mouammar Khadafi, ainsi que des personnalités du mouvement tiers-mondiste comme le chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Arafat. Une île singulière dont le combat épique avait bercé les imaginaires dans les années 60. Nous retiendrons l’image des « Barbudos » de Fidel Castro s’écriant devant Boumediène lors d’une de ses visites : « Argelia con Cuba dos pueblos hermanos. »  L’ancien président cubain Fidel Castro, s’est rendu à sept reprises en Algérie.

Sa dernière visite remonte à 2001.

« L’Algérie et Cuba sont restées côte-à-côte pendant un demi-siècle, à la pointe du combat pour la liberté », écrit El Moudjahid. Alger et La Havane sont convenus, en 2001, d’échanger du pétrole et des produits pétroliers algériens contre des médicaments, des machines et du sucre cubains, mais le volume de leurs échanges reste limité. Nous avons en tête son fameux discours du 16 mai 1972, où il détaille toutes les réalisations que lui a fait visiter Boumediène.   Ecoutons-le  : «   visitamos los experimentos agrícolas, visitamos la región petrolera de Hassi-Messaoud, visitamos la ciudad de Orán, el complejo petroquímico de Arzew. (…) Participamos en la inauguración del gasoducto y el oleoducto de Hassi-R’Mel y Mesdar-Skikda. Visitamos la nueva siderurgia de EI-Hadjal, en Annaba, Visitamos por último el complejo de fertilizantes de Annaba… » C’est limpide, belle époque ! où l’Algérie avait en main son destin malgré un encadrement dérisoire par rapport à la quantité de diplômés actuelle mais période où il  y avait le feu sacré de la construction du pays. Dans ce cadre au risque d’être décalé une coopération avec Cuba dans le domaine du développement durable me parait tout à fait indiqué. (5)

Conclusion

Les intellectuels en service commandé, traitent par le mépris sur instruction de l’Empire  le fait que Castro ait été communiste. Et qu’il ait résulté à l’étouffement  en proposant une alternative aux damnés de la Terre aux  affamés aux  humiliés, alternative signifiait un avenir meilleur que la mondialisation laminoir.  J’en suis à me demander si tous ces donneurs de leçons  dans les pays occidentaux sont des modèles. N’est ce pas chez eux que l’on voit le bling bling  la Rolex, les financements illicites avec tentative d’y échapper , n’est ce pas chez eux qu’on accepte des petits cadeaux tels qu’une croisière sur le Nil ou un Ryad au Maroc ? N’est ce pas chez eux que l’on fait des conférences à 200.000 dollars  et que l’on vend son appui ? Tous ces personnages facilement repérables seront des scories de l’histoire. De plus les peuples qui ne se prennent pas en charge seront aussi  des scories de l’histoire  C’est le cas des  pays du Sud, notamment les pays rentiers  qui devaient prendre exemple sur Cuba et arriver à créer de la richesse indépendamment du farniente trompeur de la rente en faisant toutes les acrobaties  possibles risibles pour gagner un dollar dans le prix d’un baril erratique qui obéit à d’autres fondamentaux auxquels ces pays n’entendent rien celui de l’effort de la sueur de la science et du savoir

Castro et son credo . « Le socialisme ou la mort »,  même avec la chute de l’URSS est du bon côté de l’histoire Le monde a tellement besoin de ces Êtres Humains pour contrer l’inhumanité dans laquelle nous sommes  plongés constamment ! Ce passage vers le monde de l’esprit  a été  souligné à travers le monde entier, parce que Fidel Castro a su toucher le monde entier par sa lutte héroïque et son humanisme qu’il continua à faire profiter même à la retraite. J’ai lu plusieurs de ses contributions perspicaces sur différents médias alternatifs   Avec le Che Guevara il incarnait l’alternative pour un monde meilleur. Par l’influence de leurs pensées ils incarnaient une révolution toujours en chantier dans tous les pays de l’Amérique du Sud . Ils marqueront le XXe siècle.   Assurément les hommes politiques actuels malgré leurs rodomontades sans lendemain  sont des nains juchés sur les épaules de ces géants.

Repose en paix, Homme  de cœur   et comme on rapporte l’oraison dans la pièce d’Euripide des anciens : « sit tibi terra levis ! » : « Que la Terre te soit légère ! »

Prof. Chems Eddine Chitour

 

 

1.https://www.youtube.com/watch?v=ZK926hGidhc

2.Bruno Guigue  http://arretsurinfo.ch/fidel-le-bien-nomme-par-bruno-guigue/

3.Jean Ortiz  http://www.humanite.fr/blogs/fidel-castro-est-mort-627191

4.Salim Lamrani https://blogs.mediapart.fr/pizzicalaluna/blog/250713/cuba-l-ile-de-la-sante

5Chems Eddine Chitour http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/cuba-une-intelligence-tranquille-51404

6.Laurie Guevara-Stone  http://www.renewableenergyworld.com/rea/news/article/2009/04/la-revolu…

7.https://legrandsoir.info/La-Revolution-Energetique-a-Cuba-Renewable-Energy-World.html

Avis de non-responsabilité: Les opinions exprimées dans cet article n'engagent que le ou les auteurs. Le Centre de recherche sur la mondialisation se dégage de toute responsabilité concernant le contenu de cet article et ne sera pas tenu responsable pour des erreurs ou informations incorrectes ou inexactes.