La Syrie dément la présence de troupes russes sur son sol.

Damas a démenti la présence de troupes ou d’activités militaires russes sur le sol syrien, après des rumeurs américaines sur un éventuel engagement de Moscou dans ce pays. Alors que la Grande Bretagne et la France s’apprêtent à s’impliquer militairement davantage dans ce pays en guerre, sous couvert de combattre la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique).
En même temps, Washington tente d’obstruer le chemin de l’aide russe à la Syrie, militaire et humanitaire, poussant Moscou à changer la trajectoire de ses avions à destination de Damas.

Donner l’impression que l’Etat syrien est faible

« Il n’y a absolument rien de vrai dans tout ce qui s’est dit ces derniers jours. Il n’y a pas de forces russes, et il n’y a pas d’activité militaire russe ni terrestre, ni maritime, ni aérienne », a affirmé lundi soir le ministre syrien de l’Information Omrane al-Zohbi pour notre chaine Al-Manar.
« Il s’agit d’une idée fabriquée par les renseignements occidentaux et arabes pour donner l’impression (…) que l’Etat syrien s’est affaibli jusqu’au point de demander l’aide directe de (pays) amis », a-t-il ajouté.

Moscou ne cache pas livrer des armes à Damas

Samedi, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a appelé son homologue russe Sergueï Lavrov pour lui exprimer l’ »inquiétude des Etats-Unis » quant à un éventuel engagement militaire de Moscou en Syrie qui pourrait « provoquer une escalade du conflit ».
D’après le département d’Etat, M. Kerry a précisément parlé avec son interlocuteur « d’informations évoquant une montée en puissance militaire russe imminente » en Syrie.
M. Lavrov a répondu à M. Kerry que « la partie russe n’avait jamais caché livrer des équipements militaires aux autorités syriennes pour lutter contre le terrorisme ».

Vendredi, le président russe Vladimir Poutine avait affirmé qu’il était encore trop tôt pour parler d’un engagement militaire de la Russie en Syrie pour combattre Daesh. Laissant entendre que cet engagement est très plausible. Il a toutefois rappelé que Moscou vendait depuis longtemps des armes au pouvoir syrien.

Barrer la route aux avions russes 

aide humanitaire russe

aide humanitaire russe

Cette inquiétude américaine met la puce à l’oreille à de nombreux observateurs, d’autant qu’elle s’accompagne de tentatives d’entraver l’arrivée à Damas des avions russes , transportant aussi bien une aide militaire qu’humanitaire.

Un responsable grec a révélé que les Américains ont demandé au gouvernement de son pays de ne pas autoriser les avions russes effectuant des livraisons en Syrie à emprunter son espace aérien.

La Grèce, membre de l’Otan  avait été sollicitée par Moscou en vue du passage de deux avions russes entre les 1er et 24 septembre, a affirmé un responsable grec.

Le gouvernement grec n’a pas encore donné de réponse à cette requête,  mais c’est la Bulgarie, également pays membre de l’Otan, qui a annoncé mardi avoir refusé à un nombre non précisé d’avions russes de traverser son espace aérien à la fin de la semaine dernière.

« Les avions étaient censés transporter de l’aide humanitaire, mais nous avions des informations dignes de confiance selon lesquelles le chargement déclaré n’était pas celui qu’il y avait en réalité » à leur bord, a dit à l’AFP la porte-parole du ministère bulgare des Affaires étrangères, Betina Joteva.

Les avions russes passeront par l’Iran   

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« Le fait que les Bulgares ont été les premiers à répondre (à la demande de Washington, ndlr), ils l’auront sur leur conscience », a réagi Vladimir Djabarov, vice-président du comité pour les Affaires étrangères du Conseil de Fédération russe.

Il a affirmé à l’agence de presse officielle TASS que la Russie ne transportait en Syrie que des « cargaisons humanitaires », en estimant qu’il n’ »était pas rentable de transporter des armes par avion ».

En fin de compte, les avions russes à destination de la Syrie ont dû changer de trajectoire.

Ils « survoleront le territoire iranien, au lieu d’utiliser le trajet qui passe à travers les Balkans et la Grèce indique le journal grec Kathimerini.

Pas question de fermer la base de Tartous 

La diplomatie russe a réclamé des explications à la Bulgarie.

« Si quelqu’un, et dans ce cas précis il s’agit de nos partenaires grecs et bulgares, a des doutes, alors bien entendu il doit nous expliquer quel est le problème », a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, cité par l’agence de presse russe Interfax.

« S’il est avéré qu’ils prennent des mesures restrictives ou d’interdiction à la demande des Américains, alors cela soulève des questions sur leur droit souverain à prendre des décisions sur le passage par leur espace aérien d’avions d’autres pays, comme la Russie », a noté M. Bodganov.

A l’instar de Poutine et de Lavrov , Bogdanov a rappelé que des experts et des instructeurs russes formaient en effet des soldats de l’armée syrienne.

Par ailleurs, la Russie « n’a pas prévu » de changer quoi que ce soit en ce qui concerne sa seule base en Syrie, celle située à Tartous, ville côtière et deuxième port de ce pays, a ajouté M. Bogdanov.

« Les conditions de fonctionnement de cette base et ses objectifs sont depuis longtemps connus et je n’y vois aucun problème », a affirmé le vice-ministre.
« Cette base logistique se trouve à Tartous depuis déjà plusieurs décennies et il n’y pas de questions à se poser, et personne n’en posera », a-t-il martelé.

Toutes ces manoeuvres américaines interviennent au moment où la Grande Bretagne et la France s’apprêtent à s’impliquer militairement davantage en Syrie, sous couvert de lutter contre Daesh. De quoi légitimer les doutes sur quelque chose qui se trame.



Articles Par : Al Manar

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