La mission canadienne en Libye se poursuivra

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Photo : Agence Reuters Tony Gentile

Un des CF-18 canadiens déployés en Libye. Uniquement pour les 240 bombes larguées jusqu’à présent, la facture canadienne en Libye monterait à près de 24 millions de dollars.

Le premier ministre Stephen Harper a annoncé hier, en marge du sommet du G8 à Deauville, en France, qu’il va prolonger la mission canadienne en Libye. Les Forces canadiennes ont d’ailleurs commandé 1300 bombes guidées au laser, qui coûtent environ 100 000 $ chacune, pour la suite des opérations.

Le 18 mars dernier, au moment de mettre en branle la participation canadienne à cette mission maintenant dirigée par l’OTAN, Stephen Harper s’était engagé à consulter le Parlement après trois mois. Hier, il a confirmé qu’il demandera d’ici deux semaines aux députés d’appuyer une prolongation de l’intervention aérienne en Libye. Son gouvernement étant maintenant majoritaire, ce n’est plus qu’une formalité.

«Jusqu’à présent, nous avons reçu un fort appui des partis au Parlement pour cette mission. J’espère que nous continuerons à bénéficier de l’opinion favorable de la communauté internationale et je souhaite que cet appui encourage ensuite le Parlement canadien à soutenir le travail de nos forces armées», a soutenu M. Harper.

Le premier ministre a affirmé que le régime de Mouammar Kadhafi a été affaibli par l’intervention militaire de l’OTAN, mais que les pays concernés avaient encore beaucoup de travail. «En ce qui concerne l’avenir démocratique en Libye, nous sommes d’avis que la réussite de cette entreprise passe par le départ de Kadhafi», a dit Stephen Harper, qui a tenu à rappeler que l’OTAN agit pour faire respecter la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU.

La mission de l’OTAN en Libye a été l’un des principaux sujets dont les chefs d’État du G8 et leurs invités ont discuté lors de leur rencontre en France. «Le régime de Kadhafi n’a plus la légitimité requise pour gouverner la Libye. Sa place n’est pas dans une Libye libre et démocratique. Il doit partir», ont affirmé les dirigeants des pays du G8 dans la déclaration finale du sommet.

Les Forces canadiennes se préparent

Depuis le début de la mission, les chasseurs canadiens CF-18 ont mené 324 des 3100 vols de l’OTAN destinés à frapper des cibles libyennes. Ces 324 vols ont permis de lancer 240 bombes guidées au laser.

Le Canada largue le même type de bombe que lors de la mission au Kosovo, en 1999, soit des Paveway II GBU-12 fabriquées aux États-Unis par l’entreprise Raytheon. Ce missile pesant 500 livres possède une tête de guidage au laser, des ailettes de contrôle à l’avant et un empennage qui augmente sa précision.

Selon les experts en armement consultés par Le Devoir, le coût d’une bombe guidée au laser varie entre 15 000 $ et 250 000 $ en fonction de sa puissance et de sa précision. Le modèle utilisé par le Canada se chiffrerait autour de 100 000 $. Uniquement pour les 240 bombes larguées jusqu’à présent, la facture canadienne monterait donc à près de 24 millions de dollars. Les Forces canadiennes n’ont pas répondu à la demande d’information du Devoir hier afin d’avoir des chiffres plus précis.

Selon l’Ottawa Citizen, les Forces canadiennes ont commandé 1300 bombes guidées au laser dans les dernières semaines pour remplacer les 240 utilisées et faire des provisions pour la suite de la mission. Advenant que la commande concerne des bombes Paveway II GBU-12 au même prix, la facture atteindrait 130 millions de dollars.

Le Canada a déployé six chasseurs CF-18 et un autre CF-18 de réserve pour cette mission, en plus de deux appareils de patrouille maritime CP-140 Aurora, trois avions ravitailleurs en vol (deux hercules et un CC-150 Polaris) et une frégate de la marine canadienne. Près de 600 militaires canadiens sont déployés, alors qu’ils étaient 150 au premier jour de la mission.

Le gouvernement n’a toujours pas dévoilé la facture de cette intervention. Mais en plus du coût des bombes, du logement des militaires en Italie et de leur déplacement, il faut ajouter que chaque heure de vol d’un CF-18 coûte environ 12 000 $ au trésor public. Un coût élevé qui comprend l’essence, l’entretien des avions au retour des missions, ainsi que les salaires des pilotes. Un CF-18 brûle de 1200 gallons (4542 litres) de carburant par heure.

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Avec la collaboration de Christian Rioux



Articles Par : Alec Castonguay

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