La plus grande défaite de la CIA depuis des décennies

Avec l’acquisition par le Venezuela des avions su-30, des systèmes anti-aériens S-300, des chars T-72 des batteries côtières de bastions russes, le siège du Pentagone (USSOUTHCOM) en charge de l’Amérique centrale et du sud a mis en place des moyens de l’Espionnage technologique (TECHINT-intelligence technique) afin d’évaluer, d’analyser et d’interpréter les informations relatives au matériel de combat de l’armée vénézuélienne.

Il s’agit de moyens de type MASINT (Measurement and signature intelligence) qui reçoivent à distance, les vibrations, la pression, l’énergie calorique produite par les systèmes de combat. Il y a également d’autres moyens (ELINT) concernant les émissions électroniques des systèmes de radar et de radionavigation qui équipent les systèmes de missiles sol-air, les avions et les navires militaires du Venezuela.

Mais la plupart des moyens d’espionnage ont été utilisés pour intercepter les réseaux de communication (COMINT). L’Agence nationale de renseignement électronique (NSA) a un réseau appelé ECHELON, conçu pour l’interception et l’enregistrement des communication par téléphone, fax, radio et le trafic de données grâce aux satellites espions américains.

USSOUTHCOM a pu évaluer, par le biais du COMINT, l’état d’esprit, la loyauté ou l’insatisfaction des commandants de l’armée et des chefs des autorités politiques centrales et locales.  La version officielle de la Russie et de la Chine, difficilement crédible, est qu’ils n’ont pas envoyé d’experts en espionnage et contre-espionnage au Venezuela. Contrairement à cette version, depuis janvier, lorsque les États-Unis ont introduit l’auto-proclamé président Juan Guaido, la direction du contre-espionnage du Venezuela semble avoir été repris en main par un super James Bond. L’une des constatations du Pentagone est l’interruption de la collecte de données par la NSA par le biais du processus COMINT. Or, le Venezuela n’a pas de technologie aussi avancée permettant de bloquer la réception des satellites de la NSA.

Face à cette situation, l’initiative au Venezuela a été reprise par la CIA, spécialisée dans HUMINT (Human inteligence). C’est-à-dire, l’espionnage mené avec des agents américains infiltrés, qui à leur tour ont des réseaux d’informateurs locaux. Mais peu de temps après, le petit service de contre-espionnage vénézuélien (SEBIN : Servicio Boliviariano de Intellicia Nacional) a réussi à humilier la CIA. Ce n’est que maintenant que les Américains ont appris que tous les groupes d’opposition du régime de Caracas avaient été infiltrés par des agents du contre-espionnage SEBIN.

Grâce à des officiers infiltrés de la SEBIN, dans la presse financée par les États-Unis, il y a eu une opération avec la sélection et la publication des nouvelles les plus miraculeuses mais peu fiables liées à l’évolution politique au Venezuela. Il y a eu ainsi plusieurs «fuites» qui ont été livrées à la CIA, comme, par exemple,  l’intention de certains généraux dans le premier groupe de travail vénézuélien de trahir Maduro et de libérer les opposants politiques arrêtés.

Afin de gagner la confiance des agents de la CIA, les membres du SEBIN ont même organisé des réunions de conspiration avec les généraux vénézuéliens, sous un contrôle informationnel complet de SEBIN et du contre-espionnage militaire. La « désertion » du général manuel Figuera, chef du SEBIN, la libération de Leopoldo Lopez de son assignation à résidence, et la mise à disposition, pour Juan Guaido, d’un peloton de soldats appartenant au SEBIN, pour prendre la garnison Carlota à Caracas, plus de 1 000 militaires, faisaient partie de l’opération d’intoxication des agents de la CIA. Afin de convaincre Washington du succès du coup d’Etat.

La maison blanche a finalement donné le feu vert à l’action du 30 avril qui est devenu le plus grand échec de la CIA au cours des dernières décennies. Le Venezuela a prouvé que lutter avec patriotisme et professionnalisme, même pour un pays sud-américain sous embargo, peut briser les plans de la CIA.

Valentin Vasilescu

Traduction AvicRéseau International



Articles Par : Valentin Vasilescu

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