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L’ALENA et le PSP sont deux accords qui visent à permettre aux États-Unis d’avoir accès aux ressources canadiennes
Par Dana Gabriel
Mondialisation.ca, 12 août 2008
OpEdNews.com 12 août 2008
Url de l'article:
https://www.mondialisation.ca/l-alena-et-le-psp-sont-deux-accords-qui-visent-permettre-aux-tats-unis-d-avoir-acc-s-aux-ressources-canadiennes/9810

Dans le cadre du Partenariat pour la sécurité et la prospérité (PSP) les objectifs consistent à éliminer les barrières et à permettre l’accès et le contrôle des ressources canadiennes. L’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) a déjà apparemment concédé aux États-Unis un accès illimité aux ressources énergétiques du Canada. Le PSP permettra de poursuivre les mesures de déréglementation et de privatisation des établissements canadiens. Il y a aussi des craintes à l’effet que dans le cadre du PSP, le Canada deviendra rien d’autre qu’une colonie de ressources. Si rien n’est fait pour stopper la réalisation de ce programme et que l’Union Nord-américaine devait se réaliser, cela permettra de parachever le viol des ressources canadiennes et de ce qui était auparavant un pays souverain, fier et dynamique et qui cessera alors d’exister.

L'ALENA et le PSP sont deux accords qui visent à permettre aux États-Unis d'avoir accès aux ressources canadiennes

Pour l’élite mondiale qui fait pression en faveur d’une intégration toujours plus grande, les ressources canadiennes sont considérées comme des ressources nord-américaines. Les entreprises multinationales sont celles qui tireront profit du pacte concernant les ressources nord-américaines. Nous assistons présentement à la prise de contrôle du Canada, alors même que leur propre gouvernement est de collusion avec les puissants intérêts privés. C’est grâce à l’ALENA et au PSP que la politique énergétique nord-américaine est en train d’être instaurée de manière favorable aux États-Unis. Le Canada a besoin d’une politique énergétique indépendante qui place ses besoins futurs avant [ceux] des États-Unis et des entreprises multinationales.

À l’heure actuelle, la politique énergétique du Canada vise essentiellement à répondre aux demandes des États-Unis alors que les provinces de l’est du pays doivent importer le pétrole dont ils ont besoin. Le Canada est le plus grand fournisseur de pétrole et de gaz naturel aux États-Unis. [Toutes provinces réunies,] la production canadienne de pétrole devrait cette année franchir le cap du milliard [de barils]. Il est question de tripler la production de pétrole à partir des sables bitumineux d’ici 2015. Le Conseil des Canadiens indique que, « l’ALENA nous empêche de vendre nos ressources énergétiques aux canadiens à des prix inférieurs à ceux que nos les vendons aux États-Unis. Nous ne pourrons jamais réduire le pourcentage de la production de pétrole que nous vendons [actuellement] aux États-Unis, même si notre pays devait connaître une période de pénurie. » L’objectif est de développer la production pétrolière et gazière du Canada. Grâce à l’entente de Partenariat pour la sécurité et la prospérité (PSP), le Conseil nord-américain de la compétitivité (1) appui cette volonté d’augmenter la production de pétrole à partir des sables bitumineux de l’Alberta. Les Canadiens doivent être mis au courant des plans d’une intégration plus poussée et d’une prise de contrôle encore plus grande de ses ressources en faveur des États-Unis, et cela inclut aussi l’eau.

Les États-Unis convoitent depuis longtemps l’eau douce du Canada qui représente un cinquième de la ressource mondiale. Maude Barlow, la présidente nationale du Conseil des Canadiens, a déclaré dans un récent article que « l’approvisionnement en eau tout comme l’approvisionnement en énergie, doivent être protégés si les États-Unis souhaitent maintenir leur puissance économique et militaire dans le monde. Et les États-Unis font pression pour avoir accès à l’eau du Canada, même si le Canada connaît lui-même des pénuries. « Le Canada a désespérément besoin d’une politique nationale de l’eau qui interdirait les exportations d’eau en vrac afin de protéger ses propres besoins futurs. »

Le PSP représente une menace aux exportations d’eau canadienne, sans parler des problèmes environnementaux que cela créerait. En vertu de l’ALENA, l’eau en vrac est considérée comme une « marchandise » et, en vertu de cet accord, l’eau en vrac doit être autorisé à circuler librement au-delà des frontières sans intervention du gouvernement. Au Manitoba, il y a eu des discussions visant à pomper l’eau qui se jette dans la Baie d’Hudson afin de la vendre aux américains. Le gouvernement néo-démocrate de cette province a adopté une loi qui interdit les exportations d’eau. Afin de véritablement protéger les eaux canadiennes et les autres ressources, l’ALENA doit être renégocié, ou mieux encore, abrogé.

La Partenariat pour la sécurité et la prospérité (PSP) poursuit les objectifs d’intégration économique là où l’Accord de libre-échange nord-américain (l’ALENA) s’est arrêté. Une intégration dans une Union Nord-américaine des domaines de sécurité, militaire, judiciaire et politique se met également en place progressivement. Certains pensent que l’Union Nord-américaine apportera la sécurité et la prospérité dans la région, alors qu’il s’agit vraiment d’un système de contrôle. Ce projet d’Union est conçu pour anéantir la souveraineté nationale, pour consolider davantage la richesse et pour siphonner les ressources du Canada et du Mexique. Les projets des entreprises privées visant à privatiser les ressources énergétiques du Mexique se heurte à une résistance farouche. L’intégration continentale est alimentée par la mondialisation et une Union Nord-américaine est un autre pas qui nous dirige vers l’établissement d’un gouvernement mondial et vers l’asservissement total de la population.

« Je fais ceci par amour pour ma famille et pour l’humanité. Si cela déclenche un débat et permet au peuple de chercher la vérité alors cela en vaut vraiment la peine. On ne lâche pas le combat pour conter le nouvel ordre mondial. » Dana Gabriel

Article original en anglais : http://www.opednews.com

Traduction de Dany Quirion pour Alter Info 

Voir également les articles en anglais de Dana Gabriel publié par Mondialisation.ca/Global Research

NDT :
(1) Le Conseil nord-américain de la compétitivité (CNAC) est un groupe de travail trinational (le Canada, les États-Unis et le Mexique) officiel du Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité (PSP). Mais il est beaucoup plus que ça. Créé au deuxième sommet annuel du PSP à Cancun, Mexique, en mars 2006, le CNAC est composé de 30 PDG de quelques-unes des plus grandes entreprises de l’Amérique du Nord. Sa tâche? Établir les priorités du PSP et veiller à ce que l’intégration continentale se poursuive au travers des changements de gouvernement. Il n’y a pas d’autres groupes, pas plus la société civile que les syndicats, les organismes de justice sociale ou nos politiciens élus, qui profite d’un accès aussi exclusif aux leaders de l’Amérique du Nord ou qui joue un rôle clé comme le CNAC dans l’élaboration de la politique continentale. Son existence prouve à quel point le PSP penche en faveur des intérêts des entreprises.

D’autres informations sur le CNAC sont disponibles à cette adresse :
http://www.canadians.org/francais/integration/documents/CNAC_0707.pdf  

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