Le Brésil déploie des troupes à la frontière vénézuélienne après le chaos migratoire – «Cela va se transformer en guerre »!

Le président brésilien Michel Temer a annoncé une réunion d’urgence du gouvernement dimanche après avoir déployédes troupes dans la ville frontalière de Pacaraima, où des migrants vénézuéliens se sont affrontés avec des résidents.
Temer a rencontré les principaux responsables de son palais présidentiel, y compris ceux de la défense, de la sécurité publique et des affaires étrangères, mais peu de détails ont été divulgués selon l’AFP.
La situation à Pacaraima était critique ce samedi, les camps de migrants ont été assaillis par des résidents en colère après la nouvelle qu’un restaurateur local avait été attaqué par un gang de Vénézuéliens.
Au cours des derniers mois, il y a eu une hostilité croissante à l’égard du nombre de migrants vénézuéliens entrant dans l’État de Roraima, la région la plus septentrionale du Brésil.
Des groupes d’hommes portant des objets contondants ont mis le feu aux camps et à d’autres objets appartenant aux Vénézuéliens, et plus d’un millier de migrants ont fui la ville de l’autre côté de la frontière.
Un porte-parole d’un groupe de travail brésilien sur les migrations a déclaré à ‘AFP :
« Plus de 1 200 migrants vénézuéliens sont retournés au Venezuela après les violences de samedi ».
« La ville semble déserte aujourd’hui, c’est très calme parce que les renforts de police sont arrivés et que les marchés rouvrent », a déclaré un local de la ville d’environ 12 000 personnes, qui ne voulait pas être identifié.
Le ministère brésilien de la sécurité publique a déclaré avoir déployé 60 soldats du gouvernement pour soutenir la police dans la région. Ils doivent arriver lundi.
Des images choquantes de la crise migratoire à Pacaraima ont été filmées sur vidéo :
Un utilisateur de Twitter a déclaré :
Vebezuelanos sendo expulsos de Pacaraima (Cidade Roraimense na fronteira com Venezuela). O Estado de Roraima não suporta mais e o governo Federal @MichelTemer não faz nada para ajudar, estamos entrando em colapso.
Isso vai virar uma guerra! pic.twitter.com/HSfMFkPfum— Luiz Gustavo (@luiz_hilario) August 18, 2018
« Des Vénézuéliens sont expulsés de Pacaraima (ville de Roraima à la frontière avec le Venezuela). L’état de Roraima ne les soutient plus et le gouvernement fédéral ne fait rien @MichelTemer pour aider, nous sommes en train de nous effondrer. Cela va se transformer en guerre« .
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Vidéo des migrants expulsés de la ville
Revolta da população em Pacaraima na divisa do Brasil com a Venezuela, expulsando os venezuelanos. @BolsonaroSP @jairbolsonaro @BolsonaroSP @Bopressor20 #JairMessiasBolsonaro pic.twitter.com/DG7dKBMOuR
— Robert Prestes (@PRESTESROBERT) August 18, 2018
Révolte de la population à Pacaraima à la frontière entre le Brésil et le Venezuela, chassant les Vénézuéliens
POLÍTICA DE FRONTEIRAS ABERTAS
Quando o Estado fecha o olhos para o problema a população se revolta e toma uma atitude. Após um taxista brasileiro ser agredido por um venezuelano a população decidiu expulsar todos de Pacaraima/RR e fechar a fronteira. pic.twitter.com/wFOhBDnrVm— Thiago Barroso (@thiagobarroso30) August 18, 2018
POLITIQUE D’OUVERTURE DES FRONTIÈRES
Lorsque l’État ferme les yeux sur le problème, la population se révolte et prend position. Après qu’un chauffeur de taxi brésilien ait été attaqué par un Vénézuélien, la population a décidé de tous les expulser de Pacaraima/RR et de fermer la frontière.
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Les Brésiliens brûlent des objets appartenant aux migrants.
@marupita @Sororita @cristalina_agua @TAJODE #18Ag Pacaraima Brasil RR pic.twitter.com/eShZEPzeJe
— Tetê (@Te_Te_9e) August 18, 2018
Les Brésiliens se réjouissent lorsqu’un tracteur démolit une structure de camp de migrants.
#URGENTE – BRASIL 🇧🇷 / RR
Clima é de tensão na fronteira entre Brasil e Venezuela, no município de Pacaraima, Roraima. Ministério da Segurança Pública diz que situação “está sob controle”
pic.twitter.com/IkM0WiEAOm— Breaking News [BR] (@BreakingBR_) August 18, 2018
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Des migrants qui courent vers les collines.
#URGENTE – BRAZIL / RR
Le climat est tendu à la frontière entre le Brésil et le Venezuela, dans la municipalité de Pacaraima, Roraima. Le Ministère de la sécurité publique dit que la situation est « sous contrôle ».
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Une autre vision du chaos.
Venezuelan #migrants run for the hills after border town attacks#Venezuela #Pacaraima pic.twitter.com/MP5BjFEM3y
— Ruptly (@Ruptly) August 20, 2018
Les #migrants vénézuéliens courent vers les collines après les attaques de la ville frontalière#Venezuela #Pacaraima
« C’était terrible, ils ont brûlé les tentes et tout ce qu’il y avait à l’intérieur« , a dit Carol Marcano, une vénézuélienne qui travaille à Boa Vista et qui était à la frontière pour revenir du Venezuela. « Il y a eu des coups de feu, ils ont brûlé des pneus en caoutchouc.«
La gouverneure de l’État de Roraima, Suely Campos, a supplié Brasilia d’envoyer des renforts de sécurité pour « faire face à l’augmentation de la criminalité » qu’elle associe aux Vénézuéliens dans la région, en particulier dans la capitale Boa Vista.
Pendant ce temps, Caracas, la capitale du Venezuela, a appelé le Brésil samedi à fournir « les garanties correspondantes aux ressortissants vénézuéliens et à prendre des mesures pour sauvegarder et sécuriser leurs familles et leurs biens« .
La montée de la violence s’est produite dans un contexte de tensions croissantes en Amérique latine au sujet de la migration déclenchée par l’effondrement économique du Venezuela.
Selon les derniers chiffres des Nations Unies, plus de 2,3 millions de Vénézuéliens ont fui leur pays, principalement pour la Colombie, l’Équateur, le Brésil et le Pérou.
Les représentants de l’ONU ont également signalé que 1,3 million de ces migrants souffrent maintenant de malnutrition, avec de graves pénuries alimentaires dans certaines parties de l’Amérique latine.
Avec l’apparition d’une autre crise de type marchés émergents, les monnaies les plus faibles d’Amérique latine (Argentine, Brésil, Venezuela, etc.) ont été parmi les monnaies les plus touchées par les emprunts extérieurs en devises fortes et les turbulences politiques et/ou les déficits courants les plus élevés, après la Turquie.
Le rôle des Etats-Unis dans cette crise ne doit pas non plus être sous-estimé, car l’augmentation constante des taux d’intérêt du dollar et le resserrement quantitatif de la Réserve fédérale ont conduit à une « crise monétaire » sur les marchés émergents.
Article original en anglais : Brazil Deploys Troops To Venezuela Border After Migrant Chaos – « This Is Going To Turn Into War! », Zero Hedge, le 20 août 2018
Traduit par Pascal, revu par Martha pour Réseau International