La transition énergétique créatrice de richesse et garante du développement durable

« L’Etat garantit l’utilisation rationnelle des ressources naturelles ainsi que leur préservation au profit des générations futures. » (Article 19 de la Constitution)
Résumé
Cette contribution est avant tout une approche scientifique d’un citoyen qui depuis plus d’un quart de siècle en appelle à changer de fusil d’épaule s’agissant de notre rapport à l’énergie en étant convaincu que cette rente pétrolière et gazière bénédiction du ciel qui a accompagné l’Algérie pendant soixante ans devrait être mise à profit pour assurer un avenir aux générations futures. La gestion de l’énergie est la défense immunitaire qui est la première des sécurités qui devrait mobiliser notre attention en permanence. Il est donc de la plus haute importance de changer de paradigme et mettre en place à marche forcée nos défenses immunitaires qui ne seront plus celle d’une manne que l’on exploite d’une façon passive mais en faisant en sorte que chaque m3 de gaz, chaque baril de pétrole devrait être garantir la mise en place d’un 1kWh renouvelable provenant d’un Plan Marshall du renouvelable avec la production d’hydrogène qui est le plus sur viatique pour nos enfants en 2030 .
La transition énergétique est une formidable opportunité pour revoir notre façon de consommer. Il y a des milliers de start up et de petites entreprises rien que dans la rénovation du vieux bâti, la démocratisation du chauffe eau solaire qui est disponible , le renouvelable domestique avec des systèmes photovoltaïque complet à un prix soutenu par l’Etat qui se fera graduellement remboursé par le gaz naturel non consommé.. Parallèlement le Haut Conseil de l’Energie aura le devoir de mettre en place un modèle énergétique à 2030 -2050 flexible constamment adaptable et devant déboucher sur la loi sur la Transition Energétique qui servira de boussole au pays pour le protéger des convulsions.
De ce fait, j’en appelle à ne pas baisser la garde. Le but étant de ne pas perdre de temps, rentabiliser ce qui a été fait et dans le même temps provoquer une prise de conscience de la nécessité de la sobriété énergétique. Nous ne pouvons pas continuer à consommer près d’un milliard de m3/semaine. Les pays voisins consomment en une année huit fois moins que l’Algérie. En décembre 2021 Le gaz naturel pour les ménages est cédé à un prix de 0,003 $ le kWh alors que sur le marché mondial il était de 0.076 USD le kWh. Soit vingt cinq fois plus. Il est actuellement en septembre 2022 de 0,3 $ le kWh soit 100 fois plus cher que le gaz algérien ! Il y a matière à rationaliser la consommation d’énergie pour ne pas arriver à un rationnement subi pour gérer la pénurie dans un contexte ou la rente est tarie. C’est dire si la Transition énergétique adossée à une formation de qualité est incontournable pour sortir par le haut à l’ébriété énergétique et aller vers la sobriété énergétique vertu cardinale de nos aïeux.
Ce qui se passe actuellement dans le monde
Changements climatiques catastrophiques et récurrents, le monde était dans une configuration de sortir rapidement des énergies fossiles à la dernière COP 26 de Glasgow les grands pays se sont engagés pour tenter de maintenir la température à moins de1,5°C d’ici 2030 de mettre en place des plans renouvelables ambitieux avec au moins 50 % renouvelables en 2030 et la neutralité carbone en 2050 avec une sortie progressives des carburants fossiles avec la locomotion électrique d’ici 2035. La guerre imposée à la Russie en février 2022 a amené une turbulence et avec une spirale de prix à la hausse : gaz, pétrole mais aussi le blé et les matières premières. L’électricité passe la barre des 1.000 euros le MWh en Europe pour l’électricité qui sera livrée en 2023 d’après le journal Les Echos 26 août 2022 Jusqu’où les prix vont-ils grimper ? Cela revient au prix de 10 centimes d’euros le kWh soit 17 Da (dix fois le prix payé par le consommateur algérien qu’il soit aisé ou pauvre. Il est plus que jamais nécessaire de rationaliser la consommation par une politique de subventions ciblées.
Avec la guerre en Ukraine l’Europe a montré sa vulnérabilité et sa dépendance au profit des Etats-Unis devenus incontournables en remplaçant les Russes en vendant du GNL plus cher alors que le gaz de Nord Stream Malgré les sanctions en six mois la Russie a augmenté ses ventes pour arriver à 150 milliards de dollars avec une flambée des prix de l’énergie .L’Europe cherche d’autres partenaires notamment l’Algérie qu’elle ne considère que comme un pourvoyeur de matière première sans plus Bref l’hiver attend l’Europe. Des stratégies d’économie d’énergie sont mises en place et nous devrions nous en inspirer Ainsi on rappelle qu’un degré Celsius c’est 7% dans la facture d’électricité. En France des chèques énergies de 100 à 200 euros seront versés pour 12 millions de foyers.
Les défis qui attendent l’Algérie
Où en sommes-nous 60 après l’indépendance et 51 ans après la nationalisation des hydrocarbures ? Avons-nous procédé à une rupture rendue nécessaire par le mouvement du monde ? Avons-nous tiré les conclusions des situations critiques où le prix du pétrole baissait dangereusement ou par une amnésie nous n’avons pas joué la prudence et nous donnons l’impression que le prix du baril nous protégera et nous ralentissons le rythme de la transition. Le pétrole et le gaz nous ont accompagné pendant soixante ans . Il est hors de doute que l’environnement international ne nous permettrait pas de continuer ainsi malgré l’embellie passagère et trompeuse de l’envolée des prix de l’énergie.
La réalité est sans concession l’Algérie est face à un nouveau défi énergétique : la nécessité de la transition vers le renouvelable car notre modèle énergétique actuel ne crée pas de richesses. Il est à 80% dédié à la satisfaction du train de vie, tertiaire avec 40%, le transport avec 40%. L’industrie et l’agriculture ne consomment que moins de 20% d’énergie. Nous sommes 45 millions d’habitants et 98% de notre énergie consommée provient du pétrole . À peine 2% de renouvelables. À ce rythme de consommation débridé, nous en avons pour moins de 20 ans. Nous aurions 2500 milliards de mètres cubes en gaz et 12 milliards de barils de pétrole. A ce rythme de consommation nous aurions pour vingt ans même les découvertes de Sonatrach sont loin de compenser une consommation débridée Notre rythme de consommation de 7%/an est intenable, ! Nous aurons un sérieux problème de consommation ou d’exportation. Avant la fin de la décennie Il nous sera impossible de faire les deux.
Plus grave du point de vue climatique L’Algérie étant un hot spot et sera de plus en plus impactée Elle connaîtra des incendies de plus en plus récurrents, des inondations imprévisibles et catastrophiques et surtout un stress hydrique qui sera avec la chaleur l’un des combats à mener. Il faut mettre au crédit du MTEER , la coordination d’une étude sur l’impact des changements climatiques, avec 20 ministères qui a listé les efforts faits pour en atténuer les effets et dans le même mouvement et l’aide que l’Algérie est en droit de demander dans le cadre du fond vert pour aller plus loin notamment dans le reboisement voire la plantation d’arbres à croissance rapide avec l’ambition de planter un milliard d’arbres en dix ans.
Souvenons nous ! La révolution du 24 février 1971 a donné à l’Algérie l’ambition de ne plus vendre de pétrole mais des produits raffinés et des produits pétrochimiques. L’essentiel de l’outil d raffinage actuel et de pétrochimie date de cette époque 70-79 De même l’essentiel des complexes pétrochimiques, engrais, méthanol formol date de cette époque. C’est aussi un défi du futur ne plus vendre du pétrole mais des produits dérivés. Depuis, malgré quelques efforts, nous sommes redevenus un réservoir de matières premières sans création de richesse issue de notre savoir faire. 50ml de parfum Chanel n° 5 coute plus qu’un baril de pétrole soit 159 litres même à ce prix le pétrole est bradé ! Savons nous qu’un baril de pétrole de 100 $ donne lieu à un baril de produits pétroliers de 250. Savons-nous que 100 litres d’essence on peut fabriquer les fibres polyester, le nylon, les matières plastiques les engrais avec des valeurs ajoutées encore plus importantes. Tout ceci nous incite à ne vendre que des produits finis et non pas du pétrole brut.
Que devons nous faire ? Nécessité d’un cap
Nous gaspillons d’une façon irrationnelle l’énergie. Un milliard de m3 de gaz consommé par semaine, c’est 1 milliard de dollars au prix actuel ! Si seulement nous faisons 10% d’économie c’est 100 millions de m3/ semaine de gaz épargné et près de 5 milliards de dollars ! rien que par des gestes éco-citoyens Il est important qu’une ressource aussi rare aussi vitale soit utilisée avec des garde fous. Il faut savoir par exemple que l’Algérie consomme en gaz naturel huit fois la consommation du Maroc et de la Tunisie réunis et ces pays arrivent à vivre sans gaz mais en faisant appel aux économies d’énergie et aux autres sources d’énergie comme le bois. Le modèle énergétique piloté par le Haut Conseil de l’Energie a été un évènement de la prise de conscience de la nécessité de savoir où doit aller le pays.
Dans ce cadre La mise en place d’un Haut Conseil de l’Energie, boussole d’aide à la décision, permettra la mise en place d’un modèle énergétique flexible qui fait l’inventaire de toutes les énergies disponibles fossiles (uranium) et renouvelables (solaire, éolien, géothermie, bois…). Tenant compte constamment de ce qui se passe dans le monde, il nous indiquera l’effort à faire en termes de rationalisation de la consommation d’énergie.
A titre d’exemple en ce qui concerne la géothermie, 280 sources ont été recensées et un grand nombre d’entre elles possède un fort potentiel énergétique qu’il s’agit de mobiliser De plus L’apport du bois devrait être mise en œuvre car dans tous les pays le bois fait partie du modèle énergétique. La filière bois – prise en charge sans tarder notamment par la plantation d’arbres à croissance rapide – aura toute sa place dans le bouquet énergétique à 2030. Une étude pour la plantation d’un milliard d’arbres en dix ans soit 100 millions d’arbres a été réalisée. Ce bouquet outre les énergies fossiles (pétrole, gaz) comprendra aussi les énergies fissiles (uranium) et renouvelables (biomasse, bois, biocarburant), mais aussi solaire, éolien, géothermie. Ce modèle à 2030 sera élaboré dans l’optique du développement durable, c’est-à-dire de laisser un viatique aux générations futures.
Ce que l’on peut gagner par un geste éco-citoyen d’économie d’énergie
Les Algériens sont convaincus sait que la rente ne va pas durer pour deux raisons, les réserves sont sur le déclin et la tendance mondiale est à aller vers la neutralité en 2050 Le citoyen devrait avoir en tête que l’énergie sera de plus ne plus cher et rare d’où l’absolue règle d’économiser chaque goutte de pétrole et chaque bulle de gaz . En décembre, le m3 de gaz avait atteint 1$! Chaque m3 de gaz naturel épargné est une richesse pour les générations futures, l’étape la plus importante en termes d’immédiateté est de gagner en sobriété énergétique et de lutter contre le gaspillage. Tout le monde le sait : l’urgence est de commencer à consommer l’électricité que nous produisons de manière efficace et rationnelle, en particulier dans le résidentiel, le tertiaire, en mettant en œuvre des mesures pour les économies d’énergie.
Pour le résidentiel, il s’agit de privilégier les matériaux et les équipements non énergivores pour la construction de nouveaux logements et de recourir aux isolants tels le double vitrage et la laine de verre pour la réhabilitation du vieux bâti. Un cahier des charges devait être mis en œuvre à terme les nouvelles habitations ne soient plus réceptionnées avant un diagnostic énergétique. Dans le tertiaire, les administrations sont rappelées au fort potentiel dont elles disposent en matière d’économies d’énergie. Il en est de même pour les lieux de culte où la priorité, dans les mosquées et les salles de prière, est à la réduction de la consommation pour soulager les APC qui en payent la facture. Outre le projet de construction d’une « mosquée verte » à Sidi Abdellah, proposée pour donner l’exemple d’une mosquée sobre en énergie.
La nécessité d’une politique des transports
Parmi les préoccupations du pays la nécessité de la mise ne place d’une politique des transports pérennes Le remplacement progressif de l’ essence par le sirghaz fut une réussite du fait que l’Etat prenait en charge la moitié de l’installation de sirghaz. Mais ceci n’est pas suffisant Au titre de la nécessité de la rationalisation de la consommation de carburants une véritable hémorragie est à signaler il faut savoir que le prix de l’essence au litre au Maroc est de 1,365$ (14,76DM) en Tunisie (0,76 $) et en Algérie 0,31$ soit quatre fois et deux fois moins cher. Même la moyenne mondiale se situe à 1,33$ . S’agissant du diesel l’écart est encore plus grand Il en est de même au Mali ou le prix est de 1,378 $. Même dans les pays pétroliers en Arabie Saoudite il est pratiquement deux fois plus cher 0,62$ et 0,898 $ aux Emirats.
La mise en place d’une carte carburant qui limite le parcours moyen à une distance moyenne de 20.000 km/an dont le carburant est déterminé à un prix administré suffisamment dissuasif contre les excès. En cas de consommation excédentaire il sera fait appel au prix réel. C’est la seul façon de moraliser la consommation. Cette maîtrise de la consommation permettra alors la mise en place de moyens de transport beaucoup plus démocratiques. . Ceci dans la perspective de la mise en place d’une stratégie globale pour les transports sachant bien que les carburants fossiles seront de moins en moins utilisés à partir de 2030 au profit de la locomotion électrique Justement la locomotion électrique est une nécessité . Les carburants devraient être abandonnés à partir de 2035 au plus tard. La sortie des carburants permettra de réserver graduellement ces carburants à l’exportation. C’est un chantier créateur de richesse notamment dans l’installation des bornes électriques ..
Le développement du Plan Hydrogène vert
Quand monsieur le président de la République avait décidé de la mise en place d’un ministère dédié à la Transition énergétique, il a compris que le moment était venu de sortir par le haut de l’ébriété énergétique; en misant sur la sobriété énergétique est la seule voie de salut. Il est hautement souhaitable de ne pas baisser la garde L’hydrogène pourrait remplacer le gaz naturel sur le déclin après 2030 , il serait largement rentable autour de 2$le kg . Il peut aussi donner lieu à une pétrochimie verte avec la production d’ammoniac vert qui permet la production d’urée verte et même être utilisé comme vecteur énergétique plus maniable que l’hydrogène.
On sait que le plan Hydrogène vert fait partie de la plupart des stratégies des pays développés et en développement Toutes les conférences sur le climat ont invité les pays à investir dans l’hydrogène vert il faut savoir qu’un 1 kg équivaut 2 à 3 fois plus d’énergie que le gaz naturel, l’essence ou le pétrole. L’Hydrogène peut être converti en énergie propre, respectueuse de l’environnement, C’est le vecteur de l’énergie de demain. L’Algérie est bien placée pour développer le plan Hydrogène vert avec un ensoleillement exceptionnel , nous pouvons développer avec des couts faibles qui nous permettra de mettre en œuvre une vraie sécurité énergétique qui est la première des sécurités La production de l’hydrogène vert nécessite de disposer de l’’électricité verte produite par les panneaux solaires Les rendements du solaire saharien sont parmi les plus importants au monde Une centrale solaire de 1000 MW permet d’épargner l’équivalent de 200 millions de m3 de gaz. Le gaz naturel qu’on ne consommera pas pourra aussi contribuer au financement le plan solaire.
Encore une fois nous avons en priorité de mise en place d’une industrie du renouvelables Plan solaire, éolien géothermie et hydrogène vert. Nous devons profiter de cette conjecture de pénurie de gaz en Europe pour demander à nos partenaires avides de gaz, un accompagnement pérenne dans la mise en place du Plan solaire éolien géothermique sans oublier le Plan hydrogène vert pour lequel l’Allemagne mais aussi la Chine l’Italie seraient des locomotives à la fois pour la mise en place d’une industrie pérenne Si on met le Plan Marshall en marche c’est des milliers d’ingénieurs et de techniciens qu’il faut recruter ( Pour 1MW, il faut au moins 4 employés) C’est aussi l’assurance d’assurer l’après 2030 quand nous aurons en face de nous une situation où il nous faudra choisir ente exporter ou consommer . Le bon sens commande de développer à la marche forcée le renouvelable notamment dans sa version production d’hydrogène.
Conclusion
Quand il s’agit de l’avenir du pays nous avons le devoir de tout faire pour le protéger. Chacun à son niveau . Pour le bien de ce pays disons ce que nous croyons être raisonnables Une réalité De part le monde les énergies fossiles sont sur le déclin, les quantités découvertes seront de plus difficiles à produire Les changements climatiques sont là , ils sont dangereux, ce qui va imposer qu’on le veuille ou non une transition vers le renouvelable qui sera d’autant plus brutale que l’on s’y prenne tard.
Nous devons tourner le dos à la fatalité. Il y a 50 ans que feu le Président Boumédiene avait annoncé à la face du monde : «Qararna taemime el mahrouqate» (Nous avons décidé – souverainement — de la nationalisation de nos ressources en hydrocarbures). 50 ans après le 24 février 1971, c’est une autre révolution qu’il nous faut mener avec des idées nouvelles . L’Algérie du million de martyrs n’a pas dit son dernier mot. Le moment est venu d’inventer le futur et c’est une transition énergétique réussie et déterminée qui sera la locomotive des autres secteurs notamment de l’industrie mais aussi des possibilités énormes de création de micro-entreprises notamment dans la rénovation du vieux bâti, la généralisation du Sirghaz, applications de domotiques d’économie d’énergie et de diagnostic énergétiques et d’application de kit solaires…
Investir des dizaines de milliards dans le développement des champs pétroliers est de la plus haute importance Le Haut Conseil de l’Energie pourrait animer les arbitrages et mérite un débat dans un conjoncture marquée par l’urgence climatique qui fait que les pays développés mettent en œuvre des stratégies de neutralité carbone au plus tard en 2050. De plus pour avoir une idée du plan renouvelable les calculs montrent que l’installation de 22.000 MW prévu nécessite globalement un financement de près de 20 milliards de dollars sur dix ans sachant bien que progressivement le solaire installé permettra de ne pas utiliser le gaz naturel Pour chaque 1000 MW installé c’est 1,5 milliard de m3 de gaz épargné qui peuvent contribuer au financement de la centrale solaire et payer totalement la centrale au bout de quelques années . Au delà l’électricité solaire est gratuite. Par la suite nous pouvons produire l’hydrogène qui sera une rente durable, car il pourra remplacer graduellement le gaz naturel dont les quantités sur le déclin.
Il reste que pour mettre en ordre de marche cette œuvre déterminante pour la perenité du pays, la formation des jeunes est déterminante pour prendre en charge ce Plan Marshall qui nécessite des milliers de diplômés. C’est à l’Ecole que nous devons former l’éco-citoyen de demain en lui inculquant la notion de bien commun d’environnement à protéger, d’économie d’énergie à faire de nouvelles énergies à inventer . Ceci se poursuivra dans les lycées où nous devons sans tarder mettre en place un baccalauréat du Développement Durable . La continuité se fera d’abord dans les instituts de la formation professionnelle qui doivent habiliter les jeunes diplômés aux métiers du développement durable Ensuite dans toutes les universités qui devraient mettre en place une filière renouvelable en plus des recherches appliquées Dans ce cadre, le plan proposé il y a deux ans l’Institut de la Transition Energétique (ITER) prévu à Sidi Abdallah devrait être opérationnel Une promotion de la Post Graduation que j’avais lancé termine en juin 2022 Dans cet institut la mise en place de la formation et la recherche sur l’hydrogène et des autres spécialités devrait être pour nous un objectif que l’on peut atteindre en nous arrimant à des locomotives sans perdre de temps.
Tout le secret de la réussite de la Transition Energétique est justement de mobiliser le plus grand nombre autour d’une utopie seule capable de donner une visibilité scientifique technologique économique de l’Algérie quand la rente ne sera plus là. Notre pays doit pouvoir prendre, à temps, les virages rendus nécessaires par l’évolution du monde. Je pense profondément que nous devons mettre en oeuvre une nouvelle révolution basée sur le renouvelable.
J’ose espérer que ce plaidoyer pour une Algérie de nos rêves rencontrera l’approbation de nos autorités .Je suis d’une génération du service national qui a écouté religieusement « Qararna taemime el Mahroukate sur la place d’arme à l’EMIA de Cherchell. Un mois nous étions sur le front du développement. L’Algérie était un immense chantier, barrage vert, transsaharienne, mille villages agricoles, bases pétrolières. Ecoles des Cadets de la Révolution. Bref nous avions le feu sacré avec l’ambition de servir le pays Il nous faut retrouver ce feu sacré pour développer le pays. Nous pouvons réussir en mobilisant le plus grand nombre. Parce que le monde n’a que faire de nos états d’âmes. Il faut nous battre avec les armes du savoir et ne compter que sur nous même.
Modestement cela fait plus d’un quart de siècles que je forme la « crème » de ce pays en organisant chaque année à la date de youm el Ilm une journée sur l’Energie où les élèves ingénieurs viennent exposer leur vision généreuse du futur. Il reste à trouver le moyen de les garder en leur proposant une utopie mobilisatrice La Transsaharienne électrique la plantation d’un milliard d’arbres , l’exploitation de 280 sources d’énergie, le Plan hydrogène la pétrochimie verte, la locomotion électrique. Je suis sûr qu’ils seront emballés de montrer leur talent…
A l’instar de la révolution de 1971 , la réussite de la transition énergétique restera dans l’histoire. Malgré toutes les contraintes il nous faut concrétiser les engagements de monsieur le président et rendre irréversible la transition énergétique qui déboucherait sur une Loi sur la transition énergétique . C’est notre devoir et l’effort à mettre en œuvre pour assurer la sécurité du pays et partant celles des générations futures.
Professeur Chems Eddine Chitour
Article de référence :