Le chaos à Moscou : La rébellion « courte durée » du groupe PMC Wagner contre Poutine. Qui est derrière ?
Ce qu’Evgeny Prigozhin , le chef du Groupe Wagner (PMC Wagner), organisation paramilitaire privée, voulait vraiment réaliser avec sa « rébellion » de courte durée n’est pas clair pour l’instant.
Une mutinerie – pour quoi faire ? Faire des ravages à Moscou ? Pour plaire à l’Occident ? Pour se préparer au changement de régime – contre son patron, le président Poutine , qui lui a confié le mandat d’aider à combattre l’agression ukrainienne contre les Russes, principalement dans la région du Donbass, avec une armée de mercenaires. Est-ce le but de Prigozhin?
Tout cela semble être un mystère et relever de la spéculation.
Mais il semble que cette rébellion soit maintenant terminé. Grâce à une résolution négociée par Alexandre Loukachenko, président du Bélarus. Cela s’est fait en étroite collaboration avec le président Poutine. M. Prigozhin et ses troupes ont été assurés de leur sécurité et de l’absence de poursuites. Ils se sont retirés en Biélorussie.
Mais revenons en arrière. En quoi consistait cette « rébellion » de moins de 24 heures ?
M. Prigozhin affirme que sa querelle n’est pas avec les militaires russes, mais « avec les clowns qui les dirigent ». S’agit-il du ministre russe de la Défense ou du président Poutine ? La personne même qui lui a confié le poste ?
Il a fait des accusations sans équivoque aux commandants militaires russes selon lesquels ils interféraient avec les combattants de Wagner PMC. Bien qu’il n’ait jamais présenté de preuves.
Prigozhin a également déclaré qu’il avançait sur Moscou pour affronter des responsables militaires russes qu’il jugeait corrompus. Encore une fois, aucune précision. Aucune preuve.
Prigojine qualifie sa marche sur Moscou de « marche pour la justice ». – Encore une fois, pas plus de précision ?
Le président Poutine déclare que la mutinerie de Prigojine est un un coup de poignard dans le dos non seulement du Kremlin mais aussi du peuple russe, une trahison de la Russie, de la Fédération de Russie.
Et les spéculations se poursuivent.
Ouvertement du moins, jusqu’à présent, personne n’avance ouvertement la possibilité d’une ingérence occidentale, d’un soulèvement déclenché par l’Occident conduisant à une mutinerie contre le président Poutine, espérant peut-être que cela pourrait entraîner une guerre civile qui pourrait aboutir à une tentative de coup d’État pour provoquer un « changement de régime » – ce que veut l’Occident depuis l’arrivée au pouvoir du président Poutine en 2000.
M. Poutine n’est pas une réplique de Boris Eltsine, premier président de la Russie (1991-1999), que l’Occident espérait voir succéder au président Eltsine, ami de l’Occident. Quelle que soit la façon dont on peut juger Eltsine, il a eu un éclair de génie avant de se retirer, sauvant son pays des prédateurs occidentaux. Il y est en effet parvenu, et c’est tout à son honneur, en proposant Vladimir Poutine, alors plutôt inconnu, ancien officier des services de renseignements étrangers, qui a servi pendant 16 ans au sein du KGB, s’élevant au rang de lieutenant-colonel avant de démissionner en 1991 pour commencer une carrière politique à Saint-Pétersbourg.
Alors que M. Prigozhin et sa milice de mercenaires reçoivent l’assurance qu’ils seront à l’abri de toute poursuite, une enquête sur ce qui s’est passé est déjà en cours.
La réponse à cela pourrait être simple et contenue dans une vidéo récente d’un recruteur de BlackRock qui révèle librement à un journaliste infiltré [undercover reporter] comment BlackRock achète des politiciens – et ce pour un «prix dérisoire».
Le recruteur de Black Rock faisait particulièrement référence aux membres du Congrès américain. Mais pourquoi des principes similaires ne s’appliqueraient-ils pas aux politiciens ou para-politiciens internationaux, comme les dirigeants du groupe russe Wagner, dans le cadre d’une nouvelle tentative de provoquer des conflits à Moscou, voire un « coup d’État » contre le président Poutine ? Mais pourquoi des règles semblables ne s’appliqueraient-elles pas aux politiciens ou para-politiciens internationaux, comme les dirigeants du groupe russe Wagner, dans le cadre d’une nouvelle tentative de provoquer des conflits à Moscou, voire un « coup d’État » contre le président Poutine ?
Il ne s’agit pas de savoir qui est le président, mais qui contrôle le portefeuille du président. Vous pouvez acheter vos candidats. D’abord, il y a les sénateurs, ces gars-là sont sacrément bon marché. Si tu as 10 000 dollars, tu peux acheter un sénateur. Je te donne 500 000 dollars tout de suite. Peu importe qui gagne, ils sont dans ma poche.
Varlay ne s’arrête pas là, il poursuit en décrivant ce que les gens de son métier pensent de la tragédie de la guerre en disant que c’est « vraiment bon pour les affaires ».
Une petite réflexion. Il convient de noter, selon Scott Ritter , que :
« Il s’agit d’un effort concerté entre Wagner, le service de renseignement ukrainien et leurs sponsors occidentaux… Prigozhin travaille pour le compte des services de renseignement étrangers dans l’accomplissement de leurs tâches. Cette tâche consiste à faire tomber le gouvernement de Vladimir Poutine. Je crois personnellement qu’il ne réussira pas. Mais c’est ce qui se passe ce matin.
Peter Koenig
Lien vers l’article original:
Creating Havoc in Moscow: Wagner’s PMC “Short-Lived” Rebellion against Putin. Who Was Behind It?
Traduit par Maya pour Mondialisation
Peter Koenig est analyste géopolitique et ancien économiste (Senior Economist) à la Banque mondiale et à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), où il a travaillé pendant plus de 30 ans dans le monde entier. Il enseigne dans des universités aux États-Unis, en Europe et en Amérique du Sud. Il écrit régulièrement pour des revues en ligne et est l’auteur de Implosion – An Economic Thriller about War, Environmental Destruction and Corporate Greed; et co-auteur du livre de Cynthia McKinney « When China Sneezes: From the Coronavirus Lockdown to the Global Politico-Economic Crisis » ( Clarity Press – 1er novembre 2020)
Peter est chercheur associé au Centre de recherche sur la mondialisation (CRM).
Il est également chercheur (Senior Fellow) non résident de l’Institut Chongyang de l’Université Renmin de Pékin .