Israël lance un nouveau satellite espion pour surveiller le nucléaire iranien
Israël a lancé, dans la soirée du mardi 25 avril, jour de la commémoration de la Shoah, un satellite espion. Celui-ci lui permettra de surveiller étroitement l’Iran, dont le président a mis en doute la survie de l’Etat juif. Le nouveau satellite espion israélien, D3 Eros B1, mis au point par les Industries aéronautiques israéliennes (IAI), a été lancé depuis un centre spatial militaire situé dans la région de l’Amour, en Extrême-Orient russe, par une fusée Topol à combustible solide. Le satellite a été mis sur orbite environ vingt minutes après son lancement.
Pendant huit à dix ans, le satellite tournera autour de la Terre à une altitude de 480 à 600 kilomètres. Doté d’une caméra d’une résolution de 70 centimètres, il permettra à Israël de compléter ses capacités d’observation à un rythme plus soutenu qu’avec l’Eros A, fonctionnant depuis 2000. « C’est une grande victoire pour l’industrie militaire israélienne et les institutions de la défense », a estimé le ministre de la défense israélien, Shaul Mofaz, ajoutant que « l’activité du satellite permettra d’augmenter la capacité d’Israël à collecter des informations de haute qualité loin de ses frontières ».
« MENACE POUR L’EXISTENCE D’ISRAËL »
En Iran, le président Mahmoud Ahmadinejad a affirmé, lundi 24 avril, que « le régime imposteur d’Israël ne pouvait pas survivre ». Il a déjà qualifié à plusieurs reprises de « mythe » le génocide commis par les nazis. « Le fait qu’il s’agit du jour de la Shoah a indéniablement un caractère symbolique », a déclaré Raanan Gissin, le porte-parole du premier ministre israélien, faisant référence à la date du lancement du satellite. Cela « prouve qu’Israël dispose aujourd’hui de moyens pour se défendre dont les juifs ne disposaient pas il y a plus de soixante ans », a-t-il ajouté.
L’Iran avait indiqué, le 11 avril, avoir réussi un enrichissement d’uranium, et pourrait ainsi obtenir à terme aussi bien le combustible d’une centrale nucléaire que la charge fissile d’une bombe atomique. « Le monde libre ne doit pas rester les bras croisés face à des pays qui appellent à détruire Israël et veulent se doter de l’arme nucléaire », a déclaré le président israélien, Moshé Katsav. Le premier ministre en exercice, Ehoud Olmert, a qualifié, dimanche 23 avril, ce programme de « menace potentielle pour l’existence d’Israël ».
Sur le terrain, une unité de batteries de missiles antimissiles Hetz israéliennes est en état d’alerte avancé « pour faire face à tout développement sur le front iranien », a indiqué lundi son responsable au Jerusalem Post. « Plus jamais », ont titré mardi les journaux israéliens, alors que l’Etat hébreu commémorait les six millions de juifs victimes de la « solution finale ». Selon des sources étrangères, Israël dispose de 200 bombes nucléaires et de vecteurs adéquats, notamment des missiles balistiques, une chasse à long rayon d’action et des sous-marins de la classe Dauphin.