L’Ukraine sur le Grand Echiquier
COUP DE FORCE AMERICANO-OCCIDENTAL A KIEV – ON ATTEND LA CONTRE-ATTAQUE DE L’EURASIE?
Pour ceux qui ont vécu le déroulement des événements de Serbie ces dernières années, l’agitation actuelle en Ukraine a comme un air de déjà vu. Comme hier à Belgrade une opposition entretenue et stimulée par l’Occident met en avant une hypothétique fraude électorale et multiplie les manifestations dans la capitale pour faire pression sur les institutions et essayer de gagner par la rue ce qu’elle a perdu par les urnes.
Comme naguère en Serbie après des élections contestées l’affaire de Kiev paraît bien ficelée et préméditée pour jeter dans la rue les figurants et les acteurs d’une série télévisée au scénario écrit ailleurs. Avec du son, de la couleur et des caméras bien placées il n’a pas été difficile de rallier des partisans, de donner une impression de masse et de focaliser l’attention du monde extérieur. Quand la presse anglo-saxonne donne le ton c’est immédiatement le début d’ une intense campagne dénonçant les «fraudes» et présentant les estimations d’instituts de sondage made in USA , les fameux « exit polls », comme les vrais résultats et les chiffres officiels comme de misérables mensonges. On dénie d’emblée toute valeur aux résultats définitifs de la commission électorale. Le subterfuge a été utilisé à Tbilissi il y a un an et à Belgrade à plusieurs reprises (dont en octobre 2000). A peine le processus est-t-il enclenché que c’est le déchaînement, le viol des foules par la propagande médiatique, l’annonce de la «victoire» du «pro western candidate» avant même la clôture des bureaux de vote. La méthode est partout la même, seul le contexte diffère.
Il y a trois semaines un referendum légal voulu par l’opposition sur un volet des accords d’Ohrid , une réforme territoriale qui favorise les Albanais, s’est tenu dans l’ancienne république yougoslave de Macédoine( FYROM). Là on ne peut même pas parler de fraude mais d’un sabotage total organisé par le pouvoir en place à la demande de la «communauté internationale». Le jour du vote 20% des bureaux étaient fermés, la partie albanaise (comme d’habitude quand le rapport de force lui est défavorable) boycottait le scrutin, les médias étaient verrouillés et l’ on avait même menacé les citoyens de perdre leur emploi s’ils y participaient. Résultat 26% de votants et un coup pour rien. Ce scandale électoral était accompagné d’une grossière manœuvre, Washington trois jours avant le scrutin reconnaissait la FYROM sous le nom interdit de Macédoine. On froissait les Grecs mais on «sauvait la démocratie» en bafouant les fameux «standards mondiaux» tant brandis et exigés ailleurs. L’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe, l’OSCE, dont on ne dira pas assez que c’est un machin américain, se fendait d’un communiqué affirmant que le scrutin s’était déroulé normalement. Quand l’intérêt américano-occidental est en jeu, on oublie les «normes démocratiques» et les «standards mondiaux», autant de fariboles.(1)
La guerre de l’information précède la guerre tout court
En Ukraine donc la grande victime de la fraude à la présidentielle aurait été le candidat de l’opposition Victor Yushchenko. Ancien premier ministre et ancien gouverneur de la banque centrale, il est présenté comme un chevalier blanc de la démocratie, un «western liberal» , « western reformer », well « US educated ». Un avantage, sa femme, Kateryna Chumachenko, de nationalité états-unienne a été fonctionnaire au Département d’Etat. Visage grenelé parce qu’ on a tenté de l’empoisonner (Arafat n’a pas eu droit à ce diagnostic…). En face de monsieur propre, le vulgaire apparatchik d’une époque révolue, un certain Viktor Fiodorovych Yanukovych, ex affairiste et délinquant du Donetsk russophone, «handpicked successor to Soviet-style president», est en train, si la vigilance citoyenne ne s’impose pas, de lui voler la victoire au profit de Vladimir Poutine, du nouveau KGB, des Spetsnaz et du Front Noir Rouge Vert. Cette salade est remâchée, rabâchée sans cesse à l’opinion internationale depuis le second tour. Où l’on s’aperçoit encore une fois que ce qui compte n’est pas la réalité des faits mais la mise en scène hollywoodienne, la transmission instantanée des images et la diffusion réticulaire des «news». A Kiev on ne se prive pas d’utiliser le vieux truc de l’accusation en miroir consistant dans le cas présent à dénoncer une volonté de main mise russe sur l’Ukraine alors que c’est précisément l’objectif des Etats-Unis et de leurs complices. En anglais appauvri le réquisitoire vaut son pesant de hamburger: «An exit poll conducted by anonymous questionnaires under a program funded by several western governments said Yushchenko had received 54 per cent of the vote»(…).Après tout, d’autres ont bien affirmé que la terre était plate.
La vitesse est un facteur capital de la «guerre de l’information» et dans la première phase de l’agression, l’élément décisif de la propagation des fausses nouvelles, (dés)information. L’important est que l’intox soit bombardée «in live» aux quatre coins de la planète. Textes, images et vidéos sont propulsées à un tel rythme que l’ennemi doit rester pétrifié, il ne doit plus pouvoir, lui ni ses éventuels soutiens, dire un seul mot. Par le flux massif des infos ad hoc et le rythme effréné de leur diffusion, on ôte la parole à l’ennemi et on lui dénie de droit de vivre. Il ne s’agit donc plus d’informer mais d’ impressionner et de subjuguer. Les perroquets et les béni-oui-oui du «reste du monde» reprennent l’antienne. C’est ainsi que les Etats-Unis d’Amérique se sont arrogés le monopole de désigner les amis et les ennemis.
Ces dernières années on a assisté en Ukraine à l’ éclosion d’une ribambelle de thinks tanks, de sites internet, d’instituts de sondages, de mouvements de jeunes , de groupes de rock, de comités d’électeurs, de syndicats indépendants, de radios libres (en plus de Radio Free Europe), et même de sectes, toute cette « open society » chargée de préparer le terreau d’une nouvelle « nation building » et d’ une nouvelle (contre)révolution de velours, des roses, des châtaignes… S’appuyant sur la nombreuse diaspora ukrainienne aux Etats-Unis et au Canada, des sectes virulentes se sont mises à proliférer, cherchant à diminuer l’influence de l’Eglise orthodoxe, en complément du travail de sape dévolu depuis le début à l’Eglise Uniate. On connaît le rôle joué par la Fondation Soros omniprésente des Balkans au Caucase – un Soros , nom qui en hongrois signifie voyou – fermement contré hier en Biélorussie et dont les bureaux ont été fermés récemment en Russie. Ce «grand philanthrope», qui finance une bonne partie des activités subversives des Etats-Unis entre Trieste et le Kamtchatka était présent en Crimée fin mars pour mettre la dernière touche à l’opération en cours (il devait d’ailleurs y être entarté par le groupe Bratstvo). On connaît aussi le rôle joué par le clone d’Otpor en Serbie, Pora, qui donne le ton des manifestations, National Endowment for Democracy-NED, National Democratic Institute(NDI), International Republican Institute (IRI), Freedom House, Jamestown Foundation mais d’autres associations moins connues s’activent aussi comme le Committee to Expand NATO de Bruce. K. Jackson (CFR, PNAC et Comité Chalabi…), Poland America Ukraine Cooperation Initiative (PAUCI), un organisme à cheval sur la Pologne et l’Ukraine, destiné à former des cadres, et qui distribue de l’argent dans la perspective annoncée par Zbiniew Brzezinski, faire de la Pologne et de l’Ukraine «libérée» l’axe principal de la New Europe chargée de contrebalancer l’axe franco-allemand coupable, lors de la guerre d’agression contre l’Irak, de s’ être abouché avec la Russie: PAUCI is financed by the United States Agency for International Development (USAID) and administrated by Freedom House» nous indique la brochure.« In connection with the allegation of voter fraud, Freedom House has called the United States and Europe to pressure Ukraine’s parliament to defend due process and fair voting. » Freedom House a dans son staff du beau monde et, de la Yougoslavie à l’Ukraine en passant par l’Irak, on retrouve toujours les mêmes: James Woolsey, Kenneth Adelman, Samuel Huntington, Jeane Kirkpatrick, Bill Richardson, Diana Villiers Negroponte, etc. « To pressure», comme disent les braves gens de ces « charitable trusts »…
Les collègues de William Walker
Pour «accompagner les élections» on a monté avec l’appui de NED et du NDI de Madeleine Albright des groupes spécifiques de « social monitoring » comme Democratic Initiatives Foundation, the independant domestic Committee of Voters of Ukraine (CVU) et European Network of Election Monitoring Organizations (ENEMO). Particularité de cette ONG, elle se compose d’observateurs en provenance des pays récemment ralliés à la croisade (anti)terroriste américaine et rassemblés sous la bannière de la «New Europe». Ces goumiers de la démocratie, les 1000 observateurs d’ENEMO, prétendent avoir surveillé 5000 bureaux de vote. On retrouve dans toute cette agitation des têtes connues comme le sénateur de l’Indiana Richard Lugar, «republican head of the US Senate Foreign Relations Committee», qui a déjà sévi en Serbie avant et après octobre 2000. L’individu est tellement antiserbe qu’il accusait en 2002 Vojislav Kostunica, alors président de la RFY, d’être «le continuateur de Slobodan Milosevic». Et puis il y a son collègue le sénateur démocrate du Delaware Joseph Biden jr. Celui-là aussi a montré qu’il adorait les Slaves Orthodoxes. Citons enfin l’ancien émissaire spécial de Clinton pour les Balkans Richard Holbrooke dont on connaît l’acharnement à soutenir les séparatismes antiserbes et le clan Brzezinski, le concepteur du plan global de démantèlement et de colonisation armée de l’espace slave orthodoxe. (2)
Mais penchons-nous sur le rôle véritable de ces observateurs et autres vérificateurs occidentaux, en particulier de ces Américains que l’on devrait croire à tout prix. A l’Ouest – comme on dit à l’Est – on a complètement passé sous silence la présence d’autres observateurs comme ceux de la Communauté des Etats Indépendants (CIS), des ploucs à mauvaise vue ou chaussés de très mauvaises lunettes puisqu’ils n’ont pas observé la même chose. Sans doute étaient-ils des employés du « nouveau KGB ». C’est que l’acuité visuelle des observateurs occidentaux, en particulier celle des Américains, est excellente, et leur valeur morale inégalée, on s’en est aperçu au Kossovo, en Irak et en Afghanistan. Il se trouve que l’une de nos amies, la Française Béatrice Lacoste, devenue plus tard porte-parole de la MINUK (UNMIK) faisait partie de ces observateurs à un mètre cinquante de William Walker, le chef de la mission de vérification de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) au Kossovo juste avant les bombardements de l’OTAN et qu’elle a pu tester sur le terrain l’acuité visuelle et la moralité de ces observateurs.«J’étais entourée, nous disait-elle récemment, d’agents du renseignement américain et britannique, le personnel de l’OSCE en était truffé». Ces membres particuliers de l’OSCE renseignaient aussi bien leurs gouvernements que les terroristes de l’UCK qu’ils connaissaient bien puisque certains d’entre eux les avaient recrutés et entraînés quelques temps auparavant. Avant de déguerpir au coup de sifflet de Madeleine Albright, ces opérateurs déguisés devaient laisser à l’UCK un matériel de communication par satellites des plus moderne et répartir les taches d’objectifs pour les bombardements imminents. Rien d’étonnant alors à ce que, dès les premières frappes (pour reprendre cette expression inadaptée), l’Armée Nationale Yougoslave (JNA) ait découvert et liquidé proprement quelques dizaines de ces agents américains et britanniques restés sur place et leurs renforts venus d’Albanie. En uniforme des forces spéciales ils étaient chargés d’encadrer l’ UCK en prévision de l’attaque au sol prévue et de faire jouer à cette dernière le même rôle que les Kurdes ou les mercenaires de Chalabi ou Allaoui en Irak. Béatrice Lacoste a vécu de près le montage de Racak et elle confirme avec le médecin légiste finlandais Helène Ranta avec qui elle a longuement conversé ce qu’un certain nombre de personnes, dont l’ambassadeur de France à Belgrade Keller, savaient et ont diplomatiquement tu: Racak fut le montage macabre d’un ex opérateur US au Salvador et au Nicaragua promu général à l’Ecole des Amériques, la SOA fabricante d’assassins, le nécessaire point d’orgue médiatique utilisé pour justifier auprès d’une opinion publique mondiale trompée les sanglants bombardements de l’OTAN à partir du 24 mars 1999. Comme Markale en Bosnie, les Armes de Destruction Massives (ADM-WMD)en Irak, le « massacre de Racak » hyper médiatisé fut une fabrication d’ individus agissant sous la couverture d’ inspecteurs de l’OSCE. Ces montages continueront tant que le drang nach Osten de l’impérialisme américano-occidental se poursuivra. Les choses étant ce qu’elles sont, on n’a aujourd’hui aucune raison de croire sur parole ces messieurs les observateurs de l’OSCE, de l’ENEMO ou d’un quelconque autre Comité Théodule, au sein desquels sont lovés les collègues de William Walker en Ukraine.
Il suffit de consulter une carte pour saisir l’ importance de l’Ukraine dans la grande bataille en cours pour une Russiequi a perdu sa façade maritime occidentale aux Pays Baltes, se trouve menacée par le zèle atlantiste d’ anciens satellites de l’Union Soviétique devenus les satellites rabiques des Américains, comme la Pologne, la Roumanie et la Bulgarie, et par une éventuelle entrée dans l’OTAN d’une Ukraine westernisée sur son flanc sud.
La Grande Europe est concernée
Ceux qui violent sans vergogne la souveraineté et l’indépendance des Etats, les Etats-Unis en tête, agitent les thèmes habituels de la démocratie et des droits de l’homme mais l’on sait très bien que derrière ces mots se cachent des intérêts et des objectifs n’ayant rien à voir avec le discours entendu: les opérations ukrainiennes visent la prise de contrôle d’une région pivot, absolument nécessaire à la conquête de l’Eurasie et à la destruction de la Russie. On va donc assister, quelles que soient les tentatives de conciliation, les missions de bons offices des uns et des autres – avoir fait venir les Walesa et les Kwasniewski était de fort mauvais goût – et la politique des apparences, à une sourde bataille masquant pour la galerie la nature réelle du bras de fer, mais lorsque cela dérapera on risque fort de voir scintiller la lame des couteaux. On doit d’ores et déjà émettre comme une hypothèse plausible la création à l’Est et au Sud d’une Ukraine libre et indépendante si les dissidents de l’Occident persistent dans leur entreprise séparatiste et belliciste. L’Ukraine occidentale perdrait alors sa façade maritime de la Mer Noire, dont la Crimée, et les ports et la route des oléoducs entre l’Est et l’Ouest tomberaient sous contrôle « pro-russe »…
L’affaire yougoslave a peut-être été un hors d’œuvre par rapport à ce qui se prépare. Le feu couve entre Transnitrie et Caucase avec des effets qui risquent de se manifester bien au-delà de cette région. Toute l’Europe, la Grande Europe est concernée. Toute l’Europe risque d’être entraînée dans le tourbillon d’une guerre qui pourrait être d’une bien plus grande ampleur que la guerre yougoslave. Il est évident que l’Europe dont nous parlons n’a pas grand chose à voir avec celle des nains de jardins de Bruxelles, cette pseudo Europe dont l’actuel représentant, le portugais José Manuel Barroso , cet ancien maoiste recyclé OTAN (dans la lignée des Solana et des Fisher), n’est rien d’autre que le porte-parole des intérêts états-uniens. Derrière Glucksman, Bruckner et Cohn Bendit, les pseudopodes de Washington incriminent et insultent Poutine pour la légitime défense de la Tchétchénie contre le terrorisme wahhabite sur son limes mais se gardent bien de fustiger les crimes de guerre des envahisseurs anglo-américains en Irak. Quand ils évoquent l’Europe, les cercles eurasistes pensent évidemment à tout autre chose qu’à cette flasque zone de libre échange sans volonté politique ni capacité de décision, à cette « intégration euro-atlantique » qui n’est qu’une désintégration continentale. Dans cette perspective le rôle dévolu à l’Ukraine investie serait de permettre la jonction des colonies américaines de la « New Europe » avec le Caucase et l’Asie Centrale et d’empêcher l’unité géopolitique européenne grand-continentale par le morcellement organisé de l’Eurasie et le dépeçage de la Russie (comme la Yougoslavie).
De Vladivostok à Dublin et même Montréal et Caraquet-l’Acadie de Philippe Rossillon (dans le cadre de l’extension du domaine de la lutte et de la balkanisation de l’Amérique du Nord), aujourd’hui le parti européen qui comprend évidemment la Russie, possède un avantage, il connaît les méthodes de l’ennemi. Il doit donc être en mesure de le contrer sur son propre terrain et pour cela d’ engager les moyens matériels et humains nécessaires à la contre-attaque. Les Américains ont de l’argent, des plans et des moyens techniques importants , mais leur talon d’Achille est toujours le facteur humain. S’appuyant sur des personnels avides et corrompus, de piètre qualité, et développant une mauvaise relation avec les populations à qui ils veulent imposer leurs travers déguisés en vertus, ils se voient vite rejetés là où ils campent et contraints de changer en permanence les pions. Il ne suffit pas de prodiguer des stages de formation et de faire du «monitoring électoral ». Encore faudrait-il pouvoir recruter un personnel fiable avec des convictions profondes et non des intérêts sordides ou simplement superficiels. Un peu partout une grosse partie de l’argent dispensé pour la «défense de la démocratie» se perd dans la poche des Kollabos. Le mode opératoire des forces d’agression est connu et leurs réseaux en fiche. Aujourd’hui l’enjeu ukrainien est à la hauteur des cris d’orfraie poussés au nom de la démocratie par le clergé de la Nouvelle Carthage. On attend avec intérêt la contre-attaque de l’Eurasie.
(1) Intérêt de la Macédoine: c’est sur son territoire que doit passer l’oléoduc entre Mer Noire et Mer Adriatique selon le projet AMBO (Albanian Macedonian Bulgarian Oil Pipeline) impliquant de grosses firmes américaines dont Halliburton tout le long du Corridor n°8. Ce projet prévoit aussi d’autres infrastructures (autoroutes, fibres optiques, système de télécommunication modernes). A la faveur de l’agression contre la Serbie on a construit au Kossovo la grande base militaire de Camp Bondstel à deux pas de la Macédoine où l’on entretient soigneusement les factions. On maintient en (sur)vie des pouvoirs qui n’en sont pas et dépendent totalement des plans et de l’humeur des « proconsuls ». A cheval sur plusieurs pays et entités, les chefs de clans albanais sont particulièrement appréciés et courtisés pour leur rôle de perturbateur. L’Europe de Bruxelles collabore les yeux fermés à cette mascarade.
(2) On a pu noter ces temps-ci les points marqués par la Russie en Amérique Latine, au Brésil et au Venezuela de Chavez (liens renforcés notamment dans le domaine des fournitures militaires), ainsi qu’en Asie Centrale. En date du 12 novembre un texte publié sous l’égide d’ Heritage Foundation, l’un des think tanks neocons les plus importants, par Ariel Cohen, définit l’enjeu ukrainien: « After the Ukrainian predidential elections, the Kremlin will likely exercice much greater geopolitical influence in Ukraine. The US has a strategic interest in preserving Ukraine’s sovereignty and keeping the democratic process on track » En conséquence « the Bush administration should: · Support Ukrainian groups that are committed to democracy, free market, and Euro-Atlantic integration by providing diplomatic, financial, and media support. · Support sovereignty and territorial integrity of all post-Soviet states by expanding cooperation via NATO’s Partsnership for Peace, bilateral military-to-military ties, exchanges, train-and equip programs, and even limited troop deployment where necessary. · Expand high-level diplomatic dialogue with Moscow about contentious issues, such as South Ossetia and Abkhazia and the US presence in Central Asia. » La couleur orange en vogue à Kiev ces jours-ci n’est pas la couleur de la liberté mais celle des prisonniers de Guantanamo et d’Abu Graib.