H1N1 : voici le contrat entre GSK et le gouvernement belge

Exclusif. Le gouvernement belge a conclu avec GSK, et sans appel d’offres public, un contrat de 110,2 millions d’euros. Il garantit à GSK le rejet de toute responsabilité sur le gouvernement en cas de décès ou de complications. Les détails dans Le Soir de ce jeudi
©Archive
Fin juillet de l’année dernière, l’État belge a signé avec GlaxoSmithKline (GSK) le contrat portant sur l’achat de 12,6 millions de doses de Pandemrix, le vaccin contre la grippe A/H1N1. Un contrat conclu sans appel d’offres public, pour un montant de 110,2 millions d’euros et garantissant à GSK le rejet de toute la responsabilité sur le gouvernement en cas de décès et d’effets secondaires graves liés à son vaccin expérimental. C’est donc l’État qui serait chargé d’indemniser les éventuelles victimes du produit. Or au moment de la signature du contrat, le vaccin n’avait pas encore reçu d’autorisation de mise sur le marché européen.
Le Pandemrix contient du AS03, un adjuvant controversé qui n’a jamais été testé sur les populations à risques (femmes enceintes, personnes âgées, etc.) avant les campagnes de vaccination contre la grippe A/H1N1, menées dès l’automne 2009.
Pour sa part, Laurette Onkelinx (PS), ministre fédérale de la Santé, ne regrette pas avoir signé ce contrat, préalablement validé par le gouvernement. « La firme GSK exigeait un système de responsabilité partagée. Nous n’avions pas le choix, si ce n’est renoncer au vaccin. D’ailleurs, aucun Etat n’a obtenu de conditions plus favorables que la Belgique »
A/H1N1 : des experts européens vraiment indépendants ?
Pourquoi les pays de l’Union européenne ont-ils dépensé de telles fortunes pour les vaccins contre la grippe A/H1N1 ? Les Vingt-Sept ont-ils décidé eux-mêmes de leur sort ou ont-ils simplement suivi l’Organisation mondiale de la santé ? Peut-on faire confiance aux experts européens, ou certains parmi eux ont-ils tu des « conflits d’intérêt », des liens avec l’industrie pharmaceutique ?
Plus de 200 eurodéputés, de toutes tendances politiques, ont demandé mercredi qu’une commission spéciale temporaire soit établie au Parlement européen pour examiner « la gestion » de la grippe A/H1N1 au sein de l’UE. « C’est une mobilisation pour le droit de savoir », a affirmé Michèle Rivasi, la Verte française à l’origine de l’initiative. « L’expertise pose question », a résumé la libérale belge Frédérique Ries.
Maroun Labaki