La secrétaire d’État américaine préconise un Moyen-Orient sans armes nucléaires
Le refus d’Israël de signer le Traité de non-prolifération nucléaire et le fait que son réacteur nucléaire de Dimona (ci-dessus) produise du plutonium ont tous deux alimentés les préoccupations internationales sur sa capacité de production d’armement nucléaire.
Montréal, 14 mai 2010 – Le 5 mai dernier, les États-Unis se sont joints aux quatre autres membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies – la Chine, la France, la Russie et le Royaume-Uni – pour réaffirmer leur engagement envers la mise en œuvre complète d’une résolution de 1995 sur le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) qui ferait du Moyen-Orient une zone exempte d’armes de destruction massive (ADM) – incluant, vraisemblablement, les armes nucléaires. Cette réaffirmation a été prononcée lors de la convention d’examen du TNP de 2010. Quelques jours plus tôt, la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton avait exprimé sa préoccupation au fait que le Moyen-Orient « puissent présenter la plus grande menace de prolifération nucléaire dans le monde d’aujourd’hui » et avait alors déclaré que l’administration Obama était « prête à soutenir des mesures concrètes » qui permettront d’établir la région comme une zone exempte d’ADM. Elle a toutefois aussi déclaré qu’en raison « de l’absence de paix globale dans la région et de préoccupations quant au respect des garanties du TNP par certains pays, les conditions préalables à une telle zone n’existent pas encore ».
Bien que la plupart des médias occidentaux se soient concentrés sur le programme nucléaire de l’Iran et la possibilité que l’Iran ait l’intention de développer sa capacité de produire de l’armement nucléaire, des questions ont également à nouveau été soulevées à propos de l’arsenal nucléaire d’Israël, que l’on estime entre 16 à 200 ogives – une quantité suffisante pour détruire la région. Israël n’a jamais reconnu publiquement qu’il possédait des armes nucléaires, mais il a également refusé de signer le Traité de non-prolifération nucléaire. L’Égypte et 17 autres pays arabes veulent maintenant que la capacité de production de l’arme nucléaire d’Israël soit discutée à la rencontre du conseil de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en juin. Tous les États arabes ont signé le TNP et souhaitent qu’Israël le fasse également. Israël affirme ne pas vouloir le faire tant qu’un accord de paix globale dans la région ne sera pas en place. Il a fait valoir que sans cet accord, il avait besoin de l’ambiguïté quant à sa capacité nucléaire comme un moyen de dissuasion. Dans une entrevue le 11 mai dernier au programme The Current de la CBC, le directeur du désarmement de la Ligue arabe Vael al-Assad a noté que la position d’Israël était une invitation aux pays arabes à s’engager dans une course régionale aux armements nucléaires.
Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) se félicite de l’engagement des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies à faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires. CJPMO exhorte également le gouvernement canadien à encourager Israël à reconsidérer l’utilité de ses armes nucléaires. « Malgré le fait que la capacité nucléaire d’Israël ne soit un secret pour personne, elle n’a jamais été en mesure de dissuader les menaces réelles à la sécurité d’Israël – par exemple, les attentats-suicides et les roquettes en provenance du sud du Liban et de Gaza », note le président de CJPMO, Thomas Woodley. « Le statut nucléaire d’Israël entrave les efforts visant à négocier avec les États de la région dans la poursuite d’une zone exempte d’armes nucléaires », fait-il remarquer.
CJPMO a également exhorté le Canada à faciliter l’ouverture de négociations officielles pour un TNP au Moyen-Orient. « Parvenir à des accords définitifs sur des mesures de contrôle transparentes et d’autres éléments d’un accord juridiquement contraignant prendra des années, mais l’ouverture de telles négociations pourrait avoir un effet apaisant immédiat dans la région », commente Woodley. « Les Canadiens veulent que leur gouvernement contribue à la paix et au développement plutôt qu’à la crise au Moyen-Orient, et pour ce faire, le Canada doit tenir tous les pays de la région responsables vis-à-vis des mêmes normes – que ce soit en matière de respect des droits de l’homme et du droit international, ou de la signature du TNP », a-t-il ajouté.
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