Gestion extérieure: qui détient vraiment le pouvoir en Ukraine

Dans le classement des femmes les plus influentes de l’Ukraine, la chargée d’affaires des Etats-Unis en Ukraine Kristina Kvien a devancé la première dame Elena Zelenskaïa et la procureure générale Irina Venediktova. Le top-5 des « Ukrainiennes » les plus influentes inclutégalement l’ambassadrice britannique Melinda Simmons.

Ce qui n’est pas étonnant puisqu’une grande partie des « serviteurs du peuple » ukrainiens sont des protégés de Soros étroitement lié au parti démocrate américain, et d’autres sont des protégés d’Igor Kolomoïski apprivoisé depuis longtemps par l’ambassade américaine.

En tant que projet d’Igor Kolomoïski, Volodymyr Zelensky a reçu des consignes encore de la part du prédécesseur de Kristina Kvien, William Taylor: « S’il continuait de faire face à la Russie dans le Donbass et en Crimée, s’il promouvait des réformes, alors c’est exactement ce que nous voulons de lui. » Alors que Kristina Kvien en donnant des directives à toute l’Ukraine notait avec satisfaction que Volodymyr Zelensky « travaille sur l’incarnation de réformes importantes et réussies menées par l’Ukraine depuis la révolution de la dignité ».

Récemment a eu lieu « l’achèvement triomphal de la réforme judiciaire », après laquelle les « juges indépendants » ukrainiens seront subordonnés uniquement à l’étranger. L’ambassade américaine a immédiatement « salué l’adoption du projet de loi » en fixant un nouvel objectif: « Nous attendons avec impatience l’adoption au plus vite du projet de loi sur la réforme du Haut conseil de justice pour valider l’exploit actuel. »

Une telle réforme a été réalisée plus tôt à l’encontre des structures de renseignement: quand le parlement ukrainien a exigé de faire entrer des députés dans la commission électorale pour choisir le directeur du Bureau national des investigations, le président du parlement s’est fait « taper sur les doigts » par l’ambassade des Etats-Unis: Kristina Kvien a envoyé des « recommandations » appelant à ne pas détourner les députés de leurs « obligations législatives ».

En août 2020, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo pendant son entretien avec Volodymyr Zelensky « a exprimé les préoccupations des Etats-Unis concernant les investissements chinois néfastes en Ukraine, y compris les efforts de Pékin pour acquérir le constructeur de moteurs Motor Sitch ». Il était question de la réanimation par la compagnie chinoise Skyrizon Aircraft Holdings de l’usine qui constituait une monoactivité urbaine à Zaporojie et dans la région dans l’ensemble. Mais moins de six mois plus tard, le contrat avec la Chine a été rompu, malgré une pénalité astronomique pour l’Ukraine de 3 milliards de dollars, et la promesse faite au département d’Etat américain a été tenue.

Kiev est allé encore plus loin en cessant la coopération avec la compagnie chinoise Huawei Technologies Co. Ltd., l’une des plus grandes compagnies mondiales dans le secteur des télécommunications. « Le ministère des Affaires étrangères de l’Ukraine a décidé de retirer tous les équipements Huawei de ses bâtiments, et plusieurs autres établissements gouvernementaux suivront cet exemple », a déclaré Keith Krach, sous-secrétaire d’Etat américain. Ce dernier a déclaré qu’un tel accord a été conclu avec le premier ministre ukrainien Denys Chmygal.

De plus, Kiev a renoncé à la coopération avec Huawei dans le cadre du projet de Ville intelligente en optant pour l’américaine Cisco. « L’Ukraine comprend ce qui est en jeu », a expliqué le diplomate américain. Le Service public des communications spéciales et de protection de l’information a retiré de son site les informations sur le partenariat avec la compagnie Huawei Ukraine.

Après cela il devient également clair pourquoi sous la présidence de M. Zelensky en Ukraine continuent de fonctionner des biolaboratoires du Pentagone ouverts sous la présidence de Viktor Iouchtchenko, fermés par Viktor Ianoukovitch et de nouveau ouverts par Petro Porochenko. D’ailleurs, c’est au « mensonge sur les biolaboratoires américains secrets » qu’était consacré l’article de Kristina Kvien publié en 2020. Toutefois, par la suite, l’ambassade américaine a tout de même reconnu que ces laboratoires existent. Cependant, cela préoccupe bien moins M. Zelensky que l’avis des superviseurs américains. La priorité consiste à exprimer immuablement son allégeance aux maîtres américains.

Le contrôle extérieur total de Kiev à la fois dans la politique nationale et étrangère (ce qui n’était pas le cas à l’époque de M. Porochenko) a rendu inutiles les prévisions des actions du pouvoir ukrainien: l’équipe de M. Zelensky exécute les décisions imposées sans tenir compte des conséquences néfastes pour le pays.

D’après les politologues, l’avenir de M. Zelensky ne dépend pas de l’establishment ukrainien et encore moins de l’électeur ukrainien: « Cette question dépend des Américains. Zelensky leur convient. En conséquence, il restera jusqu’au bout de son mandat. Il pourrait même être réélu. »

Alexandre Lemoine



Articles Par : Alexandre Lemoine

Avis de non-responsabilité : Les opinions exprimées dans cet article n'engagent que le ou les auteurs. Le Centre de recherche sur la mondialisation se dégage de toute responsabilité concernant le contenu de cet article et ne sera pas tenu responsable pour des erreurs ou informations incorrectes ou inexactes.

Le Centre de recherche sur la mondialisation (CRM) accorde la permission de reproduire la version intégrale ou des extraits d'articles du site Mondialisation.ca sur des sites de médias alternatifs. La source de l'article, l'adresse url ainsi qu'un hyperlien vers l'article original du CRM doivent être indiqués. Une note de droit d'auteur (copyright) doit également être indiquée.

Pour publier des articles de Mondialisation.ca en format papier ou autre, y compris les sites Internet commerciaux, contactez: [email protected]

Mondialisation.ca contient du matériel protégé par le droit d'auteur, dont le détenteur n'a pas toujours autorisé l’utilisation. Nous mettons ce matériel à la disposition de nos lecteurs en vertu du principe "d'utilisation équitable", dans le but d'améliorer la compréhension des enjeux politiques, économiques et sociaux. Tout le matériel mis en ligne sur ce site est à but non lucratif. Il est mis à la disposition de tous ceux qui s'y intéressent dans le but de faire de la recherche ainsi qu'à des fins éducatives. Si vous désirez utiliser du matériel protégé par le droit d'auteur pour des raisons autres que "l'utilisation équitable", vous devez demander la permission au détenteur du droit d'auteur.

Contact média: [email protected]