La longue guerre des Etats-Unis contre l’humanité
Un nouveau livre de Michel Chossudovsky
Au début de l’année 2015, l’économiste canadien Michel Chossudovsky a présenté en anglais une étude sur le lien entre la mondialisation et les guerres des quinze dernières années. En tant que professeur d’économie à l’Université d’Ottawa – aujourd’hui à la retraite – il effectuait déjà des recherches dans le domaine de la mondialisation. Il a fondé à Montréal le Center for Research on Globalization (CRG) qu’il préside aujourd’hui encore. Il est également directeur du site Global Research. Grâce à son incorruptibilité et droiture dans l’analyse, Chossudovsky jouit d’un grand prestige international. A son sujet, Paul Craig Roberts, ancien ministre adjoint des Finances dans l’administration Reagan, a déclaré: «Dans ses analyses, il est un modèle d’intégrité; son livre fournit une évaluation honnête de l’extrême danger que représente le néo-conservatisme hégémonique des Etats-Unis pour la vie sur terre».
La «mondialisation de la guerre» («Globalization of War»), telle qu’elle est menée depuis la guerre d’agression de l’OTAN contre la Yougoslavie en 1999 jusqu’à aujourd’hui par les Etats-Unis, sert, selon Chossudovsky, à l’expansion de l’hégémonie américaine. Pour atteindre cet objectif, l’alliance militaire occidentale mène des guerres ou déstabilise les Etats souverains par des opérations des services de renseignements. Jusqu’à présent, le Moyen-Orient, l’Europe de l’Est, l’Afrique, l’Asie centrale et l’Extrême-Orient sont en ligne de mire. Le but visé à long terme est l’encerclement de la Russie et de la Chine. Ces plans correspondent également à l’arrogance des Etats-Unis de diviser le monde en six «régions de responsabilité» («areas of responsibility») dont ils revendiquent le contrôle militaire. Cette démesure montre que les Etats-Unis ont perdu de vue toute réalité de la situation réelle de notre monde: celui-ci est marqué par une coopération plus égalitaire entre les pays.
Les activités militaires étasuniennes sont étroitement associées aux activités économiques. Des accords de libre-échange en faveur des multinationales américaines ainsi que la déstabilisation des marchés financiers et des monnaies nationales sont utiles pour dégrader les économies nationales. Chossudovsky nomme ce procédé «guerre économique» («economic warfare»).
En lisant la «Aargauer Zeitung» (AZ) du 13 août 2015, on se frotte d’abord les yeux avant de contrôler si l’on a bien lu. On peut vraiment y lire: «Totale dépendance: les Etats-Unis fournissent des codes secrets pour l’armée suisse.» Nos forces aériennes avec leurs avions de combats F/A 18, leurs hélicoptères Super-Puma, Couguar et Eurocopter possèdent un GPS militaire muni d’un code spécial. «Celui-ci est produit par le service de renseignements américains NSA. En règle générale, le codage change chaque semaine.» Donc, notre armée obtient chaque semaine son nouveau code des Etats-Unis. Et la AZ de continuer: «Sans cette clé, les appareils GPS retombent dans leur mode civil et sont sujets aux pannes.» Mais ce n’est pas tout. Les F/A 18 possèdent les missiles Amraam qui sont de grande importance pour les Forces aériennes suisses. Cependant, le logiciel des Amraam nécessite une mise à jour régulière, ce qui est l’affaire des Etats-Unis. L’AZ déclare qu’«on n’y admet pas de personnel suisse. Les codes de source utilisés par les Américains sont inconnus». Le contrôle de missiles du F/A-18 est donc en main des Américains … C’est en totale opposition avec la Constitution fédérale de la Confédération suisse qui définit le «but» de la Confédération dans l’art. 2: «1. La Confédération suisse protège la liberté et les droits du peuple et elle assure l’indépendance et la sécurité du pays.»
Source: Aargauer Zeitung du 13/8/15