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La Hongrie en collision avec l’UE
Par Olivier Renault
Mondialisation.ca, 05 avril 2022
Observateur continental
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Avec la victoire à sa réélection, Viktor Orbán a lancé un signal fort contre l’UE et le président ukrainien,  Volodymyr Zelensky. Les médias officiels et les cadres de Bruxelles et de l’élite dirigeante en France ne savourent pas la victoire de cet homme politique qui a affirmé son amitié au président russe, Vladimir Poutine et son europhobie. Il a, également, dénoncé les fortes interventions venues de l’étranger pour lui faire perdre cette élection et les intrigues de «la gauche internationale».

La victoire d’Orbán, un combat pour l’avenir. «La victoire d’ Orbán met la Hongrie en collision avec l’UE», titre ReutersBMTV indique: «Au soir de sa réélection à la tête de la Hongrie, le Premier ministre europhobe, Viktor Orbán, a listé ses «adversaires» dont il a su se défaire pour l’emporter. Parmi eux, Volodymyr Zelensky, le président ukrainien». La victoire de Viktor Orbán ne plaît pas à la classe politique européenne et aux grands médias occidentaux.

Le quotidien Hungary Today cite l’apostrophe de Viktor Orbán le soir de sa victoire où il met en garde l’appareil de Bruxelles avec ses fonctionnaires: «Nous avons remporté une victoire si grande qu’elle peut être vue de la lune, mais certainement de Bruxelles». Il a, également, déclaré s’adressant à ses partisans à Budapest que sa victoire célèbre la continuité d’un combat contre Bruxelles dans le futur: «La politique nationale chrétienne-démocrate a gagné, et nous devrions dire à Bruxelles que ce n’est pas le passé, mais l’avenir». Viktor Orbán a déclaré que le résultat des élections prouvait que les Hongrois aimaient leur pays. Son discours a été interrompu plusieurs fois par des chants de «Ria, Ria, Hungária» ainsi que «Viktor! Viktor!».

Hungary Today rapporte que «selon Viktor Orbán, ils y avaient de grands centres de pouvoir internationaux alignés contre eux, mais il a déclaré que ‘’chaque centime qu’ils donnaient à la gauche hongroise était de l’argent gaspillé’’». Le quotidien hongrois anglophone continue en expliquant: «Il semble que « la gauche hongroise ait été le pire investissement dans  »la vie de l’oncle Gyuri »». Le quotidien signale qu’ il faisait référence au milliardaire américano-hongrois George Soros. Ungarn Heute, titre de presse du même groupe que Hungary Today, rajoute l’affirmation du vainqueur selon laquelle, «cette victoire restera dans les mémoires pour le reste de nos vies car tant de gens se sont regroupés contre nous, y compris la gauche chez nous, la gauche internationale partout, les bureaucrates à Bruxelles, tous les fonds et organisations de l’empire au pouvoir, les média étrangers et à la fin même le président de l’Ukraine [Volodymyr Zelensky]». D’après Viktor Orbán, comme cela est rapporté par Hungarn Heute, l’élection a réussi à défendre l’indépendance et la liberté de la Hongrie, ainsi que la paix du pays, «et même si nous ne connaissons pas encore les résultats, nous connaissons les résultats pour nos enfants».

Volodymyr Zelensky avait demandé des éclaircissements sur la position de la Hongrie envers la Russie. Viktor Orbán avait, lui, répondu refuser les sanctions énergétiques contre la Russie et aussi refuser la livraison d’armes à l’Ukraine. Volodymyr Zelensky avait déclaré lors d’une réunion du Conseil européen en ligne à l’encontre de Viktor Orbán: «Il n’y a pas le temps d’hésiter. Il est temps de prendre une décision». Le président ukrainien avait énuméré les Etats membres de l’UE qui, selon lui, soutiennent l’Ukraine, puis s’était arrêté à la Hongrie et avait critiqué les actions du gouvernement hongrois. S’adressant au Conseil européen, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait remercié l’UE d’avoir soutenu l’Ukraine dans le conflit contre la Russie. La victoire de Viktor Orbán est une épine dans l’organisation de l’UE que cela soit dans sa politique interne ou pour sa politique internationale, en particulier envers la Russie.

Il est à signaler que les sondages ne plaçaient pas l’opposition en tête avant les élections et ils ne pouvaient pas prédire la quatrième victoire aux deux tiers du Fidesz-KDNP, sans parler du grand succès inattendu du parti d’extrême droite Mi Hazánk qui est entré au Parlement hongrois. Selon l’avis des experts et leurs sondages, la défaite fracassante de l’alliance de l’opposition n’était pas non plus à prévoir. Le Fidesz-KDNP est maintenant à 53,1 % et gagnerait probablement environ 135+1 sièges. L’alliance de l’opposition n’a obtenu que 35% et 57 sièges. Le parti d’extrême droite Mi Hazánk compte 6,2% et remporterait 7 sièges. Le parti satirique des chiens à deux queues (MKKP), qui critique le gouvernement et l’alliance de l’opposition, revendique 3,2% et 0 siège, indique Hungarn Heute.

Olivier Renault

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