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«Le printemps québécois » : manifestations étudiantes de grande ampleur et répression policière
Par Pierre Bellefeuille
Mondialisation.ca, 26 avril 2012
26 avril 2012
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5000 personnes ont été témoins en direct de la brutalité policière à Montréal, et ce, à partir du canal CUTV de l’université Concordia. Les policiers provoquent délibérément le chaos. La manifestation composée de plusieurs milliers d’étudiants était très pacifique. Selon les propos mentionnés sur CUTV, quelques casseurs se sont manifestés et ont été rapidement contrôlés par les manifestants. Lorsque le calme est revenu, par la suite nous avons vu des manifestants se faire agresser sans discernement par la police. Le CUTV et sa caméra ont été aspergés de poivre de cayenne.

À mon sens, le gouvernement Charest n’a plus la légitimité de gouverner. On doit émettre un blâme sévère à l’endroit du gouvernement Charest, ayant abusé de stratégies provocatrices, lesquelles mèneront le peuple québécois vers des sommets de violence si on ne met pas une pression très forte et immédiate sur le gouvernement Charest. Nous ne devons pas accepter que le gouvernement Charest accumule du capital politique sur la détérioration de la crise.

Je m’inquiète comme bon nombre de citoyens de la situation politique du Québec. Nous avons besoin d’appuis. Il se fait du profilage, il se pratique aussi un détournement de la justice contre les votes démocratiques en faveur de la grève. De nombreux exemples de violence policière sont documentés. J’ai été personnellement témoin d’intimidation de la part d’un policier dans une manifestation récente. Pour reprendre les propos d’un passant questionné par CUTV : « le maire de la ville de Montréal a perdu le contrôle de ses corps policiers »… et le gouvernement Charest ne fait rien pour corriger cette situation.

Le gouvernement Charest doit cesser son silence à l’égard de la violence policière, ce silence le rend coupable de se faire du capital politique sur un conflit qu’il a lui-même laissé se détériorer, pour éviter le débat de fond qui doit avoir lieu impérativement à savoir : est-ce que les étudiants peuvent véritablement absorber une hausse des frais de 75 % en cinq ans. Est-ce socialement souhaitable cette hausse? Jusqu’à maintenant, qui a exposé clairement ce que représentait un budget d’étudiant devant quitter sa région pour étudier à Montréal? La rationalisation du débat ferait probablement ressortir l’iniquité de l’augmentation proposée par le gouvernement Charest.

Le Québec est sous l’emprise d’un gouvernement autoritaire, dont le manque d’ouverture au dialogue accentue la violence, ce même gouvernement est corrompu par ses liens trop étroits avec de grandes entreprises privées cherchant à réduire l’État et ses programmes sociaux à leurs plus simples expressions.

Pierre Bellefeuille
Gatineau

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