Le Canada suspend son aide et tout contact avec le gouvernement du Hamas
Le Canada a annoncé, mercredi 29 mars, jour de l’entrée en fonction du gouvernement palestinien formé par le Hamas, qu’il suspendait son aide à l’Autorité palestinienne et n’aurait « aucun contact » avec la nouvelle équipe, tant que celle-ci n’aura pas renoncé à la violence et reconnu Israël.
Le premier ministre conservateur, Stephen Harper, nommé fin janvier, avait posé ses conditions à la poursuite de l’aide, en même temps que plusieurs autres pays. Mais le Canada est le premier pays, hormis Israël, à mettre en œuvre une telle mesure depuis la victoire du mouvement radical aux législatives palestiniennes.
« Nous voulons leur envoyer un signal (…) qu’ils doivent changer, qu’ils doivent s’adapter », a précisé le chef de la diplomatie canadienne, Peter MacKay, dans une interview à la chaîne CBC.
7,3 MILLIONS DE DOLLARS D’AIDE SUSPENDUS
L’interdiction de contact ne vise toutefois pas le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Stephen Harper a indiqué, dans un message félicitant son homologue israélien, Ehoud Olmert, de la victoire de son parti Kadima, qu’il continuerait à œuvrer en faveur de la paix avec « M. Olmert et le président palestinien, Mahmoud Abbas ». « Il n’est certainement pas dans nos intentions d’isoler M. Abbas », a renchéri M. MacKay.
Ottawa distingue « l’aide apportée à l’Autorité palestinienne et celle consentie aux Palestiniens eux-mêmes », et entend continuer « à aider directement le peuple palestinien », qui en a besoin, mais en s’assurant que l’argent n’est pas détourné à d’autres fins et « ne serve pas à financer le terrorisme », a précisé le chef de la diplomatie, rappelant que le Hamas figure sur la liste canadienne des organisations terroristes.
Ainsi, quelque 7,3 millions de dollars canadiens (5,17 millions d’euros) sur une aide annuelle de quelque 25 millions de dollars (17,7 millions d’euros) sont suspendus, a précisé le ministère des affaires étrangères.
Le nouveau ministre de l’information palestinien, Youssef Rizka, a estimé que cette décision était « précipitée » et reflétait « un parti pris évident », « alors que nous avons besoin que le gouvernement canadien demande aux autorités israéliennes de reconnaître qu’elles occupent des terres palestiniennes ».