La Réforme de l’Eglise, de la Politique, de la Médecine

Gérard-Michel Thermeau, un docteur en Histoire, commémore avec un brillant exposé le 500e anniversaire de la Réforme. A l’époque, l’opinion unique à remettre en cause était l’Eglise, véritable empire apparemment indivisible. Un moine fervent puis ardent étudiant en théologie a su se dresser et s’affirmer, soutenu par le contexte de l’humanisme de l’époque, même s’il subissait les foudres des dirigeants : nous voulons qu’il soit appréhendé et puni comme un hérétique notoire (complotiste de l’époque!)

En quoi cette Réforme nous concerne-t-elle aujourd’hui? Elle se révèle être un modèle magistral de la bascule de mouvements intérieurs profonds propres aux êtres humains, avec des répercussions sur les siècles à venir. Ainsi, la naissance du protestantisme il y a 5 siècles ne concerne pas seulement les croyants ou tous ceux qu’intéressent les questions religieuses. Elle a contribué à façonner le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. Notre monde actuel  appelle à une réforme sur plusieurs plans. Le coronavirus en révèle maintes failles et dysfonctions accumulées depuis plusieurs années, dans différents secteurs dont la politique et la médecine.

Les deux sont alliées quand on parle de « politique sanitaire », terme qui reflète la résultante d’une politique qui demande à être réformée et d’un art médical qui mérite de retrouver son envergure.

La dynamique de ré-former – donner une nouvelle forme – amène à concevoir et à concrétiser. Pour exécuter un tel projet, il s’agit de prendre en compte  différents paramètres actifs qui imposent leurs grandes mouvances actuellement. Qu’est-ce qui anime la politique, dont l’étymologie évoque les doctrines relatives à la gouvernance de la ville? Est-ce une philosophie, une morale, une éthique? Que sont devenues ses valeurs quand le gouvernement impose des masques qui réduisent la respiration, fondement de la vie, ou des confinements, limitations drastiques de nos déplacements et de nos activités de base? Quelles puissances animent les dirigeants quand tout dépend pareillement de l’économie utilisée pour soumettre les entreprises, en plus de tous les frais occasionnés par les mesures « sanitaires »? Quelle conscience ont-ils de l’impact économique de la crise covid? De qui sont-ils les marionnettes pour imiter les pays qui se sont pliés à de pareilles mesures? Qu’est-ce qui les incite à vouloir réduire des entités bien vivantes à de simples QR codes, comme on bague les chiens ou les vaches, et pour mieux nous pister  et fliquer la population?

Il est aussi intéressant de constater combien les dirigeants formatent les esprits pour qu’une opinion unique s’impose au détriment de la richesse que peut apporter la pluralité des individus et des différentes cultures. Un exemple tout frais : Alors qu’un centre de pharmacovigilance est assailli par des signalements sur les vaccins, la responsable du CRPV affirme : « Il faut rassurer les gens, les vaccins sont surveillés de très, très près. Il faut plutôt qu’ils voient ça comme un message rassurant plutôt qu’angoissant ». On remarque bien ici la dynamique du « il faut » qui, de plus, ne tient pas compte de la souffrance de ceux qui subissent les effets secondaires rejaillissant en outre sur leurs proches. 

Pour accomplir une ré-forme, il ne s’agit pas seulement de modifier des arguments ou d’édicter des décrets mais de permettre à l’idéologie sous-jacente de se réformer, de proposer des voies nouvelles. Comme l’exprime puissamment Richard Boutry, un journaliste émérite : Remettre l’église au centre du village , autrement dit, remettre l’être humain au centre de son existence.

A qui reviennent les commandes d’un tel dessein? L’être humain est bien celui qui anime et habite son individualité. C’est lui qui, en premier, peut être responsable de sa personne – autrement dit répondre de son existence. Evidemment, nous sommes incarnés pour croître, évoluer et créer. Si nous sommes des êtres sociaux,  il revient à nos interactions avec autrui de nous stimuler, nous aider, nous soutenir dans notre élan de vie à quoi s’ajoute l’impact de l’environnement au sens large.  Viennent ensuite les guidances des professionnels, de ceux qui ont développé certaines dimensions et peuvent enseigner de quoi s’améliorer. Puis les praticiens des modes thérapeutiques pour soigner ce qui a failli.

Qu’en est-il de la médecine actuelle? Ses fortes divisions ont beaucoup affaibli l’art médical qui  a été dévié de sa mission d’accompagner les êtres humains afin de préserver leurs santés et de traiter leurs diverses pathologies. Elle est réduite à une techno-science médicale qui focalise ses actions sur les diagnostics et les protocoles de traitement. Elle fait fi de la médecine précoce que le système assécurologique classifie dans la médecine préventive. Le déclenchement de l’épidémie de coronavirus en a présenté une preuve patente quand il est donné la consigne aux médecins de ne pas recevoir leurs patients suspects de covid, et de les renvoyer chez eux avec un médicament passe-partout qui ne cible que des réactions inconfortables.

Ainsi, le choix qui  n’est alors plus thérapeutique mais pauvrement stratégique prend pour visée le virus, comme si ce microorganisme était un absolu dont dépend tout la démarche « thérapeutique » et la politique sanitaire (je réagis toujours quand quelqu’un dit que c’est à cause du covid que nous subissons des mesures sanitaires alors qu’il s’agit de décisions qui donnent l’impression aux dirigeants d’être actifs.). En fait, cette croyance qui met à la première place  le virus « couronné » est remise en cause par sept réfutations de la virologie démontrant les failles de la virologie moderne et des fondements scientifiques sur lesquels reposent la crise sanitaire actuelle.

Il est aussi fondamental de reprendre une vision panoramique de notre monde plutôt que d’être vissé à la vision de ce que nous propose un microscope : Une étude des systèmes de transport en commun mondiaux permet de découvrir 10 928 virus jusqu’alors inconnus de la science :Il y a beaucoup de problèmes avec les théories sur les virus.  Mais les virus sont en train de devenir le point central de notre ordre social. Les « scientifiques » sortent maintenant et disent que tout est truffé de virus… Avec le système pandémique instauré, allons-nous courir après chaque virus?

De plus, au lieu de renforcer les mécanismes de l’immunité naturelle des organismes, tout l’avenir est misé sur un processus vaccinal qui utilise des expériences effectuées en laboratoire mais qui ne tiennent pas compte de l’ensemble du corps humain, d’où les réactions pouvant être invalidantes, voire mortelles, pour une maladie qui n’est que la révélation de terrains prédisposés à se déstabiliser. Il est temps d’élargir sa vision comme le préconise Jean-Michel Pradel, un médecin de santé publique : Les vaccins anti-Covid ne sont pas une fin.

Cette idéologie de la focalisation se retrouve à différents niveaux et offre des illusions de sécurité et l’assurance qui rejettent les répliques et diabolisent ceux qui les profèrent.

Ainsi, des médecins se basent sur des statistiques qui ne sont que « des réverbères contre lesquels s’appuient les ivrognes  » (paroles d’un professeur de chirurgie) et sur lesquelles s’appuient les gouvernements, ce qui conduit à la quantophrénie et obsession des indicateurs épidémiologiques.

La focalisation officielle sur un traitement unique – le Remdésivir –  a démontré une mégafaille avec son prix fort coûteux financièrement mais surtout en déficit de soins pour les malades.

En se soumettant aux mesures arbitraires, des soignants en sont venus à s’éloigner des principes vitaux, comme s’ils en oubliaient les lois élémentaires de la vie,  ce qui fut le cas du vécu par certaines femmes comme une violence obstétricale, le port du masque pendant l’accouchement.

Alors, qu’est-ce qui réduit pareillement le champ de la médecine ?

«Rien peut-être ne retarde autant les progrès de l’art de guérir que la floraison incessante de drogues nouvelles, qui prétendent à faire oublier les remèdes d’autrefois. À peine soupçonne-t-on les bienfaits qu’on peut en retirer, que la publicité impose ses nouveautés aux praticiens.»

Ainsi, les médecins généralistes grands perdants de la crise sanitaire. Les généralistes, que certains ne considèrent que comme des sous-spécialistes ou comme des super infirmiers tout juste capables d’appliquer des protocoles sanitaires conçus par de savants universitaires, sont les grands exclus de cette épidémie. Nous assistons ainsi à l‘usurpation du rôle des médecins. Un commentateur exprime très clairement : Reconnaissons toutefois que face à une étatisation rampante et une technocratie écrasante les médecins ont une part de responsabilité. Depuis des décennies, syndicats et conseil de l’ordre ont manqué de clairvoyance et de fermeté en se laissant asservir et accepter des compromis qui, de plus en plus nous ont amenés à la situation actuelle. Ce n’est pas une opinion, c’est un simple constat.

Avant de réformer, il s’agit d’abord de résister, de se dresser face au dragon :  Médecine d’Etat : nous devons résister ! Un acteur vient soutenir le mouvement pour revenir à une médecine élargie : « C’est épouvantable » : le coup de gueule de François Berléand contre ces médecins qui « parlent sans savoir » et encore un journaliste avec une puissante force de conviction.

Un anthropologue apporte sa vaste vision de l’être humain  en vue d’une réforme indispensable aujourd’hui : Covid et médecine : vers plus d’humanité:Je tente ici de nourrir la nécessaire réflexion et d’alimenter l’indispensable débat qui devra suivre pour aller vers une médecine plus saine, plus humaine et souveraine. Il perçoit très clairement le sens de ce que nous traversons aujourd’hui : La crise actuelle révélée par le SARS-CoV-2 est apocalyptique au sens étymologique du terme. Elle agit comme un révélateur très puissant.

Il présente aussi un passage obligé pour transmuter la dynamique actuelle :

Il est grand temps d’imaginer toutes les réformes nécessaires des études médicales et plus largement de l’éducation pour amener davantage d’humanité et de souveraineté dans notre société.

Marie-France de Meuron

Image en vedette : Capture d’écran. Martin Luther King représenté avec différentes couleurs.



Articles Par : Marie-France de Meuron

A propos :

Diplôme Fédéral de Médecine obtenu en 1973, Grand-mère de deux petites-filles majeures, Retirée dans le Canton de Neuchâtel en Suisse.

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