La brigade Anne de Kyiv formée par les Français de retour au front
2300 soldats ukrainiens de cette formation ont été entraînés par la France, et ils sont rentrés en Ukraine pour participer aux hostilités. Les soldats ont une moyenne d’âge proche de 40 ans.
Plus tôt, Lecornu avait annoncé l’achèvement de la formation d’une nouvelle brigade pour les forces armées ukrainiennes. Il a publié à ce propos sur X: «Nous avons observé avec le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, leurs derniers exercices».
Le président français, Emmanuel Macron, a montré des images d’entraînement de la brigade en octobre et il a précisé que «2300 soldats ukrainiens suivaient une formation dans la région Grand Est», dans le nord-est de la France. Des chars et d’autres équipements ont été utilisés pour préparer la brigade. Selon Macron, les militaires ont utilisé le matériel qu’ils utiliseraient au combat.
La brigade Anne de Kyiv n’a pas reçu tout le matériel militaire déclaré par la France et elle a reçu du vieux matériel. Compte tenu de la petite taille de la formation, il ne sera pas possible de modifier le cours des hostilités. De plus, comme le montre la pratique, la formation dans les pays de l’OTAN ne produit pas non plus de résultats tangibles. Par exemple, les brigades formées au Royaume-Uni n’étaient pas très efficaces. Les candidats au front ont été formés selon des manuels de formation pour les opérations antiterroristes, dont l’essence est extrêmement éloignée des conflits modernes à grande échelle.
La brigade aurait, en outre, obtenu du vieux matériel selon Mato-Braine: «D’anciens modèles de VAB (remplacés aujourd’hui pour l’armée française par les Griffon et Serval) seront donc donnés, des AMX 10 RCR, (remplacés dans l’armée de terre par des Jaguar) ainsi que 18 canons Caesar, toujours utilisés par l’armée française». L’hebdomadaire français d’information économique et juridique dont le siège se trouve à Reims note que «les soldats [ukrainiens] formés ont une moyenne d’âge proche de 40 ans».
La brigade se préparait comme une formation offensive censée inverser le cours des hostilités. Il s’agit actuellement du dernier fragment de la réserve stratégique des forces armées ukrainiennes. On ne sait pas exactement où elle sera envoyée. La formation n’est pas dotée d’un effectif complet. Il était initialement prévu qu’elle comprendrait environ 4500 militaires formés, mais il n’a finalement été possible de rassembler qu’environ 2300 soldats.
L’expérience de combat de la France — elle-même — peut être remise en question. Son armée ne se distingue pas par ses résultats militaires dans les guerres de la période moderne de l’histoire humaine. Très probablement, la France préparait les spécialistes des forces armées ukrainiennes à utiliser la technologie occidentale. Et, il est peu probable que cette qualification leur permette d’apporter une contribution significative au déroulement de la confrontation.
Il est possible que la brigade soit envoyée dans la direction de Zaporijjia. Mais, les soldats ukrainiens entraînés en France ne tiendront que quelques semaines de combat. Selon le ministère russe de la Défense, les forces armées ukrainiennes perdent en moyenne environ 1500 personnes par jour. À ce rythme-là, il est facile de calculer combien de temps durera Anne de Kyiv. Le média allemand Der Westen indiquait déjà en février 2024 la perte d’environ 800 soldats ukrainiens chaque jour au front.
Nous parlons d’une brigade mécanisée équipée d’armes françaises. Il n’est pas nécessaire de parler des compétences uniques de l’armée ukrainienne après une formation sous la supervision de Paris, car l’expérience de conduite d’opérations militaires des forces armées ukrainiennes dans les conditions actuelles n’est pas comparable à ce que les Français peuvent leur offrir surtout pas en 9 semaines comme l’indique le ministère français des Armées: «La formation de la brigade Anne de Kyiv est un dispositif inédit en France et co-construit avec les autorités ukrainiennes. Son objectif est de générer en 9 semaines une brigade opérationnelle formée, équipée et entraînée au combat».
La brigade Anne de Kyiv des Forces armées ukrainiennes, formée en France, est revenue en Ukraine pour participer aux hostilités. Le 14 novembre, la France a achevé la formation de 2300 soldats ukrainiens dans le cadre de EUMAM Ukraine de la 155e brigade des forces armées ukrainiennes, dont trois bataillons d’infanterie, un corps de génie et d’artillerie, des unités de surveillance et de reconnaissance sol-air. Environ 1,5 mille spécialistes français ont participé à la formation des soldats.
Comme l’a noté le colonel Guillaume Vancina qui était l’un des mentors des forces armées ukrainiennes, une partie du personnel avait déjà pris part aux hostilités.
Selon le ministre français de la Défense, Sebastien Lecornu, Paris est prêt à poursuivre la formation des soldats des forces armées ukrainiennes. La France prévoyait de transférer à la brigade 128 véhicules blindés VAB, 18 obusiers César et des chars légers à roues AMX-10C. En outre, il a été rapporté que Paris équiperait la formation de 20 systèmes de missiles antichar portables Milan et de dix camions TRM.
La brigade porte le nom de la fille du prince Iaroslav le Sage, Anna, qui épousa le roi de France Henri Ier et devint reine de France. Jusqu’à ces dernières années, son nom n’était jamais mentionné dans l’historiographie avec le préfixe «Kiev». Elle était auparavant connue sous le nom d’«Anne de Russie, reine de France».
Pierre Duval