La poudrière du Moyen-Orient: Le calvaire du peuple yéménite

« Mon père chevauchait un chameau, je roule en cadillac, mon fils vole en jet, son fils chevauchera un chameau. » Proverbe saoudien 

« C’est le pouvoir égalisateur de la technologie, qui permet à des gueux de pouvoir menacer de grandes puissances ». Nous sommes défaits par des engins de 250 kilos, comme nous sommes défaits par des mines au Mali ». 

Indignation d’un haut gradé de l’armée française, sous couvert d’anonymat


L’attaque samedi de deux installations pétrolières stratégiques en Arabie saoudite par les rebelles yéménites houthis génère des incertitudes pour la paix dans la région Opération « Équilibre de la dissuasion 2  » : c’est le nom que les Houthis ont donné à la spectaculaire attaque menée avec dix drones, samedi 14 septembre, contre deux des plus grands sites pétroliers de l’Arabie saoudite, à Abqaiq et Khurais, dans l’est du royaume. Pour le porte-parole des forces armées houthies, le brigadier Yahia Sari :  » L’Arabie saoudite n’a d’autre choix que d’arrêter la guerre et le siège contre le Yémen. Le secrétaire d’État, Mike Pompeo, a affirmé que les drones n’ont pas été envoyés à partir du Yémen. Les Iraniens ont immédiatement rejeté les accusations américaines, comme  » insensées  » et  » incompréhensibles « . Ces remarques sont destinées à  » écorner la réputation d’un pays afin de créer un cadre pour de futures actions contre lui « .

Ce que l’on sait des drones à l’origine de l’attaque 

 » Les drones impliqués dans l’attaque sont au nombre de dix, relève ce 16 septembre le centre d’analyse américain Soufan Center. En début d’année, un rapport du Conseil de sécurité des Nations Unies en faisait déjà mention. Le document soulignait que les tous derniers drones obtenus par les forces houthies avaient grandement gagné en autonomie et en capacité de destruction par rapport à leurs prédécesseurs. Parmi eux, des drones UAV-X d’une portée maximale de 1500 kilomètres, note Business Insider. Début juillet, les houthis avaient par ailleurs présenté, à l’occasion d’une cérémonie dans un lieu tenu secret, un drone-bombardier, baptisé le « Sammad 3 » ainsi qu’un missile de croisière, dénommé « Al-Qods ». Ils disposent également d’un drone armé d’explosifs appelé « Qasef 2″, rappelle l’AFP. Un rapport de l’ONU publié en 2018 relève que les drones des Houthis, mis au point à l’aide de pièces d’origines iraniennes, sont de dimensions et de vitesses de déplacement variables, rendant plus difficile leur interception. Les installations pétrolières saoudiennes constituent une cible de choix pour ces attaques et restent difficiles à protéger dans le pays, malgré l’important effort financier réalisé par l’Arabie saoudite en la matière. Le pays a ainsi lourdement investi pour se doter de systèmes de défense sol-air, comme des batteries de missiles anti-missiles américains Patriot, de radars et d’une force aérienne ultra-moderne. Ses dépenses en armement ont dépassé en 2018 les 65 milliards de dollars, selon l’Institut de recherche pour la Paix de Stockholm  » (1).

Le combat des Yéménites pour leur liberté 

Il faut revenir à l’histoire et expliquer pourquoi l’Arabie Saoudite veut détruire le Yemen ( l’ancienne Arabie Heureuse et du Royaume de la Reine de Saba) L’opération Tempête décisive (en arabe : ÚãáíÉ ÚÇÕÝÉ ÇáÍÒã) est lancée la nuit du 25 mars 2015, dans le cadre de la guerre civile yéménite, pour remettre au pouvoir le président Abdrabbo Mansour Hadi, renversé par l’insurrection houthis au Yémen, Elle est déclenchée par l’Arabie saoudite et une coalition de pieds nickelés sur le modèle de la coalition de Schwarzkopf d’une dizaine de pays arabes et sunnites (Égypte, Jordanie, Soudan, Maroc et les pays du Golfe ). 

C’est donc une invasion qui a fait des milliers de morts avec la complicité de l’Occident les houthis qui ne font que défendre leur pays avaient déjà mené deux attaques à l’aide de drones contre des installations saoudiennes, le 17 août contre le champ de Shaybah et le 14 mai contre deux stations de pompage d’un oléoduc, dans la région de Riyad. « Il y a une multiplication des attaques de missiles ou de drones, la balistique des houthis est montée en gamme dans le ciblage », analyse David Rigoulet-Roze. Une estimation correspondant aux déclarations faites par le général Yayha Saree, porte-parole des forces armées yéménites associées aux rebelles Houthis, le 12 juin dernier :

« Notre banque de données sur nos cibles en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis se développe ». Le général annonçait alors des « surprises » futures.

Les houthis, en ciblant samedi 14 septembre des installations pétrolières, mènent « une stratégie de déstabilisation » du royaume saoudien, «  »C’est donc aussi une manière d’hypothéquer la réussite de cette IPO ou introduction en Bourse, censée rapporter quelque 100 milliards de dollars en mettant sur le marché 5 % du capital de l’Aramco pour financer la transition énergétique du royaume prônée par le plan Vision 2030″, estime David Rigoulet-Roze, le pays cherche à séduire des investisseurs internationaux de plus en plus inquiets  » (2).

L’Arabie saoudite accuse l’Iran après l’attaque de deux sites pétroliers

Riyad et Washington accusent l’Iran d’être à l’origine de ces attaques. Mais Téhéran a jugé ces accusations  » insensées  » et  » incompréhensibles « . Le colonel saoudien Turki Al-Maliki, porte-parole de la coalition sous commandement saoudien qui intervient au Yémen contre les rebelles houthistes, a déclaré que  » toutes les indications montrent que les armes utilisées sont iraniennes « .

 » Les houthistes ne sont qu’un instrument aux mains des gardiens de la révolution et du régime terroriste iranien « , a-t-il ajouté. Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, a aussi estimé qu’il n’y avait aucune preuve que cette  » attaque sans précédent contre l’approvisionnement énergétique mondial  » soit venue du Yémen. Les rebelles houthistes ont menacé, lundi, de lancer de nouvelles attaques contre des objectifs en Arabie saoudite.  » Nous avons le bras long et il peut atteindre n’importe quel endroit à n’importe quel moment « , a déclaré le porte-parole des rebelles yéménites Yahiya Saree, en s’adressant au  » régime saoudien « . Il a appelé Ryad à  » réviser ses calculs et à mettre fin à son agression et son blocus contre le Yémen « . (3) 

Dans cette affaire, on ne sait pas dans l’absolu qui serait à la base de cette opération. Naturellement le premier désigné est l’Iran, ensuite les Houthis. Mais on ne peut pas exclure que les drones soient lancés à partir de l’Arabie Saoudite voire aussi vraisemblablement dans une opération mis en œuvre par Israël. Par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères Abbas Moussavi, Téhéran a jugé ces accusations « insensées » et « incompréhensibles », estimant qu’elles avaient pour but de justifier « des actions futures » contre l’Iran.

Incertitudes sur le marché du pétrole 

 Les pays occidentaux jouent à se faire peur ! Il est vrai que le secteur de l’énergie a plongé de 4,7 % à l’ouverture, au lendemain de l’attaque en Arabie saoudite – à Abqaiq et à Khurais – de deux installations pétrolières de la compagnie Aramco, revendiquée par les rebelles yéménites houthis. À la suite de ces attaques, le royaume saoudien, premier exportateur mondial d’or noir, a annoncé que sa production était réduite de moitié. La suspension provisoire des opérations sur les deux sites a en effet entraîné une réduction de la production de 5,7 millions de barils par jour (mbj), soit environ 6 % de l’approvisionnement mondial. Le site d’Abqaiq n’a pas été visé par hasard « La cible en elle-même est d’une importance capitale, puisque c’est le plus grand centre de traitement de (pétrole) brut léger au monde avec une capacité en temps normal de près de 6 mbj.

Dimanche, le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdel Aziz ben Salmane, a indiqué dans un communiqué relayé par l’agence officielle SPA qu' »une partie du manque (de la production de pétrole) sera compensée pour les clients grâce aux stocks » de l’Arabie saoudite. Pour faire face à des cas d’urgence, cinq sites de stockage souterrains, pouvant contenir des dizaines de millions de barils de différents produits pétroliers raffinés, ont été construits dans plusieurs endroits du royaume Samedi, des officiels saoudiens déclaraient au Wall Street Journal que la production de pétrole reviendrait « à des niveaux normaux à partir de lundi ». «

« Mais dimanche, la situation ne devait pas revenir à la normale avant « des semaines plutôt que des jours », selon une source citée par Reuters. . Outre les incertitudes générées sur le marché du pétrole, les attaques contre des installations pétrolières en Arabie saoudite font craindre une accentuation des tensions régionales entre les différents protagonistes engagés dans la guerre au Yémen. Dans ce conflit, le gouvernement officiel yéménite est soutenu par les Saoudiens – eux-mêmes soutenus par les États-Unis – tandis que les rebelles houthis sont appuyés par l’Iran. Washington n’a d’ailleurs pas tardé, peu après les attaques de samedi revendiquées par les houthis, à accuser Téhéran par la voix de son secrétaire d’État, Mike Pompeo : « L’Iran a lancé une attaque sans précédent contre l’approvisionnement énergétique mondial. (…) Nous appelons tous les pays à condamner publiquement et sans équivoque les attaques de l’Iran. » Téhéran a réfuté ces « accusations et remarques stériles et aveugles (qui) sont incompréhensibles et insensées. »  » (4)

La manipulation du marché pétrolier par l’Occident 

L’affolement entretenu  a permit aux traders d’extraire de la valeur en gagnant  6à 7 $ par baril soit par l’équivalent de  600 millions de dollars qui ne correspondent à un travail mais à la spéculation. Pour cela les agences avaient pour objectif d’entretenir la psychose. Chacun bien que les pays  occidentaux ne sont pas dupes  À la reprise lundi des négociations des contrats à terme, les références mondiales de pétrole brut décollent de 10% en réaction aux attaques de drones yéménites Certains analystes imaginent déjà les barils de pétrole atteindre 100 dollars dans les semaines qui viennent. À la reprise des cotations, cette nuit, sur les marchés asiatiques, le baril de Brent, plus cher que celui de WTI, flambait de 11,32% à 66,36 dollars, son homologue texan bondissant d’autant (+11,36% à 61,08 dollars).   les deux références mondiales ont quelque peur réduit leurs gains, n’affichant plus que des hausses de 7,94% à 65,00 dollars pour le Brent et de 7,32% à 58,81 dollars pour le WTI.  Le Jeudi 19 septembre les cours étaient stabilisées à 65 $ Pour les experts de Mirabaud, « la clé réside dans deux éléments : la durée de l’immobilisation des installations et l’envenimement (ou non) de la situation géopolitique dans la région ». Et dans la perspective où « ces deux points ne devaient pas connaître d’excès, nous pensons que le prix du baril de pétrole (WTI) devrait continuer d’évoluer entre les 55 et 65 dollars ».

Apparemment la main invisible prônée par Adam Smith pour réguler le marché entre l’offre et la demande est une gigantesque arnaque quand on sait que dans les statuts de l’AIE il est prévu des stocks de sécurité de trois mois pour justement prévenir de type de perturbation. En cas de conflit l’AIE donne instruction aux pays membres de déstocker c’est-à-dire de ne pas acheter sur le marché du pétrole ; C’est que fait le Japon et la Corée du Sud Trump demande aux gestionnaires des réserves américaines de puiser dans le stock 4On comprend dans ces conditions la réunion insolite Opep AIE. Quand les prix du pétrole étaient au plus bas ‘ le contre choc pétrolier durable, l’AIE se frotte les mains et laissent les pays de l’Opep s’enfoncer dans les crises dues aux faibles rentrées de rente. Qui aurait cru à un pareil canaular sachant que l’AIE a été créé par Kissinger pour casser justement l’Opep en 1974. Or on sait que l’Opep n’est plus que l’ombre d’elle-même depuis qu’elle tenue d’une main de fer par l’Arabie Saoudite et les pays du Golfe eux même clients de l’empire. Fatih Birol qui demande au secrétaire général de l’Opep d’ouvrir les vannes pour faire baisser les prix du pétrole !

Ce qui a de sûr est que le pacte du Quincy a volé symboliquement en éclat. Pour l’histoire le roi Ibn Saoud reçu par Roosevelt en février 1945 sur le Croiseur américain Quincy avait assuré ce dernier de la mise à disposition des Etats Unis du pétrole saoudien contre la protection du royaume. Ibn Saoud avait insisté pour freiner l’installation des Juifs d’Europe en Palestine. On l’aura compris avec les résultats actuels en Palestine. Mais pour la première fois les Américains d’une façon ou d’une autre n’arrivent pas à assurer la sécurité de l’Arabie Saoudite et d’une certaine façon les Américains ne sont pas dans une position de dépendance ils commencent à être des exportateurs de pétrole de schiste . D’une certaine façon l’envolée des prix va rendre plus juteuse les rentrées en devises du pétrole exporté.

Tout dépendra en définitive de la capacité de l’Arabie Saoudite à rétablir rapidement sa production. Le royaume promet de mobiliser ses vastes réserves pour amortir le choc et le président américain Donald Trump s’est dit prêt à faire de même aux Etats-Unis en déstockant de ces réserves stratégiques. Les Etats-Unis et la Chine, ont des réserves Il n’est donc pas surprenant que certains experts disent déjà que le pétrole va se vendre à environ 80 dollars le baril.

Poutine  appelle à la paix en citant le Coran

Est-ce que MBS va prendre le risque de déclencher un conflit  depuis le temps qu’il fanfaronne. A – t-il seulement tenté de se protéger car les missiles patriot n’ont pas été performants ? On comprend que le président Poutine lui conseille deux opportunités soit suivre le Coran qui appelle à la paix entre frères  soit acheter les missiles russes. Lisons ce morceau d’ontologie de Poutine qui se présente en sage :

«  (…)  Alors qu’il se trouvait en Turquie, à l’occasion d’un sommet tripartite organisé conjointement avec l’Iran, le président russe, Vladimir Poutine, a estimé que Riyad devait améliorer ses systèmes de défense. Il a donc invité le Royaume à se doter d’armes russes. Afin de donner plus de poids à sa sortie, le chef de l’État a ensuite cité un verset du Coran qui appelle au rejet de toutes formes de violences. Faisant référence à la sourate 3 Al-Imran, verset 103 du Coran, Poutine se lance alors, “Souvenez-vous de la miséricorde d’Allah. Allah a pacifié vos cœurs et a fait de vous des frères”. Il continuera ses explications en rappelant que le monde entier est supposé être relié. Aujourd’hui, c’est bien ce lien sacré qu’il faut préserver en le faisant passer devant toute chose. Pour cela, Poutine invite alors les autorités saoudiennes à prendre leurs responsabilités en suivant les préceptes du Coran. Toutefois, une seconde possibilité s’offre à eux, à savoir, acheter des systèmes de missiles antiaériens, S-300 ou S-400. Une manière pour le président russe d’introduire ses produits et de se faire entendre, provoquant d’ailleurs les sourires du président iranien Rohani . Le débat concernant l’utilisation de la religion à des fins purement commerciales peut ainsi être lancé. Toutefois le président Poutine semble rester droit dans sa démarche et si l’Arabie Saoudite venait à l’entendre, ce dernier aurait forcément réussi son coup. »  (5)

Que va t-il se passer maintenant ? 

Sur instruction des lobbys notamment pro-israël les États-Unis ont entrepris d’étrangler économiquement le régime des mollahs, en lui interdisant de vendre son pétrole à l’étranger. Pour les priver de toute prééminence régionale actuelle ou future, en l’obligeant à renoncer non seulement à tout enrichissement d’uranium mais aussi à l’influence qu’elle a gagnée au cours des vingt dernières années sur quatre capitales arabes (Beyrouth, Bagdad, Damas, Sanaa). Il est évident que l’ombre du conflit Iran Arabie Saoudite pèse sur la géopolitique du Moyen Orient. « Ni guerre, ni paix ». Depuis plus de trente ans, les États-Unis et l’Iran s’en tiennent à cette posture prudente.

Dans une analyse lumineuse parue dans le Middeleeasteye David Hearst a expliqué pourquoi Trump ne prendrait pas le risque de cette guerre, c’est un commercial « . Le seul à tirer profit de cette guerre serait Israël. Nous résumons l’article parue en mais 2019 mais toujours actuel :

 » Tandis que les États-Unis entrent dans la saison des élections, Téhéran sait que le président américain préférerait conclure son propre accord sur le nucléaire que de partir en guerre. Cela a été confirmé par une source irakienne haut-placée à Bagdad. La visite de Pompeo à Baghdad n’a pas été annoncée avant l’événement. Abdel-Mehdi Premier ministre irakien Adel Abdel-Mehdi la semaine dernière s’attendait à ce que le secrétaire d’État américain tire à boulets rouges sur l’Iran, après l’envoi par Washington d’un porte-avions et de bombardiers B-52 dans le Golfe dans une démonstration de force. Pompeo a demandé à Abdel-Mehdi de faire savoir à Téhéran que les États-Unis ne souhaitaient pas la guerre et que tout ce que Trump voulait, c’était un nouvel accord sur le nucléaire – un accord dont il pourrait revendiquer la paternité.  » Pompeo a déclaré que les États-Unis voulaient un nouvel accord. Abdel-Mehdi a répondu que les Iraniens étaient un peuple fier et qu’ils ne rouvriraient pas le chapitre de l’accord sur le nucléaire. Toutefois, il a suggéré que l’Iran pourrait être ouvert à un protocole supplémentaire « , rapporte la source à MEE, soulignant que Pompeo a répondu qu’un protocole supplémentaire pourrait être  » une bonne idée « . (6)

 » L’Iran n’a manifesté aucun intérêt pour un échange direct avec Trump. Maître du jeu sur le long terme et rodé aux sanctions économiques, Téhéran sait que le temps presse pour une troisième guerre du Golfe pendant le premier mandat de Trump. Trump est un commercial. Il est vaniteux L’idée de faire son propre accord, quelque chose qu’il pourra brandir à la face du monde, le séduira. Malgré sa rhétorique, il n’est pas dans la pratique un commandant en chef extrêmement enthousiaste. Il pratique le contraire de ce que l’ancien président américain Theodore Roosevelt considérait jadis comme sa maxime en matière de politique étrangère :  » Parlez doucement, et tenez un gros bâton, vous irez loin.  » (6)

 » Trump parle fort et agite des bâtons de taille et de poids variables mais qui, en réalité, ne sont pas aussi dissuasifs qu’il le voudrait. Il faudrait des mois pour préparer des frappes aériennes contre l’Iran et, surtout, des mois pour les mener à bien. Les attaques sur les cibles devraient être répétées jusqu’à ce qu’il soit prouvé que l’actif est hors d’usage. La stratégie de choc et stupeur ne fonctionnerait pas avec les Iraniens. l’Iran sait que Trump n’a pas suffisamment envie de ce combat et qu’il manque de temps pour s’y préparer. L’intérêt de l’Iran est donc de jouer la montre et d’attendre de voir si Trump remportera un second mandat. Malgré tout l’argent dépensé par les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite pour des armes américaines, britanniques et françaises de pointe, ils ne peuvent toujours pas se défendre. Cela fait du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou le seul membre de cette alliance à souhaiter absolument une troisième guerre du Golfe. Selon ses calculs, avec Trump au pouvoir, il ne peut y avoir de meilleur moment pour Israël pour mettre des bâtons dans les roues de l’Iran  » (6)

Conclusion

Nous sommes en 2019. La tentation d’Empire d’un Occident sur le déclin qui jette ses dernières forces pour garder à tout prix le leadership mondial, quitte à recourir au chaos planétaire en ouvrant la boite de Pandore la plus décisive pour avoir un chaos durable, celui ,après s’être attaqué aux identités par une mondialisation-laminoir qui déifie le marché celui de créer une guerre de religion en attisant « le schisme » sunnite- chiite. Le premier bénéficaire de ce chaos est naturellement  Israël qui normalise graduellement son emprise sur le Jourdain sans encourir aucune protestation. La Palestine historique disparait sous nos yeux. Les Palestiniens vivront dans un  banthoustan entourés de murs et végéteront oubliés de tous et surtout trahis par leurs guides. 

Les potentats arabes à l’instar de l’Arabie Saoudite tétannisés applaudissent et développement une coopération avec Israël pour briser le Yemen avec la complicité américaine britannique et française dont les vedettes ont participé au blocus du Yemen causant des milliers de morts  La coalition de l’Arabie saoudite un ersatz de Schwarzkopf au petit pied   s’enlise mais le résultat est éloquent des milliers de morts depuis quatre ans des centaines de milliers frappés par la maladie (choléra) et la faim sous le regard indifférent de l’Occident hypocrite qui vend des armes aux Saoudiens. Malgré le silence assourdissant des médias occidentaux pour étouffer l’information. Les potentats arabes complices de l’Occident, plus divisés que jamais passent leur temps à ne rien faire ou à se chercher des querelles pour être bien vus de l’Occident. Ils sont les plus armés dans le monde et dirigent leurs armes contre leurs peuples ou d’autres pays musulmans faibles comme le Yémen . Ne produisant rien, vivant sur une rente imméritée. Ils voient passer la science confortablement installés dans les temps morts. 

La coalition saoudienne est en train de terrassé un petit peuple  (le Yémen; l’ancienne Arabie Heureuse du  Royaume de Saba). L’Iran est accusé d’être derrière l’attaque des installations pétrolières  L’Iran est l’héritier d’une civilisation d’une culture et d’un art de vivre bonifié par l’Islam. L’Iran n’a jamais agressé personne. C’est un pays qui compte sur ses potentialités.  C’est un pays qui décide de se battre en investissant à marche forcée sur la science. L’Iran est la digne héritière de l’héritage d’un empire qui eut son heure de gloire pendant que l’Europe était encore peuplée de peuplades incultes. L’Iran s’autonomise et sa science est connue et reconnue. 

Les sanctions inhumaines américaines suivies par les vassaux européens sont en train d’étrangler la population iranienne d’autant que l’Iran n’exporte plus que moins de 800.000 barils/j  malgré cela l’Iran ne se sent plus tenu par l’accord de 2015 et a repris l’enrichissement de l’Uranium.  C’est en définitive deux visions de l’Islam qui se télescopent, celle d’un Islam de la science dans un pays fier de son histoire qui ne compte que sur ses propres potentialités et qui va vers le progrès à marche forcée et en face des jouisseurs qui interprètent la religion dans le sens de la fatalité, synonyme de farniente en étant toujours à genoux depuis un siècle Vivement la fin du pétrole pour mettre à nu la gabegie de ces tyrans. (7)

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique Alger

 

 

Notes :

1.https://www.bfmtv.com/tech/arabie-saoudite-ce-que-l-on-sait-des-drones-a-l-origine-de-l-attaque-1768569.html

2.https://www.tradingsat.com/petrole-brent-MP0000000BRN/actualites/petrole-brent-le-petrole-prend-10-apres-les-attaques-de-drones-en-arabie-saoudite-les-analystes-s-enflamment-879597.html

3.https://www.lemonde.fr/international/article/2019/09/16/apres-l-attaque-de-deux-de-ses-sites-petroliers-l-arabie-saoudite-accuse-l-iran_5511090_3210.html

4. https://www.france24.com/fr/20190915-arabie-saoudite-attaque-sites-petroliers-drones-strategie-destabilisation-yemen-houthis-ira

5. https://lanouvelletribune.info/2019/09/tension-iran-arabie-saoudite-poutine-cite-le-coran-pour-appeler-a-la-paix/

6.David Hearst https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/pourquoi-une-guerre-imminente-avec-liran-nest-pas-dans-linteret-de-donald-trump Vendredi 17 mai 2019

7.https://blogs.mediapart.fr/semcheddine/blog/220617/iran-arabie-saoudite-deux-visions-de-lislam/

Article de référence :  http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5281448

 



Articles Par : Chems Eddine Chitour

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