Le Liban préconise de mener de front une lutte contre « l’antisémitisme » et «le terrorisme d’état»

Beyrouth, 2 Novembre 2010 – Le Liban a préconisé de mener de front une «lutte contre l’antisémitisme» et «une lutte contre le terrorisme d’état», proposant que cette obligation soit inscrite dans la charte des médias audiovisuels pour la protection de l’enfance. «La lutte contre le terrorise d’Etat dans les médias audiovisuels, doit avancer de pair avec la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Ces deux luttes sont indissociables car chacune d’elles se nourrit de l’autre en légitimité (…). Inhérente à la culture de la paix, seule capable d’apporter à ces médias les moyens de se refaire une crédibilité professionnelle et morale dont ils ont grand besoin, la lutte contre le terrorisme d’Etat dans les médias audiovisuels contribue à la protection des droits de l’homme contre les attaques du monde politique et son exploitation abusive, en les mettant à l’abri des surenchères politiciennes et des fausses leçons de morale», stipule le document présenté par le Liban à la conférence bisannuelle des instances de régulations des médias du pourtour méditerranéen.

Cette proposition fait suite à une première proposition de la France visant à mener « la lutte contre l’antisémitisme», initiée par le premier ministre François Fillon dans la foulée de la guerre de destruction israélienne de Gaza (Décembre 2008). Le Liban, à la conférence d’Istanbul, début octobre, a voulu compléter la proposition française en la couplant avec la lutte contre « le terrorisme d’état ».

«Les médias audiovisuels ont fait leur devoir en condamnant le Mur de Berlin, mais observent une attitude honteuse quand il s’agit du «Mur de séparation» raciale en Palestine», a notamment relevé  M. Hassan Hamadé, dans son intervention à la conférence d’Istanbul.

«L’enfance est la victime de cet apartheid qui s’exerce contre le peuple palestinien. Les médias audiovisuels dits «libres» n’ont pas hésité à condamner l’Apartheid en Afrique du sud, mais observent une attitude honteuse vis à vis de l’Apartheid qui frappe le peuple palestinien (…). La souffrance de l’enfance palestinienne est presque absente des médias audiovisuels qui se veulent défenseurs des mineurs. Ces pratiques perverses ne pourraient qu’augmenter le nombre des femmes et hommes libres qui voient en cette injustice l’illustration de l’existence d’un rideau de fer beaucoup plus pervers que celui qui existait avant la chute du mur de Berlin», a ajouté M. Hamadé, déplorant cette «culture du mensonge».

Responsable des relations internationales au sein du Conseil national de l’audiovisuel du Liban (CNA), M. Hamadé faisait partie d’une délégation comprenant le président du CNA. M. Abdel Hadi Mahfouz et M. Ghaleb Kandil, responsable des affaires internes du CNA.

Voici les sept points de la contre proposition libanaise pour une charte de la protection de l’enfance

Charte consacrée à la lutte des médias Audiovisuels contre le phénomène du  terrorisme d’Etat

1- la lutte contre le terrorise d’Etat, dans les médias audiovisuels, doit avancer de pair avec la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Ces deux luttes sont indissociables car chacune d’elles se nourrit de l’autre en légitimité.

2- la lutte contre le terrorisme d’Etat, dans les médias audiovisuels, est inhérente à la culture de la paix seule capable d’apporter à ces médias les moyens de se refaire une crédibilité professionnelle et morale dont ils ont grand besoin.

3- la lutte contre le terrorisme d’Etat dans les médias audiovisuels contribue à la protection des droits de l’homme contre les attaques du monde politique et son exploitation abusive, en les mettant à l’abri des surenchères politiciennes et des fausses leçons de morale.

4- la lutte contre le terrorisme d’Etat est un outil indispensable pour la protection des valeurs démocratiques menacées plus que jamais par des gouvernants dont les dérivés autoritaires, à peine voilées, se font sentir aussi bien en matière des politiques internationales qu’en matière de choix de société et d’abus de pouvoir.

5- la lutte contre le terrorisme d’Etat permet aux médias audiovisuels de retrouver (pour ne pas dire de connaître et pour la première fois peut être) une indépendance vis-à-vis des gouvernements ou de certains groupes de pressions, ou des deux à la fois. Ainsi, les médias audiovisuels pourraient  cesser d’être une arme de propagande chargée assez souvent d’accomplir les sales besognes au détriment de la vérité, donc en faveur de la culture du mensonge.

6- la lutte contre le terrorisme d’Etat dans les médias audiovisuels représente, de par sa philosophie et son application, une des meilleures protections de l’enfance et des suiveurs en général. Les mineurs sont les principaux partenaires des médias audiovisuels dans la construction de la culture de la paix car ils sont les principales victimes de la violence du terrorisme d’Etat. Ils sont écrasés par la culture de la haine.

7- Le terrorisme d’Etat ne doit profiter d’aucune tolérance, d’aucune indulgence, de la part des médias ou des instances de régulations de la communication audiovisuelle, par banalisation ou par omission. Toute infraction devrait être sanctionnée car elle constituerait une participation active à ces crimes abominables qui menacent le genre humain de disparition certaine.



Articles Par : René Naba

A propos :

Journaliste-écrivain, ancien responsable du Monde arabo musulman au service diplomatique de l’AFP, puis conseiller du directeur général de RMC Moyen-Orient, responsable de l’information, membre du groupe consultatif de l’Institut Scandinave des Droits de l’Homme et de l’Association d’amitié euro-arabe. Auteur de “L’Arabie saoudite, un royaume des ténèbres” (Golias), “Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français” (Harmattan), “Hariri, de père en fils, hommes d’affaires, premiers ministres (Harmattan), “Les révolutions arabes et la malédiction de Camp David” (Bachari), “Média et Démocratie, la captation de l’imaginaire un enjeu du XXIme siècle (Golias). Depuis 2013, il est membre du groupe consultatif de l’Institut Scandinave des Droits de l’Homme (SIHR), dont le siège est à Genève et de l’Association d’amitié euro-arabe. Depuis 2014, il est consultant à l’Institut International pour la Paix, la Justice et les Droits de l’Homme (IIPJDH) dont le siège est à Genève. Depuis le 1er septembre 2014, il est Directeur du site Madaniya.

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