Le lait sur le feu ou… l’empire précaire et fébrile

Le fameux bureau ovale de la Maison Blanche où se prennent quotidiennement des décisions qui portent atteinte :
– soit immédiatement à la vie de certaines personnes humaines c’est la fameuse KILL LIST à demeure sur le bureau présidentiel qui fait du Prix Nobel de la Paix un serial killer cool, cool jusqu’à être glacial
– soit à plus long terme à l’existence de groupes humains entiers organisés dans des Etats avec des gouvernements.
dans la période particulièrement agitée que traverse le monde, le monstre froid ne doit céder à aucune émotion, il doit inexorablement comme le robot du Roi et l’Oiseau avancer, piétiner, détruire. Mais sa marche est de plus en plus incertaine.
Certes, il a enregistré ces dernières semaines des satisfactions passagères : des élections portent à la tête de l’Argentine une équipe de laquais du grand capital étasunien prêts à faire reculer gravement le niveau de vie du peuple argentin, deux membres des BRICS le Brésil et l’Afrique du Sud, affaiblis par une conjoncture économique dépressive, traversent une crise politique profonde. Dans le cas du Brésil cela conduit à la mise en place d’un gouvernement provisoire d’affairistes corrompus qui n’auront aucun scrupule à faire d’un pays industrialisé de 200 millions d’habitants, richement doté par la nature et puissance agricole, le champion du monde incontesté des inégalités sociales et de la violence policière quotidienne.
Il soutient la tentative de coup d’état militaire au Venezuela qui est la seule issue restant après avoir favorisé par tous les moyens une bourgeoisie compradore minable qui en fabriquant une fausse crise d’approvisionnement du marché national sur le modèle utilisé au Chili entre 1970 et 1973 tente de renverser le président élu Nicola Maduro en retournant la population contre lui.
Mais ….
En Syrie il est de plus en plus contraint d’intervenir lui-même et par Turquie interposée, ses agents : les terroristes et leurs monarques banquiers qui leur fournissent l’armement le plus sophistiqué n’ayant pas réussi à faire tomber le gouvernement régulier, il s’agit d’une politique USRAELIENNE de longue date. Lorsque l’assemblée générale de l’ONU outrepassant la charte des Nations Unies qui ne lui donne pas ce droit vote la création de l’Etat d’Israël sur un territoire occupé par une population qui n’est pas consultée, la Syrie est au nombre des pays qui votent contre. Elle n’a jamais changé de position.
Rappelons les dernières étapes de cette mise en liste noire de la République arabe syrienne avant la guerre par « terroristes » interposés déclenchée en 2011 :
1- objectif affiché dés 2001 par Bush (axe du mal – liste n°2)
2- confirmé en 2004 par le vote par le Congrès du Syria Accountability act inaugurant un régime sévère de sanctions
3- appuyé par la tentative d’attribuer l’assassinat de Rafik Hariri (2005) à la Syrie (un nouveau tribunal international spécial qui n’a produit aucun résultat tangible est fabriqué pour la cause) qui débouche sur le retrait de l’armée syrienne du Liban
4- croyant alors le terrain libre Israël attaque le sud Liban en 2006 – attaque repoussée par le Hezbollah qui s’impose ainsi comme meilleur garant de la souveraineté libanaise
En Irak, après qu’il ait réussi
1- à favoriser la prise du pouvoir par Saddam Hussein en lui fournissant la liste des communistes irakiens qu’il a ensuite liquidés y compris les généraux prosoviétiques et procommunistes qu’il avait soutenu pour renverser la monarchie en 1958.
2- à l’envoyer détruire l’Iran Khomeyniste – 8 ans de guerre n’ayant abouti qu’à appauvrir deux des trois premiers producteurs de pétrole du monde et à tuer un million de personnes
3 – à lui tendre le piège du Koweït qui lui vaudra l’élimination de ses meilleures troupes et une première vague de destructions massives (guerre du golfe)
4- à renverser Saddam Hussein, à le liquider, à démolir les infrastructures du pays et à reprivatiser au profit principalement des multinationales anglo-saxonnes l’industrie pétrolière
La situation lui échappe largement sanctionnant l’échec d’une politique multiforme d’ingérence et division ethnico religieuse de près d’un demi-siècle, sa dernière tentation étant de favoriser l’indépendance formelle du Kurdistan irakien ce qui consiste à favoriser les factions les plus pro occidentales et les plus corrompues de la société kurde qui gouvernent à Erbil.
Au Soudan
Ne parvenant pas à renverser le gouvernement ni à capturer le Président Omar el Béchir, le bloc USRAEL fomente la sécession du Sud Soudan dont le territoire recèle la majorité actuelle des réserves pétrolières soudanaises. Mais l’indépendance débouche sur une guerre civile qui n’en finit pas même si une issue politique commence à se dessiner.
En Lybie
La fourberie occidentale néocoloniale atteint des sommets. Kadhafi ayant échappé miraculeusement au bombardement de sa résidence par Reagan et son avion ayant échappé à une attaque aérienne au dessus de la Méditerranée (affaire USTICA) il est décidé de changer d’approche. En 2005 en échange d’une renonciation à un armement nucléaire défensif, auquel il songeait, erreur qui lui sera reprochée par la Corée du Nord, l’occident lui fait les yeux doux. Sitôt élu Sarkozy s’empresse de prendre la tête de cette politique qui sera couronnée par la fastueuse réception à Paris. Le dirigeant libyen se laisse abuser par les amabilités de celui qui va organiser son assassinat. Depuis sa mort le chaos s’est installé en Lybie et Washington tente d’installer un troisième gouvernement les deux premiers, celui de Tobrouk et celui de Tripoli ne gouvernant pas grand-chose. Seule satisfaction le pétrole coule…
Géorgie
L’éviction de Chevardnadze – révolution des roses 2003 – et l’arrivée au pouvoir de Mikhaïl Saakashvili, agent américain férocement antirusse ne produit pas les résultats escomptés et en Aout 2008 la Russie vient au secours des provinces géorgiennes (Abkhazie et Ossétie du sud) qui refusaient la brutalité du pouvoir de Tbilissi. Cet échec favorise la chute de Saakashvili qui quitte le pays où il est poursuivi pour divers trafics financiers. Son employeur l’envoie en Ukraine où après que lui soit octroyée vite fait la nationalité ukrainienne il devient aussitôt gouverneur d’Odessa.
Ukraine
Le coup d’Etat de Février 2014 a débouché sur un vote massif de la population de Crimée pour son rattachement à la Russie, sur la sécession de deux provinces de l’Est aujourd’hui réelle malgré les interventions brutales des troupes du gouvernement de Kiev et sur une crise politique, économique et sociale profonde qui a conduit de plusieurs centaine de milliers à quelques millions – chiffre masqué et habilement noyé dans la rubrique « réfugiés » à fuir leur pays.
Yémen
Après avoir soi-disant frappé le « terrorisme islamique » avec des drones venus de Djibouti, les Etats-Unis sont contraints de voler au secours de l’allié saoudien qui malgré ses énormes moyens matériels ne vient pas à bout militairement de la résistance yéménite. Il navigue aujourd’hui dans les eaux de la Mar Rouge des bâtiments US amphibies type boxer dotés d’hélicoptères et d’avions à décollage vertical et capables de débarquer 2500 marines et leur équipement sur la côte occidentale du Yémen.
Sans multiplier les exemples il apparait clairement que la recrudescence qui, avec l’OTAN, tourne à la frénésie, de l’activité néo impérialiste décidée après le 11 Septembre 2001 et au prétexte des attentats de ce jour là, n’a conduit nulle part à des résultats stables et durables et qu’elle a partout semé la mort la misère de masse et la désolation.
La dernière mauvaise surprise vient des Philippines. Ce pays violemment agressé à la fin du 19° siècle dans une guerre féroce est depuis satellisé par les USA. Des bases militaires y avaient été installées mais le comportement des militaires US les a vite rendus impopulaires et les bases ont été fermées à la suite de la grave crise politique qui a secoué le pays (remplacement du dictateur Marcos). Depuis les élites pro américaines (Aquino et alii) s’étaient réinstallées au pouvoir sans pour autant venir à bout de la guérilla procommuniste. La politique anti chinoise d’Obama l’a conduit à demander la réinstallation massive de l’armée US sur le territoire philippin. Les nouveaux accords passés donnent libre accès à l’armée US à une série d’installations moins massives mais plus nombreuses que les énormes camps militaires précédents.
Mais la bourgeoisie philippine compradore vient de subir un grave échec politique en perdant les élections présidentielles. Le nouveau président très bien enraciné dans son ile et à la tête depuis longtemps d’une grande municipalité ne fait pas partie de ces riches latifundiaires qui tenaient le pays Le personnage, autoritaire, inquiète l’oncle Sam et les médias dominants sont en train d’en tracer un portrait le plus repoussant possible. Il est vrai que ses propos musclés accompagnent une politique, musclée elle aussi, mais efficace qu’il a conduite avec succès dans la lutte contre le grand banditisme et les trafiquants de drogue. Mais ce portrait, hâtivement fabriqué, masque à peine le fond de l’angoisse washingtonienne : Duterne est prêt à accueillir dans son gouvernement quatre ministres communistes. L’entrée des communistes au gouvernement devrait déboucher sur un arrêt des activités de la guérilla. On tremble à Washington et dans les beaux quartiers à Manille. On se prend à espérer dans les campagnes philippines.
Dans la période actuelle, l’impérialisme est un fusil constamment brandi qui n’arrête pas de s’enrayer …
Que voulez-vous, les masses de plus en plus nombreuses et de plus en plus éduquées font de plus en plus l’Histoire ….
A ce propos il faudrait élargir le calcul souvent fait selon lequel il y a aujourd’hui plus de savants vivants qu’il n’y a eu de savants depuis les origines de l’humanité
Il y a aujourd’hui plus d’humains vivants sachant lire et écrire – plusieurs milliards – que depuis les origines de l’humanité. Le père Marx appelait ça les forces productives. Pour mémoire les rapports de production sont gérés par quelques milliers d’individus qui ne savent pas mieux lire et écrire que tous les autres mais qui décident de l’usage du Capital. Cela s’appelle la contradiction principale.
Comaguer