Print

Guerre cybernétique et militarisation de l’espace (partie 2/2)
Par Jean-Claude Bessez
Mondialisation.ca, 09 décembre 2009
9 décembre 2009
Url de l'article:
https://www.mondialisation.ca/guerre-cybern-tique-et-militarisation-de-l-espace-partie-2-2/16468

Cet article constitue la deuxième partie de l’article intitulé « États-Unis : guerre cybernétique et militarisation de l’espace », publié le 2 décembre 2009.

OBSESSIONNELLES OMBRES CHINOISES AU FIRMAMENT

La protection des satellites est devenue la nouvelle course dans l’Espace (1). Cette protection passe par le maintien de la supériorité spatiale, un rôle critique joué par l’équipe de Missiles Balistiques Inter-Continentaux (ICBM) dont le taux de réactivité dépasse les 99 pour cent, gage du maintien de la paix mondiale et de la sécurité des Etats-Unis, précise l’AFSPC.

Ces ICBMs et les personnels qui les arment sont les « sentinelles silencieuses » qui assurent une veille permanente (24/7/365) depuis 1959.

Les premiers essais d’armes anti-satellites (ASAT) furent, en fait, effectués par les Etats-Unis d’Amérique dès 1959 jusqu’en 1985.

L’essai réussi d’interception (et de destruction) d’un satellite par les Chinois en janvier 2007, suivi en février 2008 par l’interception par les Américains d’un satellite défaillant et sa destruction par un missile ABM SM-3 modifié, relancèrent la course à la « militarisation de l’Espace ».

Pour être clairement formulées et couchées dans le rapport annuel du Pentagone sur les Forces Armées chinoises, les craintes de Washington n’en sont pas moins fondées certes sur des faits dûment constatés, mais aussi sur des extrapolations, des suppositions et rumeurs plus ou moins corroborées par des renseignements collectés et recoupés.

Les indices recueillis semblent tellement probants qu’ils autorisent l’échafaudage de scénarios aussi dignes de science fiction que vraisemblables…L’alarmisme du Pentagone n’est point pour déplaire au lobby militaro-industriel…Mercure se met au service de MARS.

Vers une Grande Muraille spatiale pour l’Empire Céleste?

Ainsi, on attribue aux Chinois d’avoir testé un laser basé au sol (Ground Based Laser ou GBL) contre leurs propres satellites et des satellites américains.

Ainsi, l’on n’exclurait point que les Chinois fassent usage de lasers pour aveugler temporairement ou bien vraiment détruire des éléments optiques embarqués à bord de satellites.

Ainsi, un puissant laser basé au sol serait déjà installé dans la chaîne de Tianschan dans la province du Xinjiang.

« Ce qui inquiète le Pentagone » (2), c’est le genre de matériels que l’on n’affiche pas lors de parades militaires (comme lors du 60è Anniversaire de la Révolution) (3), i.e. les moyens de mener des opérations de guerre cybernétique et des opérations de contre-espace.

Le lancement réussi par la Chine de son « tueur de satellite » KT-2 (ASAT) le 11 janvier 2007 fut condamné par les Etats-Unis, le Japon, la Grande-Bretagne, le Canada et l’Australie. Un porte-parole du Conseil de Sécurité de la Maison Blanche déclara : « Les États-Unis croient que la mise au point et l’essai de telles armes par la Chine est incompatible avec l’esprit de coopération auquel les deux pays aspirent dans l’arène de l’Espace civil.»

D’après Peter BROOKES (4), la réaction de Washington s’explique par l’absence de consultation préalable, la création de débris spatiaux susceptibles d’endommager les satellites ou même la navette spatiale, l’opposition rhétorique vigoureuse et constante de la Chine devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies à la « militarisation de l’Espace » et aux armes basées dans l’Espace.

Cet essai concluant montre que désormais la Chine est non seulement capable de (pour)suivre, mais aussi de détruire des satellites en basse orbite terrestre (low earth orbit ou LEO) (tels que les satellites météo, de communications, de surveillance et observation), affectant ainsi sérieusement les opérations militaires américaines.

Moscou peine à convaincre qu’aucun transfert de technologie ne serait effectué vers la Chine alors que la Russie coopère au programme spatial chinois.

Les États-Unis doivent prendre les ambitions spatiales chinoises très au sérieux, avertit Peter BROOKES. Le test ASAT chinois doit être pris comme un signal d’alarme. Beijing est bien parti pour contester (avec Moscou) la pré-éminence des États-Unis dans l’Espace.

En 2003, puis 2005 Beijing réussit à mettre des Taikonautes dans l’Espace. La Chine envisage de lancer d’ici 2015 quelque 100 satellites à vocation duale (5) et de mettre sur la lune un homme en 2010, et un engin explorateur en 2012. Dans son rapport annuel 2009 sur la puissance militaire chinoise, le Pentagone écrit :

Bon nombre de programme spatiaux de la Chine, y compris le programme de vol habité et la station spatiale prévue, sont gérés par l’Armée Populaire de Libération (APL) et s’effectueront donc au profit d’un usage militaire de l’espace rendu possible grâce à la maîtrise de capacités d’emport lourd.

La Chine sait parfaitement à quel point les forces armées américaines dépendent de leur infrastructure spatiale : privées de satellites espions et de communications, les armées américaines seraient sourdes, muettes et aveugles.

Jeu de Go : déséquilibrer l’adversaire en créant une asymétrie

Depuis la démonstration de force américaine dans l’Opération DESERT STORM, les stratèges chinois ont cherché des moyens de contourner et dépasser la puissance conventionnelle des Etats-Unis : l’inférieur oblige le supérieur à livrer une bataille spatiale asymétrique à ses conditions (6).

Une conclusion cruciale fut tirée par les analystes chinois des opérations militaires américaines dans le Golfe Persique, au Kosovo et en Afghanistan : la puissance militaire extraordinaire des États-Unis dépend excessivement (et donc dangereusement) d’un réseau complexe et vulnérable de systèmes commandement, contrôle, communications et informatique (C4) qui fournissent renseignement, surveillance et reconnaissance (ISR), et que ces systèmes fonctionnent de manière synchrone et synergétique dans et à travers le medium spatial.

Ce qui fait sa puissance fait aussi sa vulnérabilité : le talon d’Achille des États-Unis, ce sont ses capacités basées dans l’Espace et les installations au sol qui y sont couplées. La Chine a compris que la meilleure chance de contrer la puissance militaire américaine consiste à attaquer les yeux, les oreilles et la voix dont l’invulnérabilité est toute relative.

Beijing dans le collimateur

Ashley TELLIS (7) explique que le concept chinois de « défense active » implique l’impérieuse « domination de l’information » (Info Dominance) qui interdit à l’adversaire l’utilisation de l’Espace et de données fournies par ses capacités spatiales pour configurer l’Espace de bataille terrestre à son propre avantage. La Chine se prépare donc à intégrer cette dimension spatiale de la guerre de l’information et de l’Espace dans sa stratégie militaire.

Les effets cumulatifs des investissements de la Chine dans l’Espace et le contre-espace auront un impact sur la sécurité nationale des États-Unis de nombreuses manières dans les années à venir, avertit Ashley TELLIS.

Premièrement, les programmes spatiaux et de contre-espace chinois ne peuvent que laisser augurer d’une vulnérabilité croissante des moyens militaires américains.

Deuxièmement, l’expansion de capacités chinoises altérera irrémédiablement l’équilibre du pouvoir dans la zone Asie-Pacifique, et sur le continent asiatique dans son ensemble.

Troisièmement, la croissance des capacités chinoises rendra plus coûteuse une victoire américaine lors d’une quelconque guerre à venir avec Beijing (8).

Quatrièmement, l’évolution constante des capacités chinoises entraîne une dilatation des dimensions de l’Espace de bataille – virtuellement et physiquement – lors d’un quelconque conflit sino-américain. La vulnérabilité des trois segments nécessitera que la force – tant matérielle que virtuelle- soit appliquée bien au-delà de la ligne de front et jusque dans la profondeur arrière du territoire adverse, éventuellement sur le territoire de pays tiers, en tout cas là où se planifient et se déroulent les opérations spatiales, la guerre électronique (Electronic Warfare ou EW) et les opérations de guerre info-centrée (NCW/NCO).

Cinquièmement et finalement, la montée en puissance des capacités d’Espace et de contre-espace chinoises pose des défis spécifiques à la domination traditionnelle dont les États-Unis profitent dans les cieux.

Cacher le poignard derrière un sourire (Stratégie N°10) (9)

Quelques jours avant que le Président OBAMA ne parte pour son périple en Asie (10), le Général XU CAIHOU, vice-président de la Commission Militaire Centrale du PCC, se rendit aux Etats-Unis où il tint un langage délibérément rassurant devant un parterre de hauts responsables américains invités par le Center for Strategic and International Studies (CSIS) de Washington :

C’est un fait que nous avons entrepris de mettre au point des missiles de croisière. Nous les avons montré lors du défilé du 1er octobre célébrant le 60è Anniversaire de la République Populaire de Chine. Ce que je veux vous dire, c’est que le but que nous poursuivons avec le développement de telles armes est à caractère purement défensif, et ne pose de menace à quel que pays ce soit.(11)

La Chine, poursuivit-il, se consacre totalement au développement pacifique. Elle ne cherchera jamais à devenir une puissance hégémonique ni ne se lancera dans l’expansionnisme militaire ou une course aux armements. La mission des militaires chinois est de protéger le développement économique du pays, et de défaire les séparatistes et extrémistes.

Le président OBAMA déclara se réjouir de la montée en puissance de l’économie chinoise dans le monde. Il n’en reste pas moins vrai que des mesures propres à instaurer la confiance Confidence-Building Measures ou CBM) restent à construire entre la grande puissance d’hier et de ce jour, et celle émergente, inexorablement montante de demain(12).

If you can’t beat them, join them !

A défaut de pouvoir former un G2, les États-Unis et la Chine se sont mis d’accord pour coopérer à l’exploration de l’Espace (13). Comme le répéta le Premier Ministre chinois WEN JIABAO au Président OBAMA le 18 novembre 2009 à Beijing :

La chine poursuit une politique étrangère indépendante de paix, et ne veut s’aligner sur aucun pays ni bloc de pays… Les questions mondiales devraient être traitées par tous les pays du monde, plutôt que par un ou deux… La coopération vaut mieux que l’endiguement, Le dialogue que l’affrontement, Et le partenariat que la rivalité. (14)

Avec ses alliés japonais et sud-coréens, Washington (qui se considère comme un « Pays du Pacifique ») compte sur l’entregent de Beijing pour freiner les ambitions nucléaires de Téhéran et ramener Pyong Yang à la table des négociations de désarmement nucléaire (15).

CLAMEUR DANS L’EST, ATTAQUE DANS L’OUEST (Stratégie N°6)

L’Administration OBAMA n’a pas abandonné le projet de l’Administration BUSH de positionner un bouclier anti-missiles en Europe de l’Est, « la nouvelle Europe » (pro-américaine) comme l’appela Donald RUMSFELD.

Le vice-Président Josef BIDEN n’exclut pas que des éléments de la défense anti-missiles américaine puissent être installés en Bulgarie et en Roumanie dans le cadre du redéploiement des 55.000 militaires américains stationnés en Allemagne.

La Joint Task Force East (JTFE) est accusée de « créer de nouvelles bases », minant par là même le partenariat et la confiance avec l’Ouest. Lors de son discours pour le moins direct à la Conférence sur la Sécurité à Munich le 10 février 2007, Vladimir POUTINE dénonça « la prétendue ligne de front flexible des bases américaines ». Le ministre des Affaires étrangères Sergei LAVROV défendit ultérieurement l’argument que « les bases américaines en Roumanie et en Bulgarie…ne font que compliquer le contrôle des armements en Europe », justifiant ainsi la suspension de la participation russe au Traité portant sur les Forces Conventionnelles en Europe (CFE) fin 2007.

Cette ambiance perdura en 2008 : lors d’une émission télévisée en février, POUTINE souligna derechef que la JTFE constituait un exemple où, en « roulant des mécaniques » en Europe Orientale, l’OTAN et les États-Unis avaient placé la Russie « dans une situation où nous devions réagir ». D’où la justification par le successeur de POUTINE, Dmitri MEDVEDEV, d’une hausse des dépenses militaires et des incursions par des bombardiers russes dans l’espace aérien de l’OTAN (en l’occurrence celui de la Norvège) (16).

Si, en outre, l’on tient compte de la mise en place d’un systèmes de radar d’alerte en République Tchèque et d’un système de défense ABM en Pologne, voire de l’établissement d’une base en Ukraine, et de la présence de militaires américains en Géorgie (17), l’on commence à voir la mise en place des éléments d’un puzzle qui, inévitablement, amène les Russes (privés de leur ancien glacis que constituaient les Républiques Populaires d’Europe Centrale et Orientale) à conclure à un encerclement qui n’est pas si dissemblable, mais qui est bien plus réel et bien plus proche de leur heartland, de l’endiguement qu’ils connurent pendant la « Guerre Froide ».

Agacé par les revirements américains et otaniens (18), Moscou hausse le ton et brandit ses foudres nucléaires au cas où le resserrement de l’étau pourrait être interprété comme une « agression contre la Russie et ses alliés » :

La nouvelle doctrine militaire russe (19), approuvée en 2000, devrait trouver sa formulation définitive fin 2009. Elle prévoit explicitement que :

Dans des situations critiques pour la sécurité nationale, une frappe nucléaire préventive contre un agresseur n’est pas exclue(20).

La Secrétaire d’État Hillary CLINTON, interviewée par la station de Radio Echo of Moscow, jugea utile de rappeler que les États-Unis s’interdisaient une première frappe nucléaire.

Soufflant le chaud et le froid, le Président russe Dmitri MEDVEDEV se dit prêt à harmoniser ses relations avec les États-Unis et l’OTAN (21).

PARER A L’INSECURITÉ

Les États-Unis, conseille Ashley TELLIS, doivent accroître leur capacité à se remettre d’attaques spatiales en investissant :

1. dans des satellites de réserve soit en orbite soit au sol,

2. dans des capacités de lancement rapides et réactives,

3. dans des stations de contrôle doublant celles existantes, et de préférence mobiles afin de ne pas interrompre le continuum de la gestion des opérations spatiales au cas où les centres de contrôle primaires seraient endommagés ou détruits.

Il recommande aux États-Unis de moins se concentrer sur l’acquisition de quelques plateformes coûteuses et très sophistiquées soutenues par un segment au sol complexe, mais étroit ; à son sens, il leur faut basculer vers des capacités distribuées, plus petites, et plus souples d’emploi tant dans le segment spatial que dans le segment au sol. L’utilisateur tactique doit pouvoir disposer de services satellitaires à la demande, opine Tony SKINNER dans un numéro récent de JANE’s DEFENSE WEEKLY (220). Les activités du bureau de l’Espace Réactif Opérationnellement (Operationally Responsive Space ou ORS) fut créé par le Congrès à l’occasion de la National Defense Authorization de 2007 : il a pour mission de répondre, au meilleur coût et dans les meilleurs délais, aux besoins et lacunes identifiés et considérés comme prioritaires par le Commandement Stratégique (STRATCOM).

Les États-Unis en sont venus à comprendre que l’Espace, cette « frontière ultime » ne sera plus le sanctuaire qu’il avait pu être. La capacité de Washington à réagir et à s’adapter à cette nouvelle situation sera déterminante non seulement pour sa capacité à dominer « les hauts », mais aussi pour sceller l’issue des combats dans « les bas ».

DU BOUCLIER AU GLAIVE

La Realpolitik conduit les États-Unis à envisager de parer à toute éventualité, et donc de protéger leurs « moyens vitaux » basés dans l’Espace (23).

Ces systèmes de défense nécessiteront une connaissance ultra-rapide de la situation de l’Espace mondial. Ils pourraient comprendre des capacités nécessaires pour :

– détecter quand ils seraient eux-mêmes menacés

– effectuer des manœuvres

– utiliser des leurres

– équiper les satellites plus gros d’un armement défensif

– disposer de satellites de défense armés au sein d’un groupe de satellites.

Techniquement, il est envisageable de donner à des satellites l’allure de débris, de leur assigner deux ou trois rôles distincts, ou d’avoir des doublons au sein d’un même groupe.

Des capacités de lancement de réaction rapide pourraient être préparées en vue d’effectuer des réparations d’urgence sur des satellites endommagés. A cette fin des drones pourraient être utilisés.

Les sites connus de lancement d’ASAT ainsi que les capteurs et systèmes de communications qui leur sont associés pourraient très bien faire l’objet d’attaques.

Mais il pourrait en découler une « destruction mutuelle assurée » (MAD) produisant l’effet inverse de celui recherché puisque la destruction des satellites d’un autre pays ne ferait que générer davantage de débris dans l’Espace.

En vue d’enrayer toute escalade, l’Union Européenne proposa comme point de départ en décembre 2008 un nouveau Code de Conduite pour les Activités dans l’Espace Sidéral.

QUI TIENT LES HAUTS TIENT LES BAS

Les États-Unis peuvent s’attendre à ce que d’autres pays leur disputent le monopole de l’Espace, avertit Duncan LENNOX qui conseille de parvenir à un accord international visant à assurer une utilisation de l’Espace profitable à l’humanité toute entière (24)…et conforme à la déclaration d’intention de la doctrine officiellement prônée par Washington.

Comme nous l’avons montré et en avons apporté la preuve au cours de l’Opération TEMPÊTE DU DÉSERT (DESERT STORM), et comme nous en avons apporté une nouvelle preuve au cours de la campagne aérienne au-dessus des Balkans, l’Espace fait partie intégrante de tout ce que nous faisons pour réaliser notre mission. Aujourd’hui, le dernier point haut, c’est l’Espace.

General Lester P. Lyles Commander, Air Force Materiel Command

Grâce à une association de systèmes spatiaux nationaux, interarmées et commerciaux, l’Armée de Terre (cf Annexe 2) et les Armées de Mer (Annexe 3) sont, à l’instar de l’Armée de l’Air, en mesure de mener des opérations info-centrées grâce à l’Espace (Space-Enabled Net-Centric Operations).

La conduite des opérations spatiales suppose la maîtrise du cyberespace.

C’est là que se situe le centre de gravité. (25)

Notes

(1) LENNOX Duncan, Protection of satellites is the new race in space, JANE’s DEFENCE WEEKLY, 28 October 2009
(2) BROOKES Peter, What worries the Pentagon, Heritage, October 07, 2009 http://www.heritage.org/Press/Commentary/100709a.cfm
(3) China’s 60th National Day Parade, October 1, 2009 (VIDEOs in English & Chinese)
http://www.defense-update.com/photos/china_parade.html 
(4) BROOKES Peter, China’s Space-Attack Test, January 22, 2007
http://www.heritage.org/Press/commentary/ed012207a.cfm 
(5) Tous les ans le Conseil National de Sécurité publie un rapport sur les activités d’espionnage économique et industriel qui sont le fait d’étrangers résidant aux Etats-Unis ou y faisant des études ou y travaillant.
Annual Report to Congress on Foreign Economic Collection and Industrial Espionage
http://www.ncix.gov/publications/reports/fecie_all/fecie_2008/2008_FECIE_Blue.pdf 
The National Counterintelligence Strategy of the United States, 2008
http://www.ncix.gov/publications/policy/2008  _Strategy.pdf
(6) TELLIS Ashley, Punching the U.S. Military’s ‘soft ribs’: China’s ASAT Weapon Test in Strategic Perspective, Policy Brief 51, June 2007, Carnegie Endowment for International Peace
(7) TELLIS Ashley, China’s Space Capabilities and their Impact on U.S. National Security – Testimony before the US-China Economic & Security Review Commission, May 20, 2008, Carnegie Endowment for International Peace
(8) Le lecteur remarquera que la guerre entre les deux grandes puissances n’est plus considérée comme une simple hypothèse d’école. On lira l’intéressant ouvrage de SUSBIELLE Jean-François, Chine –USA – La Guerre Programmée, First Editions, 2006
Lire l’étude annuelle faite par le Pentagone
Annual Report to Congress – Military Power of the People’s Republic of China 2009.
(9) Il s’agit de la dixième et sixième des trente six stratégies chinoises attribuées au Général TAN DAOJI mort en 436 http://histoire.ouvaton.org/spip.php?article70 
(10) US will not ‘contain’ China (1 Min 40)
http://news.bbc.co.uk/2/hi/asia-pacific/8360764.stm 
Expert discusses OBAMA’s China visit
http://english.cctv.com/program/worldwidewatch/20091113/101565.shtml 
Video of the CSIS Press Briefing: President OBAMA’s Asia Trip
http://csis.org/programs/special-initiatives/resource-pages/president-obamas-inaugural-asia-trip 
(11) China’s military built for defense only: Top Chinese Military General
http://english.cctv.com/program/chinatoday/20091028/101372.shtml 
(12) Dialogue 09/11/02 China and US seek mutual military trust
http://english.cctv.com/program/e_dialogue/20091103/103059.shtml 
http://english.cctv.com/program/e_dialogue/20091102/104569.shtml  (27Min 14)
http://english.cctv.com/program/e_dialogue/20091103/102900.shtml  (1 Min 50)
Les incidents au large d’Hainan de l’EP-3 ORION en 2001, et les attaques de bateaux de pêche chinois contre l’USNS IMPECCABLE en mars 2009, témoignent de la persistance de tensions entre les deux pays.
(13) US and China agree to explore space cooperation, 18 November 2009
http://www.news.cnet.com 
(14) WEN: China disagrees to so-called G2, calling for effort to fight protectionism
http://news.xinhuanet.com/english/2009-11/18/content_12485458.htm 
(15) OBAMA’s Asian adventure (November 12, 2009)
http://english.aljazeera.net/focus/2009/11/2009111273213923210.html 
Pour mémoire, la Corée du Nord lança un missile TAE PONG le 3 février 2009.
(16) MOLDOVAN D., PANTEV P., & RHODES M., Joint Task Force East and Shared Military Basing in Romania and Bulgaria, GEORGE C. MARSHALL EUROPEAN CENTER FOR SECURITY STUDIES, Occasional Paper Series, N°21, August 2009
(17) UNITED STATES EUROPEAN COMMAND, Georgia Deployment Program ISAF”, 26 October 2009 http://www.eucom.mil/english/GeorgiaDeploymentProgram/default.asp 
(18) ROGOZIN Dmitri, On Our Terms, Russia and NATO at 60, in The World Today, Chatham House, April 2009
(19) Actuellement, nombreuses sont les puissances qui procèdent à une révision de leur doctrine de défense :
1) la France a publié son Livre Blanc en 2008
2) les Britanniques vont publier leur nouvelle Strategic Defense Review en 2010
3) les États-Unis ont élaboré leur AFPAK Strategy et préparent une nouvelle Quadriennal Defense Review pour 2010
4) l’OTAN s’est attelé à l’élaboration d’un nouveau Concept Stratégique
5) les Russes vont officialiser l’actualisation de leur doctrine militaire en 2010
6) la Chine se présente comme un « soft power » dont la musculature militaire ne cesse de s’affermir
7) le Japon du Premier Ministre Hukio HATOYAMA a initié une remise à plat de la relation de son pays avec les Etats-Unis et procède actuellement à une révision de sa doctrine de défense désormais plus orientée vers une coopération avec les autres pays d’Asie. Lire le dossier de TAKAHASHI Kosuke, Japan’s New Dawn, JANE’s DEFENSE WEEKLY, 18 October 2009, p.26-31
8) l’Inde a des visées sur l’Océan Indien dont elle voudrait faire une Mare Indicum
9) le Brésil, poids lourd économique du continent que Washington appelle le Western Hemisphere, est en train de s’armer en conséquence.
(20)PRAVDA, USA Prepares to Attack Russia in 3 or 4 Years?
http://english.pravda.ru/world/europe/23-10-2009/110090-usa_russia-0 
PRAVDA, Russia Officially Declares Right to Nuke Potential Aggressor
http://english.pravda.ru/russia/kremlin/14-10-2009/109884-russia_nuclear-0 
(21) Russia ready to harmonize relations with US and NATO, RIA NOVOSTI, 20 October 2009
(22) SKINNER Tony, Space on call – Part Two: Operationally Responsive Space, JANE’s DEFENSE WEEKLY, 28 October 2009, p.25-31
(23) Le dossier Connaissance et Anticipation publié dans le Magazine ARMEES D’AUJOURD’HUI, N°344, d’octobre 2009 fait état de la même préoccupation en France avec la création prévue en juillet 2010 d’un Commandement Interarmées de l’Espace (CIE) ayant des missions similaires à celles des Etats-Unis, à savoir : assurer la protection de la liberté de manœuvre dans l’Espace des moyens français d’une part, et d’autre part « proposer des modes d’actions visant à limiter l’emploi de l’Espace par des adversaires potentiels » (à définir…). « La prochaine décennie connaîtra une explosion des capacités spatiales », conclut la Rédaction.
(24) LENNOX Duncan, Struggle for new space treaty gathers pace, JANE’s DEFENCE WEEKLY, 2 December 2009, p.21
(25) BBC, Age of cyberwarfare is ‘dawning’, 17 November 2009
Suite à l’attaque cybernétique massive ciblant les institutions publiques et privées d’Estonie en avril et mai 2007, l’OTAN ouvrit un Centre d’Excellence (CoE) sur la défense cybernétique en 2008 : lire sur le site de l’OTAN NATO opens new Center of Excellence on cyber defence, 14 May 2008

Jean-Claude Bessez : Docteur en civilisation britannique et américaine, analyse géopolitique et des questions militaires.

ANNEXE 3

FORCE.net au cœur de LA NOUVELLE STRATÉGIE MARITIME DES ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE

La Stratégie de Coopération pour une Puissance Navale du 21è Siècle, héritière de Sea Power 21, parue en Octobre 2007, postule que la Marine, le Corps des Marines et les Garde-côtes, désormais dénommés « Armées de Mer » (Sea Services) doivent coopérer et resserrer leur intégration, leur interopérabilité et leur coordination à tous les niveaux (1).

Le contrôle des mers requiert des capacités relevant de tous les aspects du domaine maritime, y compris l’espace et le cyberespace.

Les États-Unis entendent préserver leur liberté de circulation sur les grandes voies maritimes, quitte à imposer par la force le contrôle des mers, là où ils jugent que cela s’avère nécessaire, de préférence de concert avec leurs amis et alliés, mais seuls le cas échéant s’ils ne peuvent faire autrement.

La Guerre Info-Centrée (NetWorkCentric Warfare) est au cœur de cette nouvelle stratégie: les capacités ISR devront priver l’adversaire de toute initiative lui conférant un avantage sur les forces américaines déployées à l’avant (2).

Comme l’écrit le Chief of Naval Operations dans sa Directive 2009 :

Notre capacité à parvenir à la Supériorité de Décision est essentielle pour assurer notre réussite dans les opérations à tous les niveaux de la guerre. Nous devons faire en sorte que nos Forces Navales aient la Supériorité de Décision, notamment dans les domaines du Renseignement, de la Surveillance et de la Reconnaissance (ISR), du Commandement, du Contrôle, des Communications, et de l’Informatique (C4), des Opérations d’Information (IO), de la guerre cybernétique (3).

A l’heure actuelle, la stratégie maritime américaine semble davantage viser à contrer l’influence plutôt que la puissance d’une marine chinoise (PLAN) en voie de rapide informatisation et modernisation et désireuse d’élargir, à moyen terme, ses ambitions au-delà de la seule Mer de Chine(4).

Pour les Armées de Mer, la Guerre Info-Centrée se décline en FORCE.net (5). Cette structure opérationnelle et cette architecture destinée à la Guerre Navale à l’ère de l’information visent à intégrer des GUERRIERS, des capteurs, des réseaux, le commandement et contrôle, des plateformes et des armes dans un Force de combat en réseau et distribuée, ajustable sur l’ensemble du spectre de conflit depuis le fond des mers jusqu’à l’espace, de la mer vers la terre. Il s’agit de la composante de commandement et de contrôle naval pour Sea Power 21 et la Guerre Expéditionnaire. Il s’agit de la mise en œuvre de la Guerre Info-centrée au sein des Armées de Mer. Il s’agit d’une initiative d’intégration et d’alignement des services en vue de servir de facteur de changement et de moteur à l’innovation, affectant pratiquement tous les programmes navals.

Le logo du SPACE AND NAVAL WARFARE SYSTEMS COMMAND ci-dessous illustre clairement l’association Terre – Air – Mer – Espace qui préside aux opérations.
 

SOURCE: SPAWAR PEO SPACE SYSTEMS http://enterprise.spawar.navy.mil/ 

(1) BESSEZ Jean-Claude, La Nouvelle Stratégie Maritime des Etats-Unis d’Amérique, REVUE DE DEFENSE NATIONALE, octobre 2008

(2) PROCEEDINGS, A Bravura Performance, November 2007, p.22-24

(3) Admiral G. ROUGHEAD, U.S. NAVY, CNO GUIDANCE 2009 (p.8), November 2008

(4)JANE’s DEFENCE WEEKLY, Marching Forward, April 25, 2007

(5) What is FORCEnet? , November 11, 2009 http://forcenet.navy.mil

Avis de non-responsabilité: Les opinions exprimées dans cet article n'engagent que le ou les auteurs. Le Centre de recherche sur la mondialisation se dégage de toute responsabilité concernant le contenu de cet article et ne sera pas tenu responsable pour des erreurs ou informations incorrectes ou inexactes.