La stratégie indopacifique US/Canada : Une arme braquée contre la Chine

Le pied à Papineau animé par Robin Philpot

Résumé

Marlon Brando disait que pendant sa vie on lui a appris à aimer la Chine, puis à la détester, puis à l’aimer puis à la détester, tout dans l’espace d’une vie. Il faut garder cela à l’esprit alors que Joe Biden lance une guerre, pour le moment économique, contre la Chine. (voir la note ci-dessous)*

Mélanie Joly, ministre des Affaires globales du Canada, annonce le dépôt prochain de sa stratégie indopacifique en prétendant que le Canada est « une grande puissance diplomatique » (diplomatic powerhouse). Mais il est clair qu’elle et le premier ministre Trudeau ne sont que des figurants dans un film réalisé par Joe Biden.

Le terme « Indopacifique » est déjà une construction impériale utilisée dans les années 1930 par l’Allemagne nazie ayant pour but de contrer l’influence britannique dans cette région.

Joe Biden a annoncé dès février 2021 sa stratégie indopacifique, un mois après son inauguration, que:

La Chine a « comme objectif global de devenir pays dirigeant, le pays le plus riche et le plus puissant. Ça ne se passera pas tant que je suis président. » Aussi que « Je n’hésiterai jamais à faire usage de la force pour défendre les intérêts vitaux du peuple américain et de nos alliés lorsque ce sera nécessaire. »

Pour Washington, les intérêts vitaux du peuple américain consistent en le maintien de la domination du monde par les États-Unis.

Or, il ne peut empêcher la Chine de surpasser les États-Unis que par la force. Et son discours suinte le colonialisme nouveau genre, mais toujours avec le même esprit de supériorité. Il n’a pas cessé de parler de Taïwan, de Hong Kong et des Ouïghours du Xinjiang. De sa défense des droits de la personne et de sa démocratie. Même si les Chinois répondent que Washington ne détient pas de brevet sur la démocratie.

Bref, il poursuivra la même politique que son prédécesseur Donald Trump.

Dans cette chronique, Robin Philpot démontre que déjà en 2017 et 2018, le terme « Indopacifique » avait déjà remplacé le nom Asie-Pacifique de son National Security Strategy et de son commandement militaire.

Et surprise: le premier ministre Trudeau et sa ministre Mélanie Joly annoncent qu’ils auront bientôt la stratégie indopacifique, 18 mois après Biden. Et ils font le perroquet. La Chine serait « risque géopolitique »; le Canada va défier la Chine sur … Taïwan, Hong Kong et le Xinjiang (Ouïghours).

Les Chinois, contrairement aux Américains et aux Canadiens, possèdent une mémoire collective.

Par rapport au Canada, ils n’oublient pas que, en octobre 1860, c’est le Lord Elgin qui a donné l’ordre de piller et de détruire le Palais impérial à Pékin. Qu’il a réfléchi et pesé le pour et le contre avant de donner l’ordre. Lui qui est arrivé à Pékin sur l’une de ces chaises coloniales portée par une douzaine de « coolies ». Son objectif avoué: démontrer la puissance des Européens et la supériorité de leur civilisation par rapport aux Chinois et de briser le lien entre le peuple chinois et leur dirigeant. L’un des officiers militaires qui dirigeaient le pillage et la destruction était Garnet Wolseley.

Or Lord Elgin, qui était gouverneur général du Canada avant d’être envoyé en Chine, est encore célébré au Canada avec des rues, des parcs à travers le pays qui portent son nom. Dont une grande artère au coeur d’Ottawa, capitale du Canada, qui mène au parlement. Et Wolseley, célébré tout autant au Canada, est celui qui a dirigé les troupes britanno-canadiennes envoyée en 1870 dans l’ouest pour mater la rébellion de Louis Riel, qui fut pendu quelques années plus tard.

 

* (Une guerre: Voir le Financial Times, Edward Luce, www.ft.com/content/398f0d4e-90…b-a9a7-e4023c298f39)

Le pied à Papineau, CKVL FM, 100,1, Montréal



Articles Par : Robin Philpot

Avis de non-responsabilité : Les opinions exprimées dans cet article n'engagent que le ou les auteurs. Le Centre de recherche sur la mondialisation se dégage de toute responsabilité concernant le contenu de cet article et ne sera pas tenu responsable pour des erreurs ou informations incorrectes ou inexactes.

Le Centre de recherche sur la mondialisation (CRM) accorde la permission de reproduire la version intégrale ou des extraits d'articles du site Mondialisation.ca sur des sites de médias alternatifs. La source de l'article, l'adresse url ainsi qu'un hyperlien vers l'article original du CRM doivent être indiqués. Une note de droit d'auteur (copyright) doit également être indiquée.

Pour publier des articles de Mondialisation.ca en format papier ou autre, y compris les sites Internet commerciaux, contactez: [email protected]

Mondialisation.ca contient du matériel protégé par le droit d'auteur, dont le détenteur n'a pas toujours autorisé l’utilisation. Nous mettons ce matériel à la disposition de nos lecteurs en vertu du principe "d'utilisation équitable", dans le but d'améliorer la compréhension des enjeux politiques, économiques et sociaux. Tout le matériel mis en ligne sur ce site est à but non lucratif. Il est mis à la disposition de tous ceux qui s'y intéressent dans le but de faire de la recherche ainsi qu'à des fins éducatives. Si vous désirez utiliser du matériel protégé par le droit d'auteur pour des raisons autres que "l'utilisation équitable", vous devez demander la permission au détenteur du droit d'auteur.

Contact média: [email protected]