Le directeur du TDSB tente de restreindre la liberté académique

Région :
Analyses:

TDSB Director Chris Spence

L’annonce de M. Spence constitue une tentative évidente de décourager la discussion rationnelle au sujet de la panoplie de thèmes abordés lors de la Semaine contre l’Apartheid israélien (SAI) et une restriction inadmissible à la liberté académique dont devrait bénéficier la communauté du TDSB.

Toronto, le 8 mars 2010.

La semaine dernière, le directeur de l’éducation au Toronto District School Board (TDSB – Conseil scolaire du district de Toronto) Chris Spence a annoncé dans un communiqué que la « « Semaine contre l’Apartheid israélien » et ses activités ne sont pas autorisées à prendre place dans les écoles ou les propriétés du Conseil, ni dans le cadre d’activités relevant de la juridiction du TDSB ». Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) estime que cette annonce constitue une tentative évidente de décourager la discussion rationnelle au sujet de la panoplie de thèmes abordés lors de la Semaine contre l’Apartheid israélien (SAI) et la considère donc comme une restriction inadmissible à la liberté académique dont devrait bénéficier la communauté du TDSB.

L’annonce de Spence est survenue dans la foulée d’une motion sur la SAI présentée par le député provincial de Thornhill, Peter Shurman, qui a condamné l’utilisation du terme « semaine contre l’apartheid israélien »; cette motion fut adoptée par 30 membres de l’Assemblée législative de l’Ontario le 25 février dernier. La motion de Shurman n’avait aucun poids juridique et n’est pas allée jusqu’à demander à ce que les activités de la SAI elles-mêmes soient interdites. La déclaration de Spence est cependant allée plus loin en interdisant les activités de la SAI dans les écoles du TDSB. Elle limite ainsi la discussion des sujets liés au Moyen-Orient – d’un intérêt vital pour les étudiants du TDSB et leurs familles et qui méritent un débat informé et ouvert – au sein des établissements d’enseignement public.

« Il s’agit d’un précédent inquiétant sur plusieurs points », note le président de CJPMO, Thomas Woodley. « D’abord, singulariser les activités de la SAI et les interdire dans les écoles et les propriétés du TDSB restreint la liberté d’expression, ce qui est en violation de l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme ». CJPMO estime que de limiter la discussion sur les institutions israéliennes d’apartheid – des institutions bien documentées par les organisations des droits de l’homme et des personnalités internationales respectées – ne fera qu’exacerber le sentiment de frustration ressenti par de nombreux Torontois qui sont en désaccord avec de nombreuses actions du gouvernement israélien et ses institutions. La décision de Spence semble avoir été prise sans consultation du public ni même de débat complet et ouvert par les administrateurs du TDSB. « Les administrateurs du TDSB doivent insister pour que le droit à la liberté d’expression soit respecté dans les écoles du TDSB », a poursuivi Woodley. « Viser les activités de la SAI et les censurer est contre-productif tant vis-à-vis des objectifs que des principes de nos établissements d’enseignement », a conclu Woodley.

Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) est l’un des nombreux organismes ayant compilé quelques-unes des manifestations d’apartheid en Israël. Elles incluent les lois sur la réunification des familles à caractère racial, les pratiques de développement municipal à caractère racial, l’approbation de permis de construction à caractère racial, la non-reconnaissance de villages palestiniens, les inégalités raciales au détriment des citoyens palestiniens d’Israël et les contrôles policiers discriminatoires vis-à-vis des citoyens palestiniens d’Israël. Plusieurs organisations israéliennes des droits de l’homme sont au premier rang en termes de documentation de ces pratiques, dont plusieurs furent révélées dans des rapports hautement publicisés, comme celui de la commission israélienne Or de 2003.

 
 
Pour plus d’informations, veuillez contacter:
Grace Batchoun
Canadiens pour la Justice et Paix au Moyen-Orient
Téléphone: (514) 745-8491
Courriel CJPMOSite Web CJPMO

Canadiens pour la Justice et la Paix au Moyen-Orient (CJPMO) est une organisation séculière, sans but lucratif, regroupant des hommes et des femmes d’horizons divers qui œuvrent pour que la paix et la justice renaissent au Moyen-Orient. Elle a pour vocation de responsabiliser les personnes d’influence à traiter les protagonistes avec équité et à favoriser l’essor durable et équilibré de la région.


Articles Par : CJPMO

Avis de non-responsabilité : Les opinions exprimées dans cet article n'engagent que le ou les auteurs. Le Centre de recherche sur la mondialisation se dégage de toute responsabilité concernant le contenu de cet article et ne sera pas tenu responsable pour des erreurs ou informations incorrectes ou inexactes.

Le Centre de recherche sur la mondialisation (CRM) accorde la permission de reproduire la version intégrale ou des extraits d'articles du site Mondialisation.ca sur des sites de médias alternatifs. La source de l'article, l'adresse url ainsi qu'un hyperlien vers l'article original du CRM doivent être indiqués. Une note de droit d'auteur (copyright) doit également être indiquée.

Pour publier des articles de Mondialisation.ca en format papier ou autre, y compris les sites Internet commerciaux, contactez: [email protected]

Mondialisation.ca contient du matériel protégé par le droit d'auteur, dont le détenteur n'a pas toujours autorisé l’utilisation. Nous mettons ce matériel à la disposition de nos lecteurs en vertu du principe "d'utilisation équitable", dans le but d'améliorer la compréhension des enjeux politiques, économiques et sociaux. Tout le matériel mis en ligne sur ce site est à but non lucratif. Il est mis à la disposition de tous ceux qui s'y intéressent dans le but de faire de la recherche ainsi qu'à des fins éducatives. Si vous désirez utiliser du matériel protégé par le droit d'auteur pour des raisons autres que "l'utilisation équitable", vous devez demander la permission au détenteur du droit d'auteur.

Contact média: [email protected]