Iran – Arabie Saoudite : Deux visions de l’islam
«La plus grande industrie des Arabes est la fabrication des croyances. Ce peuple à l’esprit étroitement limité peut laisser en friche son intelligence avec une résignation dépourvue de curiosité. Son imagination est vive; elle n’est pas créatrice. Peuple des beaux départs, peuple aussi instable que l’eau. Mais, précisément, comme l’eau, assuré peut-être, à la fin, de la victoire…» T.E.Lawrence (Les sept piliers de la sagesse)
Un drame planétaire se déroule pour le moment à bas bruit, le rechapage du Moyen-Orient promis, souvenons-nous, d’abord par George Bush père après avoir laminé une première fois l’Irak. Il annonçait à la face du monde l’avènement d’un nouvel ordre international sous la gouverne américaine. C’était après l’effondrement de l’Union soviétique sous les coups de boutoir directs et indirects des Etats-Unis et aussi du pape Jean-Paul polonais devant l’Eternel qui, avec son «N’ayez pas peur!», appelait les Polonais au soulèvement qui eut lieu sous l’égide d’un électricien Lech Walesa et pour l’occasion, comme il est de coutume, pour l’empire, de récompenser les vassaux, le prix Nobel.
Ce sera le cas aussi pour Gorbatchev, Mgr Belo qui arracha à l’Indonésie l’île de Timor oriental (chrétienne), une obscure bloggeuse yémenite, qui problématisa le Yémen qui est en train de gémir en silence; ce fut ensuite Mallala, une jeune fille pakistanaise pour avoir été blessée par les taliban. Pour rappel, les Anglais s’étaient opposés à l’attribution du prix Nobel à Gandhi, par contre, en leur temps, Hitler et Mussolini ont été pressentis… Bien plus tard, George Walker Bush reprend le flambeau avec son Pnac (Project for New American Century) qu’il a mis en place sans succès probable, si ce n’est le chaos actuel, le reshapage du Moyen-Orient.
Que pèsent les Arabes risée du monde?
Nous sommes en 2017, les peuples arabes du Moyen-Orient commémorent dans la douleur les funestes accords Sykes-Picot de 1917. Le malheur des Arabes vient de leurs dirigeants. Les peuples quelque soient leurs latitudes sont respectables. Ce sont les mauvais bergers qui font de ses peuples la risée des autres. Les Arabes ne retiennent pas les leçons de l’histoire.
Souvenons nous les Anglais avaient fait miroiter au roi Abdallah un royaume s’ils les aidaient à se débarrasser de l’empire ottoman. Rien ‘y fit les Arabes n’eurent aucun territoire . Le film « Lawrence d’Arabie » de David Lean magistralement interprété par Peter O’ Toole, Omar Sharif et Antony Quinn dans le rôle d’un chef de tribu véritable brute épaisse, décrit comment les Arabes, ces grands naïfs, furent trompés.
Par contre il est une autre promesse tenu par les anglais celle de promettre une Terre aux Juifs du monde. Cette promesse qui est à des degrés divers responsables du malheur des Palestiniens spoliés de leurs terres.
Les mêmes Etats-Unis qui protestèrent pour ce partage du Moyen-Orient sans eux alors que leur intervention a été décisive pour la victoire. D’autant que les Anglais raflèrent aussi les entreprises du pétrole L’Anglo-Perse Oil Company (1909) devient l’Anglo-Iranian Oil Company (1925) qui deviendra plus tard BP (1954). Il en sera de même de la Turkish Oil Company (1912) qui deviendra après la chute de l’Empire Ottoman, L’Iraq Petroleum Comany (1927), les Américains (Standard Oil), les Anglais (BP). Les Français (Cfpa) participèrent eux aussi. La Cfpa deviendra bien plus tard Total…
A partir de la, les acolytes franco-anglais deviennent des vassaux de l’Empire américain, notamment après avoir été sauvés de la débâcle, encore une fois, pendant la Seconde Guerre mondiale. La livre anglaise disparaît au profit de l’avènement graduel du dollar et l’hégémonie pétrolière consacrée avec le deal Ibn Saoud – Roosevelt sur le croiseur Quincy. La création de l’Aramco (Arabian America Oil Company) avec un concession qui couvrait pratiquement le territoire saoudien fit de ce pays la chasse gardée des Etats Unis. L’Arabie saoudite troquait sa sécurité contre la sécurité des approvisionnements pour les Etats Unis . Graduellement le monde occidental rentra dans le rang et fit bloc derrière contre l’empire américain contre l’empire du mal ( l’Union Soviétique) Le big Stick américain et le soft power de l’american way of life étaient à la manœuvre
Que se passe-t-il actuellement au Moyen-Orient?
Nous sommes en 2017. Le monde bruisse de colère des faibles, de vengeance et de tentation d’Empire d’un Occident sur le déclin qui jette ses dernières forces pour garder à tout prix le leadership mondial, quitte à recourir au chaos planétaire en ouvrant la boite de Pandore la plus décisive pour avoir un chaos durable, celui ,après s’être attaqué aux identités par une mondialatinisionisation-laminoir qui déifie le marché celui de créer une guerre de religion en attisant « le schisme » sunnite- chiite. Les potentats arabes complices de l’Occident , plus divisés que jamais passent leur temps à ne rien faire ou à se chercher des querelles pour être bien vus de l’Occident. Ils sont les plus armés dans le monde et dirigent leurs armes contre leurs peuples ou d’autres pays musulmans faibles (Yémen et peut-être Qatar). Ne produisant rien, vivant sur une rente imméritée. Ils voient passer la science confortablement installés dans les temps morts.
Bien malin qui pourrait le dire! Une phrase célèbre certainement paternaliste: «On découvre le Moyen-Orient on se trouve pris dans ses querelles.» Le Moyen-Orient est devenu une poudrière avec la déclaration Balfour, la création en 1947 d’Israël qui problématisa depuis de longues décennies l’imaginaire des potentats arabes brandissant la cause palestinienne comme condition d’une normalisation avec Israël ( il faut se souvenir de l’initiative saoudienne de 2002 ; la paix avec Israël contre la restitution des territoires. En vain. Les potentats arabes légitiment leur pouvoir sur la nécessité de la cause palestinienne On l’aura compris la cause palestinienne ne fait plus recette mais les peuples arabes et assimilés réagissent à l’émotion – des feux de paille- comme l’écrit Lawrence d’Arabie cité plus haut. La cause palestinienne est sacrifiée sur l’autel de nouvelles ententes qui font d’Israël une nation fréquentable. On est loin du souhait du roi Fayçal de prier à El Qods..Pendant ce temps Israël continue à coloniser , à s’implanter sur les terres palestiniennes mais personne n’en parle plus.
Qu’avons-nous en face des Arabes?
L’Iran c’est d’abord l’héritier d’une civilisation d’une culture et d’un art de vivre bonifié par l’Islam. L’Islam n’a jamais agressé personne. C’est un pays qui compte sur ses potentialités . C’est un pays qui décide de se battre en investissant à marche forcée sur la science. L’Iran (ou Perse) digne héritière principal de l’héritage d’un empire qui eut son heure de gloire pendant que l’Europe était encore peuplée de peuplades incultes. C’est l’une des civilisations continues les plus anciennes du monde.
« L’histoire de l’Iran couvre des milliers d’années, ses sites néolithiques attestent que la pratique de l’agriculture remonte à 6 et 7000 ans dans la vallée de Gorgan, à Tureng Tepe (en), Yarim Tepe, et au centre du pays à Sialk II (près de Kashan). Des recherches archéologiques commencent à peine à faire connaître des civilisations très anciennes comme la civilisation de Jiroft qui bâtit des villes 3000 ans av. J.-C. Le début du IIIe millénaire av. J.-C. voit apparaître une forme d’écriture, probablement dérivée du système sumérien, à Suse. La dynastie achéménide construira un immense empire s’étendant de l’Inde à l’Égypte. Le cylindre de Cyrus est la première trace écrite d’une déclaration des droits de l’homme, datant de Cyrus II». (1)
Qu’avons-nous en face des Arabes?
L’Iran c’est d’abord l’héritier d’une civilisation d’une culture, d’un art de vivre bonifié par l’Islam. L’Islam n’a jamais agressé personne. C’est un pays qui compte sur ses potentialités . C’est l’une des civilisations continues les plus anciennes du monde Quand la Perse était à son apogée, l’Europe était peuplée de tribus diverses qui émergeaient difficilement aux temps historiques. « L’histoire de l’Iran couvre des milliers d’années, ses sites néolithiques attestent que la pratique de l’agriculture remonte à 6 et 7000 ans dans la vallée de Gorgan, à Tureng Tepe (en), Yarim Tepe, et au centre du pays à Sialk II (près de Kashan). Des recherches archéologiques commencent à peine à faire connaître des civilisations très anciennes comme la civilisation de Jiroft qui bâtit des villes 3000 ans av. J.-C. Le début du IIIe millénaire av. J.-C. voit apparaître une forme d’écriture, probablement dérivée du système sumérien, à Suse. La dynastie achéménide construira un immense empire s’étendant de l’Inde à l’Égypte. Le cylindre de Cyrus est la première trace écrite d’une déclaration des droits de l’homme, datant de Cyrus II». (1)
«La conquête musulmane de la Perse commence en 637, avec Umar. La conversion à l’islam est progressive jusqu’au IXe siècle. L’Iran a été islamisé, mais n’a jamais été arabisé, les Persans ont même réussi à se distinguer au sein de l’islam, et l’apport culturel, politique et même religieux des Iraniens à cette religion est d’une importance fondamentale. Un groupe turc, les Seldjoukides, arrive dans la région au XIe siècle. L’Iran connaît une renaissance culturelle et scientifique. L’observatoire d’Esfahan est créé. Omar Khayyam met au point un nouveau calendrier encore utilisé aujourd’hui. L’Iran se convertit au chiisme duodécimain au XVIe siècle, sous l’impulsion d’Ismail Ier, premier souverain Safavide. Cette conversion résulte d’une volonté de s’affirmer face à la domination des Ottomans sunnites et de créer une identité iranienne spécifique. Les sunnites représentent 9% de la population iranienne. Trois «religions révélées» autres que l’islam sont considérées comme officiellement reconnues par la Constitution et disposent de leurs représentants au Parlement (Majles): les chrétiens, les juifs et les zoroastriens». (1)
«En 2004, l’Iran comptait plus de 2,2 millions d’étudiants à l’université dont 60% de filles. L’Iran a actuellement 54 universités d’État, et 42 écoles médicales d’État. Il existe également 289 universités privées. L’histoire des sciences en Iran remonte à l’Antiquité, avec des exemples comme l’académie de Gundishapur. Les sciences appliquées et les sciences fondamentales sont assez développées en Iran. Les physiciens et les chimistes sont régulièrement publiés dans des revues à fort facteur d’impact. Des scientifiques iraniens ont aidé à construire le Compact Muon Solenoid, un détecteur destiné au Large Hadron Collider du Cern, mis en opération en 2007. L’Iran est le bon exemple d’un pays qui a fait des avancées considérables en se concentrant sur l’éducation et la formation. Malgré les sanctions subies pendant les décennies passées, les scientifiques iraniens ont tout de même produit des recherches de très bonne qualité.» L’Iran construit ses chars, ses avions, ses sous-marins et ses fusées, c’est une nation de l’espace. Elle maîtrise l’atome et on peut comprendre que les éventuels agresseurs devront regarder à deux fois avant de se lancer à l’assaut (1).
Iran, la véritable cible
Nous ne saurons probablement jamais ce qui a été vraiment discuté entre Trump, les Saoudiens et les Israéliens, mais il fait peu de doute que le récent geste saoudien contre le Qatar est le résultat direct de ces négociations. S’agissant de la drôle de guerre entre le Qatar et l’Arabie saoudite, il devient tout à fait clair que l’Iran et les Palestiniens sont les cibles qui figurent en bonne place dans la déclaration de guerre. Il est connu que les Israéliens soutiennent l’Arabie saoudite. Malgré le silence assourdissant des médias occidentaux pour étouffer l’information. Parmi les raisons de l’improbabilité d’une guerre Arabie saoudite-Qatar, les conséquences néfastes pour les Saoudiens. Car les États-Unis ont installé la plus grande base de l’US Air Force mondiale à Al Oudeid.
Il fut une époque avant la révolution islamique, l’Iran était le représentant de l’Empire et de l’Occident au Moyen-Orient. On peut penser que la détérioration des rapports entre les Etats-Unis et l’Iran date de la Révolution de 1979. La crise iranienne des otages (occupation et prise d’otages du personnel de l’ambassade des États-Unis à Téhéran du 4 novembre 1979 au 20 janvier 1981) pousse Carter à rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran, puis à imposer des sanctions économiques le 7 avril 1980. Mieux encore il n’est pas interdit de penser que les Américains ont poussé Saddam Hussein à déclarer la guerre à l’Iran, Le 22 septembre 1980 aidé en cela par les roitelets arabes terrorisés par cette révolution à leur porte.
S’agissant des derniers attentats qui ont visé le parlement iranien et le mausolée de l’imam Khomeiny les Iraniens disent ouvertement que la récente attaque terroriste à Téhéran était ordonnée par l’Arabie saoudite. : « Techniquement parlant lit on sur la contribution suivante, cela signifie que l’Iran est maintenant en guerre. En réalité, évidemment, l’Iran étant la vraie superpuissance locale agit avec calme et retenue. En supposant que personne ne devienne fou, le Qatar l’emportera et que la dernière tentative saoudienne de prouver combien le royaume reste puissant échouera, exactement comme les précédentes. Quant aux Qataris, ils ont déjà clairement indiqué qu’ils ne sont pas disposés à se rendre et qu’ils se battront. Quant à Poutine, il a participé à la dernière réunion de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) qui a accueilli le Pakistan et l’Inde comme membres à part entière. L’OCS représente maintenant plus de la moitié de toute la population vivant sur notre planète et un quart du PIB mondial. Vous pouvez y penser comme à l’«autre G8» ou le «G8 qui compte». (2)
Le prince saoudien n’a pas caché la haine de la Maison des Saoud envers l’Iran chiite, considéré par les wahhabite saoudiens qui pratiquent un sunnisme extrémiste comme un ennemi hérétique. Selon lui, son pays «ne parlera jamais à l’Iran». L’Iran a répondu furieusement. Hossein Dehghan, ministre iranien de la Défense a riposté, disant que si l’Arabie saoudite devait faire quelque chose de «stupide», l’Iran réagirait en «ne laissant intact aucun recoin d’Arabie saoudite à l’exception de La Mecque et de Médine» – deux lieux saints de l’Islam. L’Arabie va perdre énormément car le détroit d’Ormuz est vulnérable et un blocage c’est la ruine de ce pays qui a des difficultés à boucler son budget, mais qui trouve 380 milliards à offrir à Trump pour la vente d’armements américains obsolètes.
A marche forcée l’Iran s’autonomise et sa science est connue et reconnue. On se souvient de l’épisode du drone américain qui espionnait en haute altitude à partir du territoire afghan. Il fut repéré quand il fit une incursion. Miracle de l’informatique, les scientifiques iraniens le « prirent en charge » et neutralisèrent son logiciel. Plus grande prouesse encore quand ils neutralisèrent la commande d’autodestruction, le faisant atterrir sans encombre comme un pigeon qui rejoint son pigeonnier, sans casse. Il livrera une mine d’informations notamment sur sa faible signature radar qui le rend furtif..
« Le potentiel de l’armée iranienne en 1980 n’est absolument pas comparable avec celui d’aujourd’hui… l’Iran a essayé de se fortifier et d’augmenter ses forces militaires afin d’assurer sa défense lui-même, sans oublier les efforts et l’assistance de la Russie,-Chine- et la Corée du Nord…Le résultat de ce travail, la fabrication des avions de chasse! Des missiles à une portée de 3000 km…et des hélicoptères de combat…etc Honnêtement après une attaque de la part de l’Arabie ou l’Amérique, il y aura incidence sur la libre navigation continue, son rythme habituel! Sans incidence! Comment les navires de guerre et même les porte-avions américains oseraient-ils traverser le détroit d’Ormuz? Comment l’Arabie pourra faire transiter son pétrole par cette voie maritime sous contrôle de l’Iran?» (3).
Trump veut renverser «le régime iranien»
Par contre, si les Etats-Unis s’en mêlent, c’est autre chose. Au-delà du fait qu’il n’y a aucun justificatif, le vrai gagnant sera Israël. Trump ayant pour ambitionner de détricoter tout ce qu’a conclu Obama, notamment l’accord de la COP21, l’Obamacare, il veut revenir aussi sur l’accord sur le nucléaire. Il ne reconnait pas les dernières élections qui se sont déroulées dans de très bonnes conditions même l’opposition n’y a rien trouver à redire. Il n »empêche les Américains vont fabriquer une opposition pour un changement de régime qui sera comme les pays du golfe totalement inféodé à leur bon vouloir et surtout à celui d’Israël qui veut être le gendarme du Moyen Orient pour le compte de l’empire «Notre politique envers l’Iran est de soutenir les éléments à l’intérieur du pays qui aideront au changement pacifique du régime», a déclaré le secrétaire d’État américain Rex Tillerson devant la commission des Affaires étrangères à la Chambre des représentants des États-Unis (4).
Une confrontation américano-iranienne est elle alors, inévitable? C’est tout ce que cherche Israël – et il pourrait l’obtenir M.K. Bhadrakumar écrit: «La décision de l’armée américaine de déployer, pour la première fois, des lance-roquettes multiples Himars (High Mobility Artillery Rocket System) en territoire syrien à partir de la Jordanie signifie que le Pentagone a créé un fait nouveau sur le terrain. Selon CNN, le déploiement se fera dans la base militaire à Al-Tanf près de la frontière de la Syrie avec l’Irak dans la région du sud-est, qui est actuellement une zone de contestation entre les groupes rebelles soutenus par les Américains et les forces gouvernementales syriennes ».(5)
« Une déclaration du ministère russe de la Défense à Moscou a noté jeudi que le déploiement pourrait suggérer une intention américaine d’attaquer les forces du gouvernement syrien soutenu par l’Iran. La déclaration russe disait: «En somme, Israël pourrait obtenir ce qu’il cherche, mais il y a une autre affaire, c’est de savoir si il va aimer le résultat final de la lutte entre les Etats-Unis et l’Iran sur le contrôle de la Syrie du sud près du plateau du Golan. Il est peu probable que l’Iran laisse tomber «l’axe de la résistance», car il s’agit en fin de compte de la propre défense de l’Iran.» (5)
Robert Fisk a raison d’écrire lors des printemps arabes:
«Tous ces cheiks et ces émirs, ces rois doivent sans aucun doute trembler dans leurs bottes,… La vérité est que le Monde arabe est si sclérosé, si corrompu, si humilié et si impitoyable – et si incapable d’accomplir des progrès sociaux et politiques que les chances sont quasi nulles de voir émerger des démocraties viables dans le chaos qui règne dans le Monde arabe. Mais tous les dictateurs savent qu’ils courent de gros dangers quand ils libèrent leurs compatriotes de leurs chaînes. Et les Arabes n’ont pas dérogé à la règle. Non, tout bien considéré, je ne pense pas que le temps des dictateurs arabes soit révolu. Les Occidentaux y veilleront.» (6)
Même si l’Iran connaît des problèmes économique internes, c’est en définitive deux visions de l’Islam qui se télescopent, celle d’un Islam de la science dans un pays fier de son histoire qui ne compte que sur ses propres potentialités et qui va vers le progrès à marche forcée et en face des jouisseurs qui interprètent la religion dans le sens de la fatalité, synonyme de farniente en étant toujours à genoux depuis un siècle. Naturellement je parle des potentats qui ruinent les espérances de ces jeunes astreints, qui volent à la conquête du savoir.
Il est vrai que les gouvernements arabes actuels n’intéressent l’Occident que dans la mesure où ils sont dociles et non pas en tant que valeur ajoutée issue d’un brain- storming, mais en tant que dépositaires d’une rente et prévôts des peuples qu’ils sont chargés de mater, en respectant un vernis de démocratie. Les dirigeants arabes, mal élus, s’accrochent au pouvoir. Ils n’ont pas de plan «B» sauf à suivre les évènements au lieu de les anticiper, engoncés dans leur certitude ayant arrêté la marche vers le progrès, il y a de cela quelques siècles, ils continuent à compter sur le bon vouloir d’un Occident qui les méprise souverainement même, s’ils offrent un yatch de 140 m et une épée d’or et de diamants de 25kg. Tout est dit.
La dernière information quant au changement de l’ordre de succession en mettant comme principe héritier un pyromane de 31 ans. Le prince Mohamed Ben Salman En effet comme rapporté dans le journal le Monde : « Une page s’est brutalement tournée en Arabie saoudite, mercredi 21 juin, avec la décision du roi Salman Ben Abdelaziz Al-Saoud de propulser son fils Mohammed Ben Salman au rang de prince héritier. Pour ce faire, le souverain saoudien a écarté son neveu, Mohammed Ben Nayef, qui occupait, en outre, les fonctions de ministre de l’intérieur. Mohammed Ben Salman, a été propulsé à la tête du ministère de la défense en dépit de son jeune âge ». (7)
« L’un de ses premiers actes a été d’engager l’Arabie saoudite dans une guerre civile au Yémen, transformée depuis en bourbier. Mais le prince ambitieux ne s’est pas limité aux armées, puisqu’il a rapidement pris le contrôle du secteur du pétrole, éminemment stratégique, ouvrant la voie à une privatisation partielle de la puissante compagnie Aramco. En avril 2016, enfin, il a dévoilé un ambitieux programme de modernisation d’un pays resté dépendant de la rente pétrolière, « Vision 2030 ». Il avait œuvré auprès d’un autre « héritier », Jared Kushner, le gendre de Donald Trump, pour organiser la première visite à l’étranger du président des Etats-Unis, en mai ». (7)
Sombres jours pour le Moyen Orient si le prince Salman atteint d’hubris voudra en découdre à tous prix, avec l’Iran avec le bras armé américain et israélien. Conseillé par les Américains et les Israéliens, il veut participer au reshapage du Moyen Orient en demandant à être le gendarme des pays musulmans Que reste t-il alors de l’oumma musulmane quand des coreligionnaires s’étripent ? La vision d’un Islam apaisé est de ce fait une utopie. Les médias occidentaux grossissent à l’infini les attentats qui ont lieu sur le sol européen et au passage légitiment l’étranglement des palestiniens et la mort lente de Gaza ( personne n’en parle).
Sans faire dans la concurrence victimaire d’une comptabilité macabre, toutes les vies sont précieuses quelques soient la latitude. D’un côté des unités de l’autre des centaines d’unités. Moins de 2% pour l’Europe par rapport aux pays musulmans. Il n’y a pas équilibre et encre moins compassion A ce propos la mise au point suivante mérite d’être rapportée :
« Trois attentats ont récemment défrayé la chronique médiatique en Europe, occultant d’autres attaques bien plus meurtrières survenues ailleurs dans le monde. Cette focalisation sur ce qui est plus proche de nous ou supposé tel, n’a rien d’anodin. Elle est tout à fait consciente et même conceptualisée par les professionnels de la communication et du journalisme sous le nom de « loi du mort au kilomètre ». Ainsi, l’attentat-suicide perpétré à Manchester le 22 mai dernier (22 morts, une soixantaine de blessés), le massacre organisé sur le London Bridge le 3 juin (7 morts, 48 blessés), et l’attaque d’un policier français près de Notre Dame de Paris, le 6 juin (un policier blessé) ont monopolisé les unes de notre presse et les flots d’images et de paroles de nos chaînes d’information en continu, hiérarchisant de fait l’importance de la vie humaine en éludant rapidement les attentats pourtant plus meurtriers perpétrés au même moment à d’autres endroits du globe » (8).
Il ne s’agit pas ici de céder à la concurrence victimaire en déconsidérant à notre tour les victimes des attentats mentionnés ci-dessus. Mais simplement d’effectuer un rééquilibrage de l’information, tout en observant que l’attitude des professionnels de la presse à l’égard de ces événements les situe très clairement politiquement, de la manière dont en parlait George Orwell dans ses « réflexions sur la guerre d’Espagne » : « Ce sont les choix politiques qui déterminent exclusivement le crédit qu’on accorde ou non aux atrocités. Chacun croit aux atrocités ennemies et refuse de croire à celles de son camp, même sans prendre la peine d’examiner les faits. » (8)
« Les réactions politiques des représentants des pays occidentaux et la couverture médiatique de ces événements frappe par le contraste qu’elle génère avec l’indifférence manifeste vis-à-vis des victimes des mêmes organisations meurtrières dans le reste du monde. Ce double standard politique et médiatique de l’expression de la compassion pour certaines victimes, observé à l’échelle d’une période de quelques semaines ou de quelques mois, nous renseigne sur l’étroitesse de la vision du monde qu’on nous donne à voir, et sur les éléments de construction médiatique d’une géopolitique des émotions par laquelle on voudrait influencer les masses. On pourrait parler, pour parodier Dominique Moïsi, d’une géopolitique de la victimisation ». (8)
La création occidentale de Daesch est une calamité surtout pour les musulmans car outre les hécatombes, c’est l’image de l’Islam qui en sort Sali Car l’Occident ne veut surtout pas d’un Islam qui va à la conquête de la science et du savoir mais un islam arriéré de bigot de pyromane qui a arrêté la marche vers le progrès il y a de cela quelques siècles amenant l’Islam des lumières à être prisonnier d’un clotûre dogmatique dont parle si bien et en son temps le professeur Mohamed Arkoum
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique Alger
Notes
1.https://fr.wikipedia.org/wiki/Iran
4.http://french.almanar.com.lb/451955
6.Robert Fisk. Le temps des dictateurs n’est pas révolu. The Independent
dans Courrier international 29.01.2011