Le, ou plus exactement la nouvelle présidente de la CIJ est une chrétienne sioniste influencée par la théologie de la fin des temps

Devinez qui est le, ou plus exactement la nouvelle présidente de la CIJ …
Désormais à la tête de la CIJ, l’Ougandaise pourrait être en mesure de saper le dossier sud-africain + substantiellement qu’avant. Le temps presse pour les enquêteurs sur les crimes de guerre d’Israël
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Julia Sebutinde n’est autre qu’une chrétienne sioniste dévouée qui a fait cavalier seul en rejetant la plainte pour génocide déposée par l’Afrique du Sud contre Israël auprès de la Cour internationale de justice. Aujourd’hui présidente de la Cour, la juge ougandaise semble avoir plagié des passages de son opinion dissidente justifiant l’occupation des territoires palestiniens par Israël.
Julia Sebutinde n’est autre qu’une chrétienne sioniste dévouée qui a fait cavalier seul en rejetant la plainte pour génocide déposée par l’Afrique du Sud contre Israël auprès de la Cour internationale de justice. Aujourd’hui présidente de la Cour, la juge ougandaise semble avoir plagié des passages de son opinion dissidente justifiant l’occupation des territoires palestiniens par Israël.
Alors que de nouveaux pays se sont joints à la plainte portée par l’Afrique du Sud, accusant Israël de génocide dans la bande de Gaza, et qu’un cessez-le-feu pourrait permettre aux enquêteurs spécialisés dans les crimes de guerre de recueillir de nouvelles preuves des atrocités perpétrées par Israël, un changement de présidence à la Cour internationale de justice (CIJ) menace de saper la campagne en faveur de la responsabilisation juridique.
Nawaf Salam, président de la CIJ, a démissionné le 14 janvier 2025 pour devenir Premier ministre du Liban, et a été remplacé par la juge Julia Sebutinde, de l’Ouganda. Nombre d’observateurs ont été stupéfaits par son vote « contre » la totalité des résolutions présentées par l’Afrique du Sud en janvier 2024, se plaçant ainsi en opposition avec tous les juges de la CIJ, y compris son collègue israélien, Aharon Barak.
La juge ougandaise a rejeté l’appel de la Cour exhortant l’armée israélienne à cesser ses attaques délibérées contre les civils, à mettre fin à sa politique de déplacement forcé et à annuler son projet d’invasion de Rafah. Dans une précédente affaire consultative sur les conséquences juridiques de l’occupation israélienne des territoires palestiniens, la juge Sebutinde avait insisté sur le fait que les Palestiniens n’avaient pas été soumis à une quelconque occupation militaire. En fait, elle a conclu qu’Israël pourrait avoir le droit de maintenir une présence permanente en Cisjordanie et dans l’ensemble de Jérusalem sur la base de revendications purement bibliques.
L’avis dissident servi par la juge Sebutinde s’ouvre sur un long historique du conflit israélo-palestinien où se mêlent la propagande sioniste bien rodée et l’Ancien Testament. En rejetant la décision de ses pairs déclarant illégale l’occupation militaire israélienne de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, elle a eu recours à des récits de la présence juive sur la terre biblique d’Israël, en omettant toute mention des résolutions de l’ONU ou du droit international.
« Il existe des preuves substantielles que le peuple juif a vécu dans la région de l’ancien Israël entre 1000 et 586 avant notre ère. Cette période correspond à l’ère de la monarchie unie sous les rois Saül, David et Salomon, et aux royaumes divisés d’Israël et de Juda qui ont suivi. Les preuves comprennent des découvertes archéologiques dans la Cité de David…. La Bible hébraïque (Ancien Testament) offre des récits détaillés de l’histoire, de la culture et de la gouvernance des Israélites durant cette période. Bien que ces textes soient de nature religieuse, de nombreux érudits les considèrent comme des documents historiques précieux », a-t-elle insisté.
Son opinion était si extrême et si truffée de commentaires théologiques qu’elle a incité l’ambassadeur de l’Ouganda aux Nations unies, Adonia Ayebare, à déclarer que sa « décision à la Cour internationale de justice ne représente pas la position du gouvernement ougandais sur la situation en Palestine ».
« La décision de la juge Sebutinde à la Cour internationale de justice ne représente pas la position du gouvernement ougandais sur la situation en Palestine. Elle a déjà voté contre le cas de l’Ouganda concernant la RDC (ndr : république démocratique du Congo). Le soutien de l’Ouganda au sort du peuple palestinien s’est exprimé à travers le vote de l’Ouganda aux Nations unies. »
Justice Sebutinde ruling at the International Court of Justice does not represent the Government of Uganda’s position on the situation in Palestine. She has previously voted against Uganda’s case on DRC. Uganda’s support for the plight of the Palestinian people has been expressed…
— Adonia Ayebare (@adoniaayebare) January 26, 2024
https://x.com/adoniaayebare/status/1750895305753850001
Après avoir approfondi l’étrange dissidence de Sebutinde, Zachary Foster, un étudiant diplômé de l’université de Princeton, a découvert que de larges pans de cette dissidence avaient été plagiés à partir de sources telles que l’agent néoconservateur Douglas Feith et la Jewish Virtual Library (bibliothèque virtuelle juive).
Breaking: the President of the International Court of Justice (@CIJ_ICJ), Julia Sebutinde, plagiarized sections of her dissenting opinion (https://t.co/Ys5oqkxcJY) in which she voted against all provisional measures of South African’s case of Israel’s genocide of Palestinians.… pic.twitter.com/erfHlXWcZu
— Zachary Foster (@_ZachFoster) January 26, 2025
https://x.com/_ZachFoster/status/1883555090465804702
La présidente de la Cour internationale de justice (@CIJ_ICJ), Julia Sebutinde, a plagié des parties de son opinion dissidente (https://icj-cij.org/node/204162) par laquelle elle a voté contre toutes les mesures conservatoires dans l’affaire de l’Afrique du Sud concernant le génocide des Palestiniens par Israël.
À la page 6, Sebutinde écrit : « Le nom “Palestine” s’appliquait vaguement à une région qui, pendant les 400 années précédant la Première Guerre mondiale, faisait partie de l’Empire ottoman ».
Cette phrase est un plagiat mot pour mot d’un article de 2021 publié par Douglas J. Feith par le @HudsonInstitute intitulé The Forgotten History of the Term “Palestine”(https://hudson.org/node/44363) dans lequel il écrit :
« »Palestine » s’appliquait vaguement à une région qui, pendant les quatre siècles ayant précédé la Première Guerre mondiale, faisait partie de l’empire ottoman. »
Et ce n’est pas tout. Sebutinde a également plagié les deux phrases suivantes. Elle écrit :
« En 135 de notre ère, après avoir maté la deuxième insurrection juive de la province de Judée ou Juda, les Romains ont rebaptisé cette province “Syria Palaestina” (ou “Syrie palestinienne”). Les Romains ont agi ainsi pour punir les “Y’hudim” (population juive) et effacer le lien entre leur province (appelée Y’hudah en hébreu) et eux. Le nom “Palaestina” était utilisé en relation avec le peuple connu sous le nom de Philistins et présent le long de la côte méditerranéenne ».
Ces deux phrases ont également été plagiées à partir du même article de Feith, dans lequel il écrit :
« En 135 de notre ère, après avoir maté la deuxième insurrection de la province de Judée, les Romains rebaptisèrent la province “Syria Palaestina”, c’est-à-dire “Syrie palestinienne”. Ils le firent avec ressentiment, comme une punition, pour effacer le lien entre les Juifs (en hébreu, Y’hudim et en latin Judaei) et la province (dont le nom hébreu était Y’hudah). “Palaestina” désignait les Philistins, dont la base se trouvait sur la côte méditerranéenne ».
Sebutinde fait une tentative pitoyable pour modifier un mot ici ou là, mais il s’agit d’un véritable cas d’école de plagiat. L’article de Feith n’est pas cité dans son avis juridique, même si elle a copié et collé plusieurs phrases de l’article.
Quelle mauvaise farce de la part d’une juge. Elle se joue de la CIJ et devrait être démise de ses fonctions sur-le-champ.
Alors, qu’est-ce qui explique la défiance de Sebutinde face à l’ensemble du panel de la CIJ et au corps diplomatique de son propre pays ? Avait-elle été manipulée par des forces extérieures malignes ? Ou était-elle animée par des passions personnelles profondément ancrées ?
L’histoire d’Israël en matière de corruption, de menace et de chantage à l’égard d’officiels du monde entier – et de destruction de ceux qui s’opposent vigoureusement à lui – est bien documentée. Karim Khan, procureur général de la Cour pénale internationale, a fait l’objet d’une surveillance étroite de la part du Mossad après avoir introduit des mandats d’arrêt contre le Premier ministre Benjamin Netanyahou et son ministre de la défense de l’époque, Yoav Gallant. En octobre 2024, lorsqu’une accusatrice anonyme a formulé des allégations de harcèlement sexuel à l’encontre de Khan, il ne faisait guère de doute qu’une main israélienne avait fomenté le scandale.
L’adhésion fanatique de Sebutinde à l’agenda d’Israël ne semble cependant pas être le produit d’une manipulation ou d’une incitation. Les opinions exprimées dans sa dissidence sur l’affaire sud-africaine reflétaient bien plus probablement le système de croyances chrétiennes sionistes qu’elle a développé en tant que membre de Watoto, une méga-église pentecôtiste de Kampala, la capitale ougandaise. C’est là que Sebutinde dit avoir développé sa vision du monde sous la tutelle d’un pasteur canadien, Gary Skinner, adepte de la fin des temps.
« Les valeurs pieuses d’intégrité, d’honnêteté, de justice, de miséricorde, d’empathie et de travail acharné que les Skinners et l’Église Watoto m’ont inculquées et transmises au fil des ans expliquent qui je suis aujourd’hui et ont immensément contribué à mon incroyable carrière de juge en Ouganda et de juge à la Cour internationale de justice », a proclamé Sebutinde lors d’une cérémonie organisée en juin 2024 pour le lancement d’une nouvelle branche de l’Église dans le centre-ville de Kampala.
« Ce qui arrive à Israël est un signe du scénario de la fin des temps. »
Depuis qu’il a fondé Watoto en 1984, Skinner a inculqué à sa congrégation de 36 000 personnes à Kampala un sionisme chrétien antiarabe très virulent. Dans un sermon de 2021 intitulé « Israël : The Greatest Sign » (Israël : le plus grand signe), Skinner a rassemblé un assortiment de versets bibliques triés sur le volet et d’anecdotes historiques pour justifier le contrôle militaire d’Israël sur la Palestine historique. Il a ponctué sa jérémiade d’un avertissement à ses paroissiens et aux Gentils (non-Juifs) du monde entier : « Si vous bénissez les Juifs, vous serez bénis. Si vous maudissez les Juifs, vous serez maudits ».
Comme tous les sionistes chrétiens, Skinner voyait dans la fondation d’Israël l’accomplissement d’une prophétie :
« Le 14 mai 1948 », a proclamé le prédicateur à la voix métallique, « et ce jour-là, le petit David Ben Gourion, avec sa chevelure rappelant la crinière d’un lion, s’est levé et a déclaré : “La nation juive renaît” et sera nommée Israël. Pendant 2400 ans, aucun drapeau juif n’avait flotté sur Israël jusqu’à ce jour… mais Dieu a accompli sa prophétie en les ramenant, le plus grand signe du retour imminent de Jésus ».
Quelques minutes plus tard, Skinner a souligné que l’existence d’Israël en tant qu’État juif autoproclamé était « le signe le plus spectaculaire du retour prochain de Jésus ».
« Ce qui va se passer devant nous – Israël est ce baromètre. Ce qui arrive à Israël est un signe du scénario de la fin des temps. La renaissance nationale d’Israël est le plus grand signe de la fin des temps que nous ayons », a-t-il poursuivi.
The ICJ’s next president, Julia Sebutinde – who was alone in opposing all resolutions against Israel – is a Christian Zionist End Timer
Here’s her pastor in Uganda, Gary Skinner, whom she says « immensely contributed to my incredible career as a judge »https://t.co/8689Ec1kbA pic.twitter.com/vSt3at67Vk
— The Grayzone (@TheGrayzoneNews) January 24, 2025
https://x.com/TheGrayzoneNews/status/1882864843289723355
Dans son sermon, Skinner s’est également vanté des dons versés par Watoto à toute une série d’organisations caritatives évangéliques en Israël dans le cadre de l’initiative FIRM Israël de l’église, y compris à des organisations qui encouragent la conversion religieuse.
« Nous, en tant qu’église, donnons beaucoup d’argent chaque année pour soutenir l’œuvre de Dieu en Israël, parce que nous savons que Dieu a un plan pour la nation, et que c’est le plus grand signe de son retour », a-t-il déclaré, rayonnant de fierté.
La vision eschatologique de l’histoire de Skinner a clairement influencé la dissidence de Sebutinde contre la décision de la CIJ dans l’affaire de génocide de l’Afrique du Sud à l’encontre d’Israël. Bien que le ministère ougandais des affaires étrangères ait condamné son opinion radicale, de puissantes personnalités évangéliques du pays, proches de la présidence, l’ont saluée comme une héroïne.
« Tous les héros ne portent pas de capes. Julia Sebutinde a pris une position historique devant la CIJ. Que Dieu se souvienne toujours d’elle pour sa miséricorde et que l’Ouganda, en tant que nation, soit toujours du côté du Seigneur », a déclaré Patience Rwabwogo, un influent prédicateur pentecôtiste de Kampala.
Post Instagram de Rwabwogo – Lien source
Rwabwogo est la fille de Yoweri Museveni, le flamboyant président évangélique de l’Ouganda, dont la femme Janet – une proche alliée de l’église Watoto – est connue pour ses interprétations bibliques de l’histoire.
Frank Kisakye, un constitutionnaliste ougandais, a fait valoir que l’approbation de la dissidence de Sebutinde par la fille de Museveni démontrait que l’opinion du juge était « presque certainement influencée par les termes de Genèse 12:1-3 », le verset interprété par les sionistes chrétiens comme signifiant que quiconque bénit les Juifs sera béni, et était par conséquent « approuvée sans réserve par le mouvement pentecôtiste ougandais ».
Désormais à la tête de la CIJ, Sebutinde a le pouvoir de sortir d’une impasse et pourrait être en mesure de saper le dossier sud-africain de manière plus substantielle qu’auparavant. Israël étant susceptible de rompre le cessez-le-feu à Gaza, le temps presse pour les enquêteurs sur les crimes de guerre. Mais la juge ougandaise semble fonctionner selon un calendrier exempt de préoccupations concrètes, dicté au contraire par la fin des temps.
Max Blumenthal
Article original en anglais : New ICJ president plagiarized in the name of Christian Zionism, The Grayzone, le 24 janvier 2025.
Traduction : Zanzibar Spirit of Free Speech
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Rédacteur en chef de The Grayzone, Max Blumenthal est un journaliste primé et l’auteur de plusieurs livres, dont les best-sellers républicains Gomorrah, Goliath, The Fifty One Day War et The Management of Savagery. Il a produit des articles pour un grand nombre de publications, de nombreux reportages vidéo et plusieurs documentaires, dont Killing Gaza. Blumenthal a fondé The Grayzone en 2015 pour mettre en lumière l’état de guerre perpétuelle des États-Unis et ses dangereuses répercussions intérieures.