Le message de la guerre est édulcoré par les militaires et les politiciens

OTTAWA — Les stratèges des médias ont pris leur place aux côtés de leurs homologues des cercles militaire et politique afin de s’assurer que le message véhiculé par la guerre soit subtil, édulcoré et tout sauf simple.

En cette ère de communications instantanées à l’échelle mondiale, les stratèges militaires et politiques multiplient les efforts afin de rédiger des discours, des communiqués et des réponses toutes faites masquant la réalité et diminuant l’impact au pays des conflits ayant lieu à l’étranger.

Les termes utilisés afin de camoufler le caractère extrême de l’inhumanité de l’homme sont nombreux, et ce, depuis longtemps.

Les soldats tués au combat, par exemple, ne sont pas morts, mais plutôt « tombés » ou « perdus », termes généralement acceptés depuis la Première Guerre mondiale, celle qui devait mettre fin à toutes les guerres, jusqu’à ce qu’ait éclaté la Seconde Guerre mondiale, 21 ans plus tard.

Les invasions et les guerres sont quant à elles devenues des « conflits » ou des « interventions militaires », euphémismes qui déplaisent particulièrement aux anciens combattants de la guerre de Corée.

Depuis l’invasion du Kosovo, en 1999, les Canadiens envoyés au combat effectuent du « rétablissement de la paix », par opposition à « maintien de la paix » ou guerre-combat.

La guerre du Vietnam, qui a servi de leçon aux militaires quant à la nécessité de gérer de façon plus serrée le message véhiculé, a popularisé les « dommages collatéraux », expression désignant les civils tués accidentellement par les bombardements.

Les soldats tués par des camarades sont pour leur part devenus victimes de « tirs amis ».

L’art et la science des communications sont devenus encore plus raffinés en Afghanistan et en Irak, où les militaires américains et canadiens tiennent les journalistes en bride.



Articles Par : La Presse canadienne

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