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Jordanie: La crise hydrique évitée cette année,
Par Global Research
Mondialisation.ca, 09 juin 2009
IRIN 9 juin 2009
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https://www.mondialisation.ca/jordanie-la-crise-hydrique-vit-e-cette-ann-e/13922


Les projets stratégiques annoncés par la Jordanie dans le domaine de l’eau
doivent être mis en œuvre d’urgence.
Photo: Mohammed al-Jabri/IRIN

La Jordanie a peut-être évité une crise hydrique grave, cette année, mais la situation s’annonce difficile pour le royaume, desséché par le soleil, et les experts recommandent de mettre en œuvre, le plus rapidement possible, un ensemble de mesures et de projets dans le domaine de l’eau.

Le gouvernement a annoncé que le royaume aurait assez d’eau, cette année, pour subvenir aux besoins de ses 5,6 millions d’habitants, ses réservoirs étant environ à moitié pleins : « Nous sommes en mesure de répondre à la demande du public [en eau], cet été, à des fins de consommation, à des fins agricoles ou pour d’autres utilisations », a déclaré Moussa Jamaini, secrétaire général des autorités de la vallée du Jourdain.

D’après les statistiques du ministère de l’Eau, les réservoirs du royaume contiennent environ 100 millions de mètres cubes d’eau, pour une capacité totale de 215,4 millions de mètres cubes.

La Jordanie, qui dépend des précipitations comme source principale d’eau potable, était sur le point de connaître une des saisons sèches les plus rigoureuses jamais observées depuis plusieurs années, quand de fortes averses et des chutes de neige ont eu lieu, à la fin de la saison, qui ont alimenté les réservoirs, selon les spécialistes.

La Jordanie ne compte ni lac naturel, ni grand fleuve, à l’exception du Jourdain, dont les eaux, utilisées à échelle industrielle par Israël, sont aujourd’hui beaucoup moins abondantes.

La demande dépasse régulièrement l’offre et la quantité annuelle d’eau disponible par personne et par an est d’à peine 145 mètres cubes ; une quantité bien inférieure au seuil de pauvreté hydrique international de 500 mètres cubes par personne et par an, a déclaré Raed Abu Saud, ministre de l’Eau et de l’irrigation, dans un communiqué sur la stratégie adoptée par la Jordanie dans le domaine de l’eau, pour 2008-2020.

Accélérer la mise en œuvre des projets stratégiques

La situation reste maîtrisée, selon les experts, qui ont néanmoins appelé à accélérer la mise en œuvre des projets stratégiques.

« Nous pouvons gérer notre crise hydrique. Le royaume doit avoir recours à des méthodes innovantes pour économiser l’eau », selon Omar Melkawi, professeur de ressources en eau à l’Université des sciences et des technologies de Jordanie.

La Jordanie a annoncé récemment le lancement de plusieurs mégaprojets visant à remédier aux pénuries d’eau, notamment du projet de construction du canal mer Rouge-mer Morte, doté d’un budget de deux à quatre milliards de dollars, qui devrait permettre de fournir 850 millions de mètres cubes d’eau potable par an. Des études sont menées à l’heure actuelle pour évaluer la faisabilité de ce projet ; à en croire les experts, il faudra peut-être au moins 10 ans pour le mener à bien.

L’été dernier, le gouvernement a également signé un accord avec Gama, une société turque, qui sera chargée de pomper l’eau de l’aquifère de Disi, dans le sud, moyennant la somme de 600 millions de dollars. Le projet, qui devrait être achevé en 2020, permettra de fournir à Amman et aux gouvernorats du sud quelque 170 millions de mètres cubes d’eau par an.

Le projet de Disi est toutefois retardé depuis plusieurs années faute de fonds. Mohammad Shatnawi, ancien ministre de l’Eau, a en effet admis que ce projet représentait un défi colossal. Le royaume a besoin de projets hydrauliques de plus petite envergure, tels que les projets de désalinisation des puits d’eau saline ou de modernisation des réseaux d’approvisionnement en eau.

Tabler davantage sur la désalinisation

Le roi Abdullah a donné le feu vert à une stratégie de grande envergure, dotée d’un budget de 8,2 milliards de dollars, et destinée à atténuer la gravité de la pénurie d’eau chronique qui touche le pays, conformément aux recommandations du comité royal.

Selon les autorités, cette stratégie vise à permettre de fournir suffisamment d’eau potable aux populations, à tirer le meilleur parti de l’eau de surface et à mettre un terme au pompage arbitraire de l’eau des puits souterrains.

Selon le comité royal, d’ici à l’an 2022, la dépendance à l’eau souterraine diminuera de 32 à 17 pour cent, et l’utilisation d’eaux usées traitées à des fins agricoles augmentera de 10 à 13 pour cent. En outre, la dépendance du pays aux usines de désalinisation passera d’un pour cent, à l’heure actuelle, à 31 pour cent, en 2022.

Les experts craignent quant à eux que les saisons sèches ne deviennent de plus en plus rigoureuses. En effet, l’évolution du climat modifie les schémas climatiques, selon Ahmed Koufahi, directeur exécutif de la Société jordanienne de l’environnement, qui a appelé les autorités à élargir la couverture végétale du royaume et à promouvoir une utilisation économe de l’eau.

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