Hamid Karzai en visite au Canada. Président ou émissaire?
Comment peut-on croire qu’un individu qui a été pressenti par les Américains pour devenir le président d’un pays occupé puisse représenter réellement ce pays? Il importe de nous raffraichir la mémoire je crois. Selon les données de l’encyclopédie Wikipédia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Hamid_Karza%C3%AF) il y a lieu d’être très sceptique sur la nature du statut de ce président quand on apprend que « Hamid Karzai a été repéré dans les années 90 par Zalmay Khalilzad, un afghan naturalisé aux États-Unis en 1984 et qui fait partie de la RAND Corporation, un think tank proche de l’administration des États-Unis et actuel ambassadeur des États-Unis en Afghanistan. Sur ses conseils, le département d’État décide de le promouvoir comme futur président; pour lui donner une légitimité, il est envoyé en Afghanistan en octobre 2001 pour rassembler quelques tribus pashtounes contre les talibans, les actes de guerre étant en fait largement effectués par les forces spéciales américaines et britanniques ».
Selon la même source, « le 13 juin 2002, il est élu président pour deux ans par la Loya Jirga (assemblée coutumière des chefs de clans). Il devient alors le président du gouvernement intermédiaire mis en place suite à la chute du régime taliban en décembre 2001 et ce jusqu’à l’élection présidentielle démocratique du 9 octobre 2004 à laquelle il se présenta. Soutenu par les États-Unis, il remporta le scrutin avec 55,5% des voix. Il est entré officiellement en fonction le 3 novembre. Son autorité en dehors de la capitale Kaboul reste cependant extrêmement limitée. » En septembre 2006, il voyage au Canada pour remercier les Canadiens pour les sacrifices qu’ils font dans la région de Kandahar et ce en raison d’un « amour soudain qu’ils éprouvent à l’égard des Afghans et des Afghanes. » Il ne faut être dupe. Comment le Canada peut-il recevoir en visite officielle Hamid Karzai, en fait un digne représentant des intérêts américains en Asie centrale? Encore un autre épisode de l’application de la politique étrangère « révisée » du Canada.
Jules Dufour, Ph.D., est Président de l’Association canadienne pour les Nations Unies (ACNU) /Section Saguenay-Lac-Saint-Jean, membre du Cercle universel des Ambassadeurs de la Paix, membre du Conseil national de Développement & Paix.