Honduras: Vers un gouvernement de transition et un pouvoir constituant originaire?

Une hémorragie migratoire

La population du Honduras était évaluée à 9,2 millions d’habitants en 2017. Près de 70 % de la population est plongée dans la misère. Et la situation ne cesse d’empirer. Depuis le début de cette année 2019, jusqu’à fin mai 304 828 migrants honduriens – soit une moyenne de 1254 chaque jour et plus de 3,3 % de la population en 5 mois – ont été arrêtés par les Patrouilles Frontalières des USA, et il y a ceux qui ne se font pas prendre, ceux qui s’arrêtent ou disparaissent en chemin ou se rendent dans d’autres pays. Le flux migratoire vers l’Europe lui aussi s’intensifie (En Espagne, les habitants originaires du Honduras sont passés de 44 000 mi-2015 à 84 000 mi-2018, et le nombre des nouveaux arrivés suit une progression géométrique)… Si ce n’est pas une situation de crise qui demande un soutien de la communauté internationale et de l’opinion publique, je ne sais pas ce qu’il faudrait pour que se réveillent les consciences solidaires qui apporteraient leur appui à la transformation du pays, telle que la souhaite la population.

A l’échelle du Venezuela, cela ferait environ 1 millions de personnes qui auraient quitté le pays pendant la même période. Mais communauté internationale et opinion publique semblent plus sensibles aux exactions d’un « dictateur de gauche » qu’au régime de terreur imposé aux Honduriens depuis 10 ans par des dictateurs de droite, mis au pouvoir par un coup d’état organisé et pérennisé par les USA. Le Venezuela est omniprésent dans les médias, quoiqu’on pense par ailleurs de la situation au Venezuela, s’indigner pour ce qui s’y passe (ou non) et ne pas le faire, encore bien d’avantage, pour le calvaire que vivent les Honduriens dans leur pays, c’est soit de l’hypocrisie soit de la cécité politique.

« Nous n’avons pas peur, parce que en nous prenant tout, ils nous ont pris aussi la peur » Doctora Suyapa Figueroa

Depuis plusieurs semaines la population du Honduras est mobilisée, massivement, dans tout le pays. Encore une fois les médias montrent les quelques « fauteurs de troubles » qui pillent, agressent, incendient mais pas les milliers de mobilisations qui se multiplient dans les barrios des villes, dans les petites municipalités des campagnes jusque dans les fins fonds du pays… silence médiatique .

Pour vous donner une mesure de l’ampleur de ces mobilisations, une vidéo, d’une durée de 10 heures.

Pendant que les caméras parcourent, un par un, les foyers de lutte qui se multiplient à travers le pays, le présentateur concentre et relaye les appels à rejoindre les points de concentration disséminés sur tout le territoire. Un général à la retraite propose de mettre son expérience au service du soulèvement et donne son numéro de téléphone pour que ses ex-collègues puissent se joindre à lui. Le Honduras compte 18 provinces, au fur et à mesure augmente le nombre de celles dont les habitants rejoignent les mobilisations 11, 12…15 finalement, c’est la quasi totalité du pays qui se retrouve dans des concentrations de voisins, de collègues qui participent à la lutte.

Deux autres vidéos donnent une idée des formes que prennent ces manifestations, dans la première un orchestre s’est joint à la fête et les voisins dansent joyeusement, dans l’autre règne un climat d’inquiétude, alors qu’une partie de la police est en grève, quelques policiers tentent de faire ami-ami avec la population qui se méfie. A juste titre, les mêmes policiers qui viennent de tirer massivement des bombes lacrymogènes jusque dans les maisons où se trouvent aussi des enfants, veulent dialoguer matraque (vu l’instrument le mot est faible, cela ressemble à de grosses barres de fer de plus d’un mètre de long) à la main. Les voisins ont raison de se méfier, ces policiers tourneront plus tard à nouveau leurs armes contre le peuple. Le jeune homme qui a tourné cette vidéo, diffusée en direct, est un héros. Un parmi tant d’autres. Il a pris des risques immenses pour transmettre ces images, alors que les policiers le menacent de l’arrêter s’il n’efface pas celles où ils figurent. Heureusement, ils n’ont pas réalisé que ces images avaient déjà été diffusées. Il va continuer à tourner et à diffuser.

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Coup d’état militaire du 28 juin 2009 à écouter en lisant C’est du délire. Presque 10 ans jour pour jour après l…

Plus tard des représentant des policiers signeront un accord avec le gouvernement, dans cet accord un article retient l’attention, c’est l’article 6 :

Il garantit à la population hondurienne le respect des droits humains de toutes les personnes au niveau national, y compris celles qui exercent leur droit à la manifestation publique et pacifique. La police préventive, mais aussi les troupes d’élites Cobra (qui était aussi le nom d’un des escadrons de la mort qui sévissait dans le pays dans les années 80. Normal, ce sont les mêmes qui les ont créés) et Tigre ne veulent plus réprimer le peuple qui exerce ses droits. Leurs représentants se sont excusés auprès du peuple pour le mal qu’il lui ont fait. Ils ont ce jour-là un fort sentiment d’appartenance à ce peuple. La plupart sont de modeste origine, ceux qu’ils répriment au quotidien sont leurs frères, leurs cousines, leurs voisins, leurs parents… et de cela ils n’en veulent plus.

La lutte touche des strates de population qui ne s’étaient jamais mobilisées

Depuis 10 ans le peuple du Honduras est mobilisé, quotidiennement. Qu’est-ce qui a changé ? C’est que des strates de la population qui n’avaient jamais participé à ces mobilisations, ce sont à présent impliquées, comme l’entrepreneur Adolfo Facusse membre d’une des 7 familles qui concentrent la richesse du pays, comme le président du Parti Libérald’opposition qui sont d’accord pour affirmer que le président doit démissionner. Des médecins, des professeurs, des membres des classes aisées qui n’avaient jamais manifesté descendent dans le rues pour se joindre à la lutte pour la récupération du pays. Tous sont d’accord, le pays doit se redresser et pour cela le Président doit démissionner. Il faut en finir avec la gangrène de la corruption.

« Il y a quelque chose d’important dans ce processus de lutte, dans ce processus de pouvoir et de souveraineté politique, la participation à ce processus insurrectionnel a permis aux membres des différents Collèges Universitaires de sortir de leur bulle d’élitisme et de s’identifier à la Cause du Peuple du Honduras, de se rappeler qu’ils font partie du Peuple. » Professeur Hernandez, membre de la Plateforme pour la réforme de l’éducation.

Un phénomène nouveau : parmi les migrants qui fuient le pays, se retrouvent de plus en plus de membres des classes aisées, des professionnels qui ne trouvent plus de travail ou ne peuvent plus exercer leur métier dans des conditions dignes (médecins, professeurs…), des jeunes fraîchement émoulus des universités qui n’ont aucun espoir de trouver jamais un travail, des entrepreneurs parce que la misère galopante a réduit comme peau de chagrin les marchés du pays. Ceux-là partent le plus souvent avec des papiers en règle, nombre d’entre eux ont pour destinations privilégiées l’Espagne et l’Allemagne…

Ceux qui restent au pays se joignent à la lutte, pour eux aussi, c’est devenu une question de survie. Les politiques néo-libérales ont conduit le pays à la ruine. Il y a actuellement une catastrophe humanitaire au Honduras dont l’ampleur ne peut se mesurer qu’avec celle vécue par les Haïtiens. La tornade qui a frappé le Honduras a un nom, elle s’appelle coup d’état militaire, un coup d’état qui se perpétue depuis 10 ans.

Un exercice de souveraineté populaire contre la continuité des politiques étasuniennes dans le pays

Les luttes se sont cristallisées autour de celles menées contre les programmes de privatisation et de l’enseignement et de la médecine qui parachèveraient le génocide de la population. Elles ont pris la forme d’un grand exercice collectif de souveraineté populaire. Alors que la Plateforme contre la privatisation de la médecine et de l’éducation a entamé son dialogue alternatif, d’autres Plateforme se créent dans d’autres secteurs. La méthode : diagnostiquer cm² par cm², lesmaux dont souffre le pays, formuler des propositions pour y remédier avec la participation de professionnels compétents, nationaux et internationaux. Lors de l’inauguration du dialogue alternatif de la Plateforme, plusieurs ont répondu présents. Ils sont là pour faciliter la formulation technique, pratique des propositions de solutions, sans oublier jamais que dans une démocratie, le dépositaire du pouvoir est le peuple dont les représentants doivent gouverner en lui obéissant.

Gouverner en obéissant, depuis longtemps les zapatistes font valoir ce principe. Aujourd’hui Andres Manuel Lopez Obrador président des États-Unis du Mexique l’a repris comme principe fondateur de sa manière de gouverner le pays. Un anachronisme, puisque c’est ce que depuis toujours la démocratie représentative prétend être : un système dans lequel les élus doivent exécuter le programme sur base duquel ils ont été élus par le peuple et qui a force de mandat. Et qui doivent consulter la population quand surgissent des imprévus, pour modifier leur mandat en fonction des nouvelles exigences des électeurs. Un principe que la réalité dément en permanence, jusque dans la « plus grande démocratie du monde ». A titre illustratif voici ce qu’en a dit Obama :

 «Les hommes et les femmes communs, courants ont une mentalité trop étriquée pour gouverner leur propres affaires. L’Ordre et le Progrès peuvent seulement survenir quand les individus renoncent et délèguent leurs droits à un souverain tout puissant »

C’est sans doute pour cela que le premier acte significatif de politique d’étrangère de l’administration Obama a été de permettre que se perpétue au Honduras un coup d’état militaire, condamné à l’unanimité par la communauté internationale. Lorsque Manuel Zelaya, président renversé en exil du Honduras, se rendra à l’ONU, 192 délégués se lèveront pour lui rendre hommage et l’acclamer. Et pourtant très vite, cette même « communauté internationale »acceptera de se laisser gagner par la cécité qui règne depuis , alors le Honduras agonise dans le silence complice de ceux qui sont tellement prompts pourtant à s’indigner, mais seulement pour les thèmes qui leurs sont désignés par les mises en scène de la propagande médiatique.

Si je parle ici d’Obama, du tandem Obama-Clinton en fait, c’est pour mettre l’accent sur cette continuité des politiques de déstabilisation de l’Amérique Latine. Le coup d’état élaboré sous l’administration Bush est réalisé sous celle d’Obama, et le dernier épisode de sa perpétuation à lieu, depuis les élections présidentielles de 2017. A présent, c’est l’administration Trump qui veille au maintien au pouvoir d’un président élu par une élection anti-constitutionnelle (aucun président ne peut exercer deux mandats) et frauduleuses. La fraude était tellement flagrante, que même le président de l’OEA Luis Almagro (le même qui veut la peau de Maduro et dirige le très contesté groupe de Lima) avait à l’époque demandé leur annulation immédiate et l’organisation de nouvelles élections, transparentes.

Cette notion de continuité des politiques des USA en Amérique Latine est importante. Negroponte qui avait été ambassadeur des USA au Honduras pendant les sinistres années 80, qui y avait patronné la création des escadrons de la mort (une pratique qu’il réitérera plus tard en Irak), s’est rendu en juin 2008 au Honduras afin de poser les prémisses de ce coup d’état avec les conspirateurs locaux. Deux autres importantes figures de l’époque joueront un rôle majeur dans la conception, la réalisation et la poursuite de ce coup d’état Le Général Romeo Vasquez Velasquez et le Lieutenant Billy Joya, les deux ont sévit au Honduras dans les années 80, mais pas seulement. On les retrouve au service de Pinochet ou de la dictature argentine. Après le Coup, Billy Joya, se présentera même à la télévision avec un gros dossier, pour expliquer comment ce nouveau coup d’état militaire a été conçu en se fondant sur celui qui avait conduit au renversement de Salvador Allende le 11 septembre 1973, et pourquoi Mel Zelaya devait être renversé pour les même raisons qu’Allende. Le spectre du communisme, selon lui, plane sur le Honduras. Après le coup d’état, le président de fait, Micheletti, fera de Billy Joya son principal conseiller militaire (et en méthodes de répression). Joya réinvente les escadrons Cobra, du nom d’un des escadrons de la mort dont il avait été membre pendant les 80. Quand à Vasco Velasquez qui a dépassé depuis longtemps l’âge de la retraite, j’ai appris récemment qu’il s’accroche et refuse toujours d’abandonner la passionnante activité qui consiste à organiser la répression d’un peuple rebelle, c’est le sens de sa sinistre vie. Il y a de nombreux exemples de cette persévérante continuité, ce qui est important à retenir : Alors qu’une lueur d’espoir se dessine au Honduras, pour qu’elle puisse illuminer le pays, il ne faut jamais oublier que l’ennemi réel se cache derrière les apparences, c’est celui qu’il faut combattre et abattre de telle manière que son retour cette fois devienne impossible.

Un puzzle mondial évolutif au dessin encore indéfini

Tout cela se déroule à un moment où cet ennemi est affaiblit mondialement. La réorganisation des pouvoirs géopolitiques mondiaux, la maladresse de Trump – dont il est plus rapide de citer les amis internationaux que tous les ennemis qu’il s’est créé sur toute la planète et qui nouent chaque jour entre eux de nouvelles alliances – menace les USA d’avoir à se battre en même temps sur tous les fronts. La menace d’une guerre avec l’Iran est réelle, alors que l’Iran a noué des alliances avec l’Irak, la Syrie, le Hezbollah, soutient au Yemen des « rebelles » qui se montrent de plus en plus efficaces pour contrer l’immense pouvoir militaire de la dynastie des Saoud, avec des armes de fabrication « maison ». La Chine, la Russie, l’Inde ont signé un Traité de collaboration en matière de défense, l’Union Européenne pour la première fois depuis sa création, comme annexe de Washington et de ses lobbys, montre quelque velléité d’indépendance dans sa diplomatie mais aussi en matière de défense. Je ne suis pas une spécialiste de la géopolitique internationale, mais il me semble évident que si les USA peuvent encore se prétendre première puissance mondiale dans le domaine militaire, leur suprématie est remise en question. Quand j’écoute les évaluations de puissance selon les critères en vigueur, il me semble qu’ils mettent l’accent sur le pouvoir de destruction massive de chaque armée mais ne prennent pas suffisamment en compte la créativité dont peuvent faire preuve les résistances locales, Vietnam-Yemen même ennemi, même résistance acharnée. Les USA sont talonnés de prés, sinon dépassés, par la Chine et la Russie. Et donc, c’est pure logique, de penser que face à l’alliance militaire de ces deux pays, les forces militaires étasuniennes seraient en très en mauvaise posture. Surtout s’ils avaient à combattre en même temps l’armée Iranienne et ses alliés , la résistance du peuple du Venezuela, et sur tous les autres fronts de guerre et champs de bataille sur lesquels sont présentes les troupes étasuniennes. Ce serait la fin des USA et celle de notre monde.

La tension monte, le comportement erratique de Trump, dominé par ses émotions le rend difficile à gérer pour son équipe de faucons qui veulent mettre le feu aux poudres, l’horizon temporel de Liaponov, durée pendant laquelle peut être prévue l’évolution d’un système, est au raz des pâquerettes, nous sentons que le dénouement se rapproche sans savoir avec certitude ni quand ni comment il se produira, s’il nous conduira vers le chaos ou si de nouveaux équilibres se dessineront en faisant l’économie de la force brutale.

Le Honduras a besoin de soutien et d’appui

Le Honduras a besoin d’un soutien International que ce rééquilibrage des rapports de force pourrait favoriser. En période d’imprévisibilité, le conditionnel est de rigueur. Ce sont aussi des moments qui favorisent l’amplification des battements d’ailes de papillon, des phénomènes de résonance qui peuvent faire de l’improbable une nouvelle réalité, pourvu que les résonances soient bien relayées. L’improbable en l’occurrence, c’est ce gouvernement de Souveraineté Populaire, que le peuple du Honduras, comme d’autres, aspire à mettre en place, et dont il pose en ce moment même les prémisses, des Plateformes de lutte qui formulent des propositions dans les différents domaines de gouvernement d’un pays, des Plateformes qui devraient être réunies sous égide d’une Plateforme Commune, posant les fondations d’une Assemblée Constituante qui se déroulerait sous un gouvernement de transition, mis en place avec l’aide et la supervision de la Communauté Internationale. C’est une option,

Celle que présente, la porte-parole du mouvement, la Doctora Suyapa Almagro, qui a été plébiscitée comme leader de la Plateforme de Lutte contre la privatisation de la santé et de l’enseignement. La création et la mise en œuvre de nouvelles plateformes, sous omniprésente menace de la terreur d’état, est l’étape de cette option qui se déroule en ce moment. Le but est un pays de bien vivre pour chacun et pour tous, un rêve rendu possible parce que la population a pris en main son destin, diagnostique des maux et formule des besoins et souhaits concrets, et s’apprête, ensemble avec tous les talents du pays, et tous ces soutiens extérieurs de compétente bonne volonté qui se manifestent, àconcevoir les meilleures solutions pour y parvenir.

Pour pouvoir constituer un gouvernement transitoire qui permette le déroulement d’une Assemblée Constituante Originaire (dirigée par le peuple) le Honduras a besoin su soutien de la communauté internationale. Et l’opinion publique peut faire pression en rendant visible le Honduras et manifeste, sa sympathie pour le projet.

Demain, sera le sinistre anniversaire de 10 ans de coup d’état indéfiniment perpétués qui ont conduit le pays au désastre et plongé les habitants dans un tsunami de misère. Et après demain… ?

Anne Wolff



Articles Par : Anne Wolff

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