Hypocrite censure sur le Venezuela
Lettre ouverte de Jean Ortiz á la revue "Recherches internationales"

Hypocrite censure sur le Venezuela à la revue « Recherches internationales ».
Il y a quelques mois, j’avais appelé Michel Rogalski, directeur de « Recherches Internationales », préoccupé par l’orientation de la revue sur le Venezuela. J’avais sollicité la possibilité d’y écrire pour donner un point de vue différent, ce qui m’avait été refusé à l’époque.
Il y a deux mois (le 11 avril 2019), le même Michel Rogalski m’a proposé d’écrire sur le Venezuela dans le cadre d’un dossier « pluraliste », ouvert à la controverse. Au même moment, les amis du Venezuela bolivarien, dont nous sommes, sont traités de « rouges-bruns » par des intellectuels qui défendent un point de vue différent.
Le directeur de « Recherches Internationales », revue marxiste « ouverte », m’a donc demandé un papier de 15 000 signes, pour les premiers jours de juillet. J’ai écrit un papier documenté, précis, sans aucune mise en cause personnelle, axé sur le rôle des Etats-Unis dans la déstabilisation du Venezuela bolivarien. J’ai soumis ce papier dans les délais, et je reçois la réponse suivante, dont je reproduis ci-après quelques extraits :
« […] nous ne pourrons pas publier l’article que tu nous a fait parvenir.
Ce n’est pas sa ligne qui fait problème. Tu sais très bien que je m’étais tourné vers toi pour avoir – dans le cadre d’une controverse qui confronte par principe des points de vue différents- une approche qui défendait le régime de Maduro. Telle qu’elle est proposée, elle n’est pas au niveau de l’exigence réflexive attendue par nos lecteurs, ni à celui des autres contributions de la rubrique.
Je continue mes efforts pour trouver un auteur qui couvre cette approche, absolument nécessaire à l’équilibre du dossier. »
Cette réponse est franchement odieuse, à plusieurs niveaux. Elle empeste la condescendance parisienne, s’érige en maître à penser, et a beaucoup de mal à cacher, quoi qu’elle en dise, les divergences politiques. Elle témoigne d’un mépris inacceptable envers mon statut de militant et d’intellectuel, toute pénétrée qu’elle est des idées reçues de la bien-pensance, selon lesquelles un militant ne saurait être objectif, et partant, ne saurait développer une réflexion digne de ce nom, ni écrire « correctement ».
Je crois que ce type de méthodes a déjà prouvé à quel point il est contre-productif. Je regrette que cette revue, de qualité, se prête à ce genre de faux-semblants, et m’oblige à en informer mes amis. Michel Rogalski peut bien me reprocher ma façon d’écrire, mais il la connaissait quand il m’a contacté. Pas la peine de jouer maintenant les effarouchés…
Comptez sur moi pour défendre ma dignité.
Jean Ortiz