Le Kowait fait appel à l’OTAN pour combattre les radiations nucléaires

L’adjoint au directeur de l’Organisme de Sécurité Nationale, le cheikh Thamer Ali Al-Sabah a déclaré lundi que le Kowait avait émis une demande officielle auprès de l’OTAN, aux fins d’expertiser des stratégies de défenses kowaitiennes contre les radiations nucléaires. Les faits, et le commentaire de Contre Info.

Le cheikh Tamar a déclaré à l’agence Kuna que l’Etat kowaitien souhaitait bénéficier de l’expertise des pays de l’OTAN en matière de lutte contre les radiations nucléaires, dans la mesure où le Moyen Orient regroupe des pays qui détiennent la technologie nucléaire.

Il a rappelé que 60% des pays de l’OTAN avaient été affectés par les radiations de Tchernobyl en 1986.

M. Tamar espère qu’une équipe d’experts de l’OTAN puisse se rendre au Kowait dans les prochains jours.

Les ministères de la défense, de l’intérieur, de la santé, la Garde Nationale et la Défense Civile sont également concernés par cette stratégie de défense contre les radiations. Ils ont été enjoints de contrôler et de passer en revue leurs dispositions en la matière.

Le cheikh Tamar a également rappelé que les pays membres du Conseil de Coopération du Golfe travailleraient sous le contrôle de l’Agence Internationale de l’Energie.

Enfin, il a révélé que le Kowait et l’OTAN signeraient sous peu un accord autorisant les troupes de l’OTAN à traverser le territoire national pour se rendre en Iraq, considérant que cet agrément reflétait les liens profonds qui unissaient le Kowait et l’OTAN.

Source : Kuwait News Agency

Contre Info Commentaire

Le risque nucléaire

La décision annoncée par le cheikh Tamar est on ne peut plus sage. Dans l’équation diplomatico-militaire de la crise du nucléaire iranien, la question des radiations nucléaires est l’une des composantes majeures dans la prise de décision, et ceci à deux titres.

Tout d’abord, si l’option militaire finit par l’emporter, l’attaque des sites iranien doit intervenir avant que la quantité de matière radioactive détenue par l’Iran n’atteigne un seuil trop élevé.

Au delà, l’effet dissuasif que constitue la possibilité de créer et disperser un nuage toxique qui envelopperait la région, interdit toute frappe, sauf à prendre le risque de contaminer gravement les territoires voisins de l’Iran, les radiations ne connaissant pas les frontières comme l’exemple de Tchernobyl nous l’a rappelé.

D’autre part, dans la mesure ou les sites iraniens ont été « durcis » en vue d’une éventuelle attaque, la possibilité d’un usage d’arme nucléaire tactique par les USA n’est pas écarter. Certains experts militaires jugent que seules ces armes seraient à même de détruire les installations à coup sûr.

Le Kowait, situé à quelques dizaines de kilométres du sud de l’Iran, serait aux premières loges si c’est finalement la logique de la confrontation qui l’emporte.

Il est donc effectivement prudent de vérifier la qualité des plans de protections contre les radiations.

L’OTAN en Irak ?

On peut par contre s’étonner de la signature de l’accord autorisant les troupes de l’OTAN à traverser le Kowait. Quel est le mandat qui autorise l’OTAN à intervenir sur ce théâtre d’opérations ?

Décidément, la confusion des missions de cet instrument s’accroit sans cesse. Où est la délimitation entre ce qui relève de la coopération transatlantique de sécurité collective et une conception de l’OTAN qui en fait un bras armé aux service des politiques de Washington ?

ette ambiguïté autorise toutes les dérives et compromet l’Europe, qui par manque d’outil militaire propre continue à intervenir sous l’ombrelle de l’OTAN.

Comment peut-on prétendre que cette organisation soit au service de la communauté internationale sous mandat de l’ONU en Afghanistan, dès lors qu’elle se plie aux volontés du Pentagone ?

Ce mélange des genres rend vain toute proclamation de bonnes intentions en Afghanistan, et explique pourquoi les troupes européennes sont désormais vues pour ce qu’elles sont de fait, faute d’une direction politique propre : les supplétifs d’une guerre d’occupation américaine.

La logique du conflit

Si nous avions encore besoin de preuves de la dangerosité de la situation dans laquelle nous nous trouvons, la décision du Kowait de renforcer ses préparatifs en cas de contamination radioactive vient nous rappeller à quel point les risques sont réels de voir dégénérer cette crise.

Bien que la plupart des acteurs soient convaincus que le recours à la force serait catastrophique, de tous côtés on se prépare à toutes les éventualités.

Et ces préparatifs, petit à petit, transforment la réalité sur le terrain, et dans les centres de décision. La guerre ne fait désormais plus partie de ces périls lointains que l’on évoque abstraitement. Dès lors que tous les acteurs s’y préparent activement pour ne pas rester pris au dépourvu, la logique du conflit s’autonomise et s’alimente d’elle-même.

Lorsque la fascination morbide de la guerre occupe tous les esprits et obscurcit les consciences, un incident qui ne donnerait lieu en d’autres circonstances qu’à des déclarations outrées et des convocations d’ambassadeurs, trouve presque naturellement sa réponse par la voix des armes.

Que se serait-il passé si les gardiens de la révolution avaient capturé une patrouille conjointe USA-Grande Bretagne ?

Le président, Chef des Armées

La période de périls que nous traversons, si l’on peut espèrer qu’elle puisse encore trouver une issue pacifique, devrait aussi nous amener à nous interroger sur les qualités que devrait posséder le prochain occupant de l’Elysée.

Si la France a su faire preuve de raison à l’occasion du conflit irakien, nous le devons d’abord à la personnalité de Jacques Chirac. Mais si demain nous devions faire face à une crise, selon toute probabilité bien plus grave, quelle serait la réponse de la France ?

Nos institutions donnent un rôle clé au Président de République, « Chef des Armées » selon les termes de la constitution.

Le 22 avril, lorsque nous choisirons le prochain détenteur de la fonction, cette dimension, si peu présente dans la campagne, devrait pourtant être un critère majeur pour chaque citoyen.

Illustration : Kowait city. (Ndlr : Cette photo est issue du site institutionnel Koweit.eu. Doit-on lire son aspect dramatique comme un reflet inconscient de l’état d’esprit qui règne dans le royaume ? )



Articles Par : Global Research

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