Japon – 10 000 tonnes d’eau radioactive déversées dans le Pacifique par Tepco

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Photo : Agence Reuters Christian Aslund

Une experte de Greenpeace, Rianne Teule, prenait hier des échantillons de la radioactivité à 25 kilomètres de FukishimaTokyo — L’exploitant de la centrale nucléaire de Fukushima, au Japon, a été contraint de rejeter hier 10 000 tonnes d’eau contaminée dans l’océan Pacifique et s’emploie toujours à rechercher l’origine d’une fuite radioactive par tous les moyens, même les plus dérisoires.

Il faudra des mois pour arrêter les fuites, a prévenu un conseiller du premier ministre nippon, Naoto Kan, et peut-être encore davantage pour reprendre le contrôle du site lourdement endommagé par le séisme et le tsunami du 11 mars, qui ont fait 28 000 morts et disparus.

«Il faut stopper le plus vite possible la dispersion d’eau contaminée dans l’océan. Avec une ferme détermination, nous demandons à Tokyo Electric Power Co d’agir rapidement», a déclaré le secrétaire général du gouvernement, Yukio Edano. «Si la situation actuelle se prolonge sur une longue période, l’accumulation de substances radioactives aura un impact énorme sur l’océan», a-t-il averti.

Aucune autre solution

L’eau déversée dans la mer est environ 100 fois plus radioactive que les seuils autorisés, a précisé Tokyo Electric Power (Tepco), l’opérateur de la centrale. Il n’y a pas d’autre solution, a expliqué le gouvernement, car Tepco n’a plus de place pour stocker une eau encore plus radioactive ayant servi à refroidir les réacteurs.

Au cours de la fin de semaine, les ingénieurs ont injecté un mélange de sciure, de journaux, de polymères et de ciment dans la fissure découverte dans un puits de béton du réacteur no2. Mais ils ne parviennent toujours à localiser l’origine exacte de la fuite radioactive. Ils ont recouru hier à des produits chimiques comme des sels de bain, qui produisent une couleur laiteuse, afin de détecter la brèche.

«Nous espérions que les polymères fonctionneraient comme des absorbants, mais ils n’ont encore produit aucun effet visible», a déploré Hidehiko Nishiyama, directeur général adjoint de l’Agence japonaise de sûreté nucléaire et industrielle. Trois des six réacteurs de la centrale dont le combustible menaçait de fondre sont désormais dans un état stable, a-t-il toutefois ajouté.

Un filet

Selon Tepco, au moins quatre des six tranches de la centrale seraient mises hors service une fois le problème réglé, ce qui pourrait prendre des années, voire des décennies.

L’exploitant de Fukushima prévoit aussi d’installer un vaste filet dans l’océan pour empêcher la vase contaminée de dériver au large, mais cette manoeuvre pourrait prendre plusieurs jours.

La crise nucléaire risque par ailleurs d’entraîner une révision des objectifs de Tokyo en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, a averti le vice-ministre de l’Environnement, Hideki Minamikawa. «Il est vrai que notre objectif pourrait être affecté de façon importante», a-t-il confié au quotidien Yomiuri.

Très impopulaire avant même la catastrophe, le chef du gouvernement, qui s’est rendu pour la première fois samedi dans la zone dévastée, a été sévèrement mis en cause pour sa discrétion dans la gestion de la crise nucléaire et de la situation humanitaire.

Plus de 163 000 sinistrés restent hébergés dans des structures provisoires et Tokyo a évalué le coût de la catastrophe entre 190 et 298 milliards de dollars.



Articles Par : Reuters

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