Forez, puis pompez le pétrole d’Haïti !
Les indices justifiant des explorations de l’or noir en Haïti sont encourageants. En plein choc pétrolier, quelque 4 compagnies voudraient des concessions de l’Etat haïtien pour faire jaillir du pétrole.
Le pétrole a atteint le seuil des 140 dollars américain le baril. En plein choc pétrolier, Haïti qui importe chaque année des centaines de millions de dollars de diesel, rien que pour produire de l’électricité, semble avoir une carte à jouer. Ses petits gisements jadis méprisés suscitent maintenant de l’intérêt. « Nous avons reçu quatre demandes de permis d’exploration pétrolière, a confié l’ingénieur Dieuseul Anglade, directeur général du Bureau des Mines et de l’Energie. L’Etat haïtien veut s’assurer que ces compagnies disposent de l’expertise en la matière », a-t-il ajouté. « Nous avions eu des indices encourageants qui justifient la poursuite de l’exploration de l’or noir qui s’est arrêtée en 1979 », a-t-il estimé.
Quelque 11 puits dont certains d’une profondeur de 2944 mètres ont été forés à la Plaine du Cul- de- sac, au Plateau Central et à l’Ile de La Gonâve. Des indices en surface ont été trouvés dans la presqu’île du sud et sur la côte nord, a expliqué l’ingénieur Anglade qui croit dur comme fer que le contexte économique prête à ces explorations.
Selon un mémo daté du 16 août 1979 du maître foreur François Lamothe, remis à M. Emmanuel Bouillon, cinq grands puits ont été forés à Porto Suel (Maissade) d’une profondeur de 9000 pieds, à Bebernal, 9000 pieds, à Bois- Carradeux (Ouest), à Dumornay, sur la route de Frère et près du chemin de fer de Saint-Marc. Un échantillon, une « carotte » (réservoir de pétrole) remontée du puits de Saint-Marc, dans l’Artibonite, a subi une analyse physico-chimique, à Munich, en Allemagne, à l’initiative de M. Bouillon. « Le résultat de l’analyse obtenu le 11 octobre 1979, a révélé des traces de pétrole », a confié l’ingénieur Willy Clémens qui s’était rendu dans le pays des Germains.
« Il faut forer puis pomper le pétrole d’Haïti, si nous en avons réellement, a déclaré, sceptique, un géologue un peu agacé par les déclarations sans preuve scientifique. Si nous avons de l’or noir, nos chers amis de la communauté internationale et Hugo Chavez doivent nous aider afin de réaliser des études. Rien que pour avoir le coeur net », a-t-il insisté.
Le pétrole a atteint le seuil pris des 140 dollars le baril lundi dernier. En dépit des promesses de l’OPEP d’augmenter la production de l’or noir pour calmer les craintes du marché, les gros consommateurs s’empressent de constituer des stocks stratégiques en prévision de l’hiver. Même si les cours sont repassés sous la barre des 135 $, les analystes s’accordent sur des courbes ascendantes qui risquent de toucher les 150 voire les 200 $ d’ici à la fin de l’année.
En Haïti où plane le flou sur les véritables potentiels pétrolifères, certains disent : Forez, puis pompez le pétrole d’Haïti ! S’il y en a…