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L’ « exceptionnalisme » occidental s’effondre alors qu’un sénateur australien est expulsé de Malaisie
Par Tony Cartalucci
Mondialisation.ca, 18 février 2013

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Le journal The Australian  rapportait dans son article, « Xenophon deported by Malaysia, » que le sénateur australien Nick Xenophon a été détenu puis expulsé de Malaisie après avoir fait partie  d’une « délégation parlementaire non-officielle pour la révision du système électoral ».

En réalité, le sénateur Xenophon faisait partie d’un effort occidental visant à metre au pouvoir l’opposition financée et soutenue par Wall Street et la City de Londres, dans le cadre d’une vaste stratégie géopolitique d’alignement de l’Asie du Sud-Est contre l’émergence régionale la Chine.

The Australian l’a confirmé et rapportait par ailleurs:

« Il devait rencontrer le leader de l’opposition Anwar Ibrahim avec d’autres parlementaires australiens, ainsi que le ministre malais  chargé des affaires parlementaires, Mr Mohamed Nazri, et des membres du groupe Bersih, la coalition pour des élections justes et en règle. »

Image : (RT) Malgré tous les efforts de Bersih pour se présenter comme apolitique, le mouvement est clairement dirigé par l’opposition soutenue par les Etats-Unis, dont le chef est Anwar Ibrahim du FMI. Sur cette photo, Ibrahim (au centre) peut-être vu faisant un discours dans un meeting du Bersih en Malaisie.

Le Bersih est ouvertement  financé par le department d’État des États-Unis via la National Endowment for Democracy (NED). D’après un reportage du Malayisan Insider datant du 27 juin 2011, la figure de proue du Bersih Ambiga Sreenevassan a elle-même « reconnu que le Bersih reçoit de l’argent de deux organisations américaines, le National Democratic Institute (NDI) et l’Open Society Institute (OSI), pour d’autres projets non liés à la marche du 9 juillet [2011] ».

Image: Site web du NDI’s website en 2011 avant que l’on n’enlève toute mention du mouvement malais Bersih (cliquez sur l’image pour l’agrandir).

La réunion planifiée de Xenophon avec Anwar Ibrahim, qui a de fait créé le Bersih avec des fonds occidentaux pour se propulser au pouvoir, indique également l’ingérence insidieuse de l’Australie dans les affaires internes de l’État souverain de Malaisie.

Image: Cette photo a été prise à la cérémonie des Prix de la démocratie de la NED en 2007 à Washington D.C. Anwar Ibrahim est à l’extrême gauche sur la photo et y participa en tant que « panéliste ». Cela n’est pas une surprise de voir que la NED finance maintenant sa tentative de parasiter de nouveau le pouvoir en Malaisie en profitant des séries de protestations du Bersih (cliquez sur l’image pour l’agrandir).

Anwar Ibrahim a été le président du Comité de développement de la Banque Mondiale et du FMI en 1998, il a enseigné à la School of Advanced International Studies de l’Université  John Hopkins, a été consultant pour  la Banque Mondiale, panéliste de « Democracy Award » en ligne avec les néoconservateur de la NED et panéliste lors de la cérémonie de financement de l’organisation étasunienne, celle-là même dont les filiales  financent et soutiennent le Bersih, ce qui jette un doute irréfutable sur la légitimité du but avoué de favoriser des « élections justes et dans les règles ». Les affirmations de membres du Bersih voulant qu’Anwar Ibrahim « détourne » leur mouvement sonnent creux,  particulièrement lorsque l’on regarde les liens entre les appuis  financiers et politiques du Bersih et les siens.

Deux ans de chaos orchestré par l’occident dans le monde arabe justifie la décision de la Malaisie.

Il est évident que la visite du sénateur Xenophon en Malaisie n’avait pas pour but de « surveiller »,  mais bien de contrôler un groupe d’éléments subversifs, clairement compromis et  financé ouvertement par l’étranger et opérant de manière malhonnête, ce qui justifie totalement l’affirmation du gouvernement malais selon laquelle Xenophon constitue un risque pour la sécurité du pays. Les deux dernières années de « promotion occientale de la démocratie »  occidentale qui eurent lieux en Egypte, en Libye et en Syrie n’ont laissé que dévastation, une montée des despotes et des extrémistes dans leur sillage, ce qui a justifié des mesures similaires plus tôt cette année de la part de la Russie qui a commencée à se purger des mêmes « ONG » malhonnêtes qui se mêlent de tout et soutiennent Bersih et Awar Ibrahim en Malaisie.

Les observateurs occidentaux des « droits de humains »  comme Nations-Unie elles-mêmes ont été abusés de manière flagrante afin de promouvoir les intérêts financiers et commerciaux occidentaux, ce qui a eu pour effet de causer et de renforcer les soi-disant abus qu’ils cherchaient « stopper »  au départ.

Avec des articles comme « The Redirection », du journaliste lauréat du prix Pulitzer Seymour Hersh dans le magazine New Yorker et « To Check Syria, U.S. Explores Bond With Muslim Brothers » du Wall Street Journal, remontant aussi loin que 2007 et révélant que l’occident planifiait de placer des extrémistes armés au pouvoir à travers le monde arabe, il est clair que le terrorisme et le despotisme qui s’y propagent ne sont pas des conséquences accidentelles, mais une conspiration longuement préméditée qui se déroule comme prévu. Des plans similaires prévoyant l’utilisation de mouvements faussement démocratiques et même de la violence en Asie du Sud-Est pour servir de couverture à des changements de régimes fomentés par l’occident ont aussi été très bien documentés en Malaisie tout comme au Myanmar et chez leur voisin thaïlandais. La documentation de plans visant à utiliser l’Asie du Sud-Est contre la Chine remonte à la fin des années 1990.

Image: Figure 1. Tirée du rapport de 2006 du SSI « String of Pearls » détaillant une stratégie d’endiguement de la Chine. Alors que la « démocratie », la « liberté » et les « droits humains » masqueront l’ascension au pouvoir de régimes clients alignés sur l’Occident, le renversement de mouvements nationalistes et l’’installation de régimes clients afin d’encercler et de contenir la Chine relève d’une campagne touchant toute la région. La violence dans des endroits comme Sittwe, Rahkine Myanmar ou Gwasar au Balouchistan pakistanais, ainsi que les contestations politiques en Thaïlande et en Malaisie ne sont pas des coïncidences et il existe des preuves documentées indiquant un énorme soutien de l’Occident pour les groupes d’opposition dans chacun de ces pays.

La Russie a montré la voie, la Malaisie fait de même et prête à la décision russe une légitimité grandement nécessaire dans le paysage médiatique toujours monopolisé par l’Occident. D’autres pays se doivent d’emboîter le pas, abandonnant la prétention que l’Occident est en quelque sorte « exceptionne » et qu’en aucune circonstance il serait concevable et justifiable de voir un sénateur australien arrêté et déporté. De fait, Xenophon a outrepassé son mandat et ses responsabilités de représentation du peuple australien, il a contrevenu à la souveraineté de la Malaisie, tout en usurpant le temps et les ressources de l’Australie alors qu’il interférait dans les affaires souveraines d’un pays étranger.

Le racket de la « démocratie » et des « droits humains » utilisé par l’Occident pour camoufler ce qui n’est rien d’autre que du néo-impérialisme est en train de s’effondrer, sûrement à cause de son soutien borné à ceux maintenant clairement identifiés comme étant des terroristes d’Al-Qaïda  massacrant des civils en Libye et en Syrie. S’ils sont qualifiés de « combattants de la liberté » promouvant la « démocratie », que dire de Bersih et Anwar Ibrahim acceptent de l’argent et l’appui des mêmes intérêts qui soutiennent Al-Qaïda ailleurs ? Et que dire du sénateur Nick Xenophon qui a utilisé la réputation de l’Australie et ses ressources pour aider et appuyer de telles personnes?

Tony Cartalucci Land Destroyer Le 17 février 2013

Article original en anglais : 

The “Democracy” Racket: US Covert Attempt to Implement “Regime Change” in Malaysia,le 17 février 2012

Traduction par Mondialisation.ca

 

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