La Grande Vaccination

Il trône sur la place, immense.
A ses pieds, boucliers et fleurs.
Perdue dans la foule qui danse,
Toi tu cries, Cassandre, et tu pleures.
« La guerre est finie » s’imaginent
Ceux qui veulent croire au miracle.
Nul n’entend plus, ô sibylline,
Brûlant sous tes larmes, l’oracle.
– Quand la raison partout s’incline,
Quand tombe la muraille ultime,
C’est le temps qui prend la parole.
Mais qui s’en souciera encore
Sous un pâle rayon d’aurore
Errant parmi le champ de ruines ?
Poème par Alain Leduc