Le rôle de Javier Solana dans le dossier nucléaire iranien
Avec la redéfinition de la nouvelle stratégie nucléaire de la République islamique d’Iran à partir de l’été 2005, le gouvernement iranien a décidé de reprendre la production de l’UCF dans les installations nucléaires d’Ispahan. Dans le même temps, et en réaction à la décision prise par la république islamique d’Iran, la troïka européenne, composée de la Grande Bretagne, la France et l’Allemagne, a décidé de suspendre ses négociations nucléaires avec les hauts responsables iraniens.
A partir de cette date, le haut représentant de l’Union européenne pour la politique extérieure et la sécurité, s’est représenté désormais comme représentant des 5+1.
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Avec la redéfinition de la nouvelle stratégie nucléaire de la République islamique d’Iran à partir de l’été 2005, le gouvernement iranien a décidé de reprendre la production de l’UCF dans les installations nucléaires d’Ispahan. Dans le même temps, et en réaction à la décision prise par la république islamique d’Iran, la troïka européenne, composée de la Grande Bretagne, la France et l’Allemagne, a décidé de suspendre ses négociations nucléaires avec les hauts responsables iraniens.
A partir de cette date, le haut représentant de l’Union européenne pour la politique extérieure et la sécurité, s’est représenté comme représentant des 5+1. Désormais, c’est avec ce titre que Javier Solana a poursuivi ses pourparlers avec le négociateur en chef iranien, Ali Laridjani. Selon certains analystes, ce changement constitue d’ailleurs un tournant significatif dans le dossier nucléaire civil de la république islamique d’Iran.
Au printemps 2006, les 5+1 ont décidé de déférer le dossier nucléaire iranien de l’Agence internationale de l’Energie atomique au Conseil de sécurité des Nations Unies, et ce sous les pressions intenses des Etats-Unis et de certains de leurs alliés européens. Leur projet était de mettre fin au processus du dialogue avec l’Iran et de créer un consensus parmi les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité plus l’Allemagne au sujet du nucléaire civil iranien, et de convaincre la Russie et la Chine à se mettre d’accord avec le projet des pays occidentaux.
Cependant, après la ratification d’un communiqué par le Conseil de sécurité au sujet du nucléaire iranien, en mars 2006, les trois pays européens ont demandé au représentant de l’Union européenne pour la politique extérieure, Javier Solana de reprendre l’initiative afin de continuer ses pourparlers avec l’Iran pour que le dossier nucléaire de l’Iran sorte de son impasse créée par la saisine du dossier par le Conseil de sécurité des Nations Unies. C’est dans ce contexte que la partie européenne à présenté aux hauts responsables iraniens son paquet de proposition incitatives dans les domaines politiques et économiques afin de convaincre la République islamique d’Iran de suspendre ses activités d’enrichissement de l’uranium pour produire du combustible nucléaire. En mai 2006, Javier Solana a présenté officiellement les propositions incitatives de l’Union européenne à la République islamique d’Iran. Cette démarche européenne avait été largement soutenue par les membres du groupe 5+1, et même les Etats-Unis avaient accordé leur soutien à l’initiative européenne. Cependant, les responsables iraniens ont rejeté la proposition européenne qui n’était, en réalité, autre chose que les exigences des Etats-Unis reformulée cette fois-ci dans un langage diplomatique. Lorsque les hautes autorités iraniennes ont examiné le paquet de proposition de Javier Solana, elles y ont trouvé plusieurs points que l’Europe avait laissés sans réponse. Alors que la partie européenne avait donné à Téhéran le temps de vérifier son paquet de proposition, le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé sa première résolution (1696) à l’encontre du programme nucléaire civil de la république islamique d’Iran. Avec cette démarche, le Conseil de sécurité a mis fin, sous les pressions des Etats-Unis, au projet politique entamé par les Européens. Le 23 février 2006, on a commencé de nouveau à parler d’une nouvelle initiative de Javier Solana. Dans un article publié par le quotidien américain Washington Post a écrit que les Etats-Unis et leurs partenaires européens n’étaient pas du tout d’accord avec un projet diplomatique visant un compromis avec la République islamique d’Iran. Selon Washington Post, Javier Solana avait déclaré à Ali Laridjani que la seule voie permettant à l’Iran d’éviter des sanctions internationales était de suspendre les opérations d’enrichissement d’uranium. La dernière rencontre de Javier Solana avec Ali Laridjani a eu lieu en mars 2007 à Vienne, trois semaines seulement avant l’approbation de la résolution 1747 du Conseil de sécurité des Nations Unies à l’encontre du programme nucléaire civil de la république islamique d’Iran. L’examen du rôle joué ces dernières années par le haut représentant de l’Union européenne pour la politique extérieure et la sécurité, Javier Solana, dans le dossier nucléaire civil de la république islamique d’Iran, montre qu’il a joué plutôt un rôle compliqué et assez particulier: simultanément à ses pourparlers avec les négociateurs iraniens, il a développé également ses contacts avec les responsables syriens pour appliquer un plan visant à « sortir la Syrie de son isolement ». La dernière visite de Javier Solana en Syrie date du 15 mars 2007.
Par ailleurs, le 25 mars 2007, après l’annonce officielle de la production industrielle du combustible nucléaire en Iran, Javier Solana a repris ses contacts avec le négociateur en chef iranien, Ali Laridjani. Mais quelle la vraie nature du dialogue que Solana a entamé cette fois-ci avec le responsable iranien? Auparavant, chaque fois que Javier Solana avait rencontré M. Laridjani, il avait qualifié ses négociations avec lui de « positives » et « constructives ». Mais il faut attendre cette fois-ci pour savoir si le haut représentant de l’Union européenne pour la politique extérieure aura la même impression après le nouveau tour de ses rencontres avec le représentant iranien, négociations qui commenceront mercredi prochain et pourront être une nouvelle occasion de réussite pour les deux parties européenne et iranienne.
Version française: Irib