Iran: Washington pourrait invoquer le droit à l’auto-défense
CHICAGO (Etats-Unis) – Le chef de la diplomatie américaine Condoleezza Rice n’a pas exclu que les Etats-Unis interviennent militairement contre l’Iran, dans la crise nucléaire avec ce pays, au nom du droit de Washington à l’autodéfense, tout en déclarant qu’elle voulait encore croire à une solution diplomatique.
Mme Rice a souligné que si la crise ne pouvait être réglée dans le cadre des Nations unies, les Etats-Unis étaient parfaitement capables, si la situation n’exigeait, d’agir militairement seuls ou avec une coalition internationale, lors d’une intervention devant le Conseil des relations étrangères de Chicago.
« Le droit à l’auto-défense ne nécessite pas une résolution du Conseil de sécurité de l’Onu » a souligné Mme Rice en ajoutant : « Il est important de noter que le président (George W. Bush) n’a écarté aucune option. Nous sommes prêts à utiliser les mesures politiques, économiques et autres qui sont à notre disposition pour persuader l’Iran » à renoncer à la fabrication d’uranium enrichi, qui lui permettrait d’acquérir des armes nucléaires.
Elle a toutefois aussi déclaré: « Je crois que nous pouvons parvenir à des résultats avec la diplomatie et nous avons des options à notre disposition que nous pouvons activer bien avant d’avoir à tirer le constat que la diplomatie a échoué ».
Le Conseil de sécurité de l’Onu a donné jusqu’au 28 avril à l’Iran pour cesser ces opérations d’enrichissement. Mais ni la Chine ni la Russie, deux des cinq membres permanents du Conseil, ne veulent infliger des sanctions à la république islamique, qui a rejeté l’ultimatum de l’Onu.
Mme Rice a tenu aussi à noter que l’Iran n’est pas l’Irak et que les remèdes à notre disposition sont assez puissants ».
Elle a également estimé que le cas de l’Iran était « très différent » de celui de la Corée du Nord, les Iraniens a-t-elle dit faisant toujours partie de la communauté internationale.
Le chef de la diplomatie américaine a aussi évoqué la situation politique en Russie et elle a regretté que Moscou « n’aille pas dans une très bonne direction depuis deux ans », a-t-elle dit en relevant « l’absence d’une presse vraiment libre, d’un véritable équilibre des pouvoirs entre le parlement et le président, et d’un pouvoir judiciaire vraiment indépendant ».
Elle a ajouté que si la Russie n’était plus un pays dangereusement faible, elle semblait virer trop vers l’autoritarisme. Mais a-t-elle dit, ce serait une erreur d’isoler Moscou en raison de ses manquements aux droits de l’homme.
« Je ne crois pas que la démocratie russe y gagnerait si l’on exclut la Russie des institutions par essence démocratiques » a-t-elle dit en ajoutant que les Etats-unis entendaient oeuvrer avec ce pays pour aider son gouvernement à mettre en place des institutions démocratiques solides ».