Montréal, le 30 octobre 2023 — Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) prévient que l’approche humanitaire du gouvernement canadien à Gaza ne tient pas compte des besoins du secteur humanitaire soumis aux bombardements et au siège israéliens. CJPMO souligne que tous les bénéficiaires annoncés de l’aide humanitaire canadienne ont réclamé un cessez-le-feu immédiat à Gaza et que plusieurs d’entre eux ont même été directement visés par des attaques israéliennes. Malgré cela, le Canada n’a pas condamné Israël pour ses attaques contre les travailleurs humanitaires et continue de rejeter les appels au cessez-le-feu. CJPMO exhorte le Canada à écouter les appels de ses partenaires sur le terrain et à enfin retirer son soutien à la guerre d’Israël contre Gaza.
« Les agences humanitaires qui reçoivent des fonds canadiens sont directement visées par les frappes israéliennes, mais le Canada n’appelle même pas Israël à cesser ses bombardements », a déclaré Thomas Woodley, président de CJPMO. « Tant que le Canada continuera à soutenir le bombardement aveugle de Gaza, sa préoccupation pour les vies civiles ne peut être prise au sérieux et est franchement hypocrite », a ajouté M. Woodley.
Depuis le 7 octobre, le ministre canadien du développement international, Ahmed Hussen, a annoncé une aide humanitaire de 60 millions de dollars à « Israël, la Cisjordanie et Gaza ». Une première partie a été allouée à la Croix-Rouge canadienne (via le Croissant-Rouge palestinien), à l’UNICEF, à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), au Programme alimentaire mondial (PAM) et à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). CJPMO note que chacun de ces bénéficiaires appelle à un cessez-le-feu à Gaza, que le Canada n’a pas soutenu à plusieurs reprises. Le Canada s’est également engagé à verser jusqu’à 10 millions de dollars à la Coalition humanitaire, qui compte parmi ses membres World Vision, Islamic Relief, Save the Children, Oxfam et bien d’autres encore. La Coalition a appelé à un cessez-le-feu immédiat, notant que « les travailleurs humanitaires ne peuvent pas opérer en toute sécurité sous les bombardements et les frappes militaires ».
CJPMO souligne que plusieurs bénéficiaires de l’aide humanitaire canadienne ont été directement visés par les frappes israéliennes. Au moins 63 employés de l’UNRWA ont été tués par des frappes aériennes israéliennes et 44 bâtiments de l’UNRWA ont été endommagés. Cela inclut des attaques directes sur des écoles accueillant des personnes déplacées cherchant refuge. De même, le Croissant rouge palestinien rapporte que les attaques israéliennes ont tué quatre de ses auxiliaires médicaux et endommagé dix ambulances, son siège, une salle d’opérations d’urgence et un entrepôt. Au total, 124 membres du personnel médical ont été tués et 57 installations sanitaires ont été endommagées par les attaques israéliennes. Par ailleurs, le bureau du Secours islamique à Gaza a été « complètement détruit » par les bombardements israéliens indiscriminés.
Au cours du week-end, une panne totale d’information a coupé tout accès à l’internet et à la couverture cellulaire. Les habitants de Gaza n’ont donc pas pu contacter leurs familles ni appeler une ambulance. Les agences des Nations unies et les ONG humanitaires, y compris les bénéficiaires de l’aide canadienne, ont perdu tout contact avec le personnel sur le terrain. Les communications ont depuis été partiellement rétablies. Depuis le 7 octobre, plus de 8 300 Palestiniens ont été tués à Gaza, dont plus de 3 400 enfants.
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