Le gouvernement yéménite fait maintenant « disparaitre » les activistes

Malgré les tueries et les disparitions, des centaines de milliers de manifestants ont continué à envahir les rues de diverses villes du Yémen le 4 mars dernier en demandant la fin du règne de 32 ans du président Saleh.
Le gouvernement yéménite semble maintenant résolu à faire disparaitre les activistes qui demandent la démission du président Ali Abdullah Saleh, au pouvoir depuis 1978. Selon Human Rights Watch (HRW), au moins huit personnes sont disparues dans les trois dernières semaines, après avoir été détenues dans la ville portuaire d’Aden, dans le sud du Yémen, par les forces de sécurité. Ils étaient tous membres du Mouvement sudiste qui, en plus de partager la colère des autres Yéménites au sujet de la pauvreté et de la forte progression du chômage, a également critiqué le régime Saleh pour avoir fait de la discrimination à l’encontre des résidents du Yémen du Sud, une république indépendante jusqu’à l’union de 1990 avec le nord.
L’un des détenus les plus importants est Hassan Baoum (75 ans), président du Conseil suprême du Mouvement sudiste. Le 20 février, des forces de sécurité en uniforme civil ont envahi l’hôpital d’Aden et se sont emparées de l’homme malade dans son lit d’hôpital, ainsi que son fils. Selon HRW, le gouvernement a fait disparaître un total de huit activistes yéménites. La répression gouvernementale des manifestations nationales a été particulièrement sévère à Aden. La plupart des 24 manifestants abattus pendant les deux dernières semaines de manifestations nationales ont été tués à cet endroit. Les organisations locales des droits de la personne ont signalé à HRW que 59 manifestants étaient détenus dans la seule ville d’Aden.
Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) exhorte le gouvernement canadien à faire immédiatement pression auprès du président Saleh pour obtenir la libération des détenus. « Ces disparitions forcées constituent une intensification alarmante des répressions et une violation particulièrement sérieuse du droit international », a déclaré Thomas Woodley, le président de CJPMO. CJPMO croit que le gouvernement Saleh profite du fait que l’attention internationale est actuellement posée sur la Libye pour augmenter sa répression des contestations. CJPMO croit également que les critiques du gouvernement Saleh en provenance de l’Occident et du Canada restent muettes à cause de la coopération de Saleh dans la guerre contre la terreur conduite par les États-Unis.
La moitié de la population du Yémen vit sous le seuil de la pauvreté, le tiers souffre de faim chronique et le taux de chômage est à 35 pour cent. Les manifestations récentes ont été provoquées par un projet de modification de la constitution qui aurait permis à Saleh, s’il était adopté, de briguer la présidence pour deux autres mandats de 10 ans. Malgré les tueries et les disparitions, des centaines de milliers de manifestants ont continué à envahir les rues de diverses villes du Yémen le 4 mars dernier en demandant la fin du règne de 32 ans du président Saleh.
#####
Pour plus d’informations, veuillez communiquer avec:
Grace Batchoun
Canadiens pour la justice et paix au Moyen-Orient
Téléphone: 438-380-5410
Courriel CJPMO – Site Web CJPMO
Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) est une organisation séculière, sans but lucratif, regroupant des hommes et des femmes d’horizons divers qui œuvrent pour que la paix et la justice renaissent au Moyen-Orient. Elle a pour vocation de responsabiliser les personnes d’influence à traiter les protagonistes avec équité et à favoriser l’essor durable et équilibré de la région.